Comme les fauves et les expressionnistes, les peintres cubistes ne veulent pas copier exactement ce qu’ils voient (la réalité) mais montrer la vérité.
Or, la vérité ne peut pas être réduite à un seul point de vue. Par exemple, montrer une seule face d’une maison, ce n’est pas montrer la « vérité » de la maison puisque ce n’est qu’un seul point de vue !
Il faut pouvoir en montrer toutes les facettes pour essayer de saisir sa « vérité ».
Le cubisme cherche à montrer la vérité de ses sujets, c’est-à-dire à en montrer toutes les facettes.
Élevé en Espagne, Picasso est un prodige : « À 8 ans, je dessinais comme Raphaël mais il m’a fallu toute une vie pour apprendre à dessiner comme un enfant ».
À 20 ans, son ami Casagemas se suicide. Picasso rentre dans ce qu’on nomme sa « période bleue » : il représente la misère et la souffrance dans des tons bleus.
En 1904, il s’installe à Paris et débute sa période dite « rose » : Arlequins et saltimbanques sont peints dans des tons tendres, orange et rose.
En 1907, avec ses Demoiselles d’Avignon, il rompt avec toute la tradition artistique occidentale et lance le mouvement cubiste en compagnie de Braque.
Après le cubisme, il continue de produire des dizaines de milliers d’œuvres dont Guernica, en 1937, chef-d’œuvre qui marque son engagement contre la guerre.
Avec 9 mois de travail et plus de 700 dessins et peintures préparatoires, on peut dire que le tableau Les Demoiselles d’Avignon est une œuvre majeure pour Picasso. D’ailleurs, de nombreux artistes de l’avant-garde viennent la voir dans son atelier du Bateau-Lavoir à Paris, et ils ont d’abord du mal à comprendre.
Ces « demoiselles » sont en fait des prostituées de la rue d’Avignon, à Barcelone. Mais où Picasso a-t-il trouvé ce style si nouveau ? C’est en regardant l’art africain, et notamment les masques, qu’il donne naissance au courant artistique appelé le « primitivisme ».
Pour son chef-d’œuvre Les Demoiselles d’Avignon, Picasso s’est inspiré des masques africains.
L’atelier dans lequel Picasso réalise Les Demoiselles d’Avignon à partir de 1906 se trouve au Bateau-Lavoir, un drôle de bâtiment sur la butte Montmartre à Paris.
L’artiste n’y est pas seul : le sculpteur Brâncuși, le peintre Modigliani ou le poète Max Jacob y mènent aussi la vie de bohème.
C’est Max Jacob qui a ironiquement surnommé ce lieu le Bateau-Lavoir :
Picasso a vécu au Bateau-Lavoir, une colocation d’artistes à Montmartre.
En 1912, Picasso peint Nature morte à la chaise cannée. Il s’empare d’un morceau de toile cirée dont l’imprimé ressemble à un dessus de chaise et le colle directement sur la toile.
C’est le premier collage de l’art moderne : du jamais-vu ! En plus, la forme du tableau est celle d’une assise de chaise… La peinture et l’objet se confondent.
Après cela, les cubistes vont coller de nombreux matériaux sur leurs œuvres : sable, journaux, cartons, bois…
Dans les années 1910, Picasso innove avec des collages, bientôt suivi par d’autres artistes cubistes.
Braque et Picasso sont bientôt suivis par de nombreux artistes. Certains, comme Mondrian, Malevitch ou les Delaunay (tous abordés dans le prochain épisode) inventent de nouveaux courants artistiques à partir du cubisme.
C’est aussi ce qui arrive en Italie, avec un groupe d’artistes qui se fait appeler les futuristes. Ils reprennent l’essentiel des codes cubistes (formes géométriques, multiplication des points de vue…), mais trouvent que cela ne bouge pas assez. Eux, ce qu’ils veulent, c’est montrer le mouvement et la vitesse !
Regardez Dynamisme d’un chien en laisse : toutes les étapes du déplacement figurent dans le même tableau !
Inspirés par le cubisme, les futuristes veulent représenter le mouvement en peinture.
…et les artistes ne sont pas épargnés. Ils s’interrogent sur la société dans laquelle ils vivent : comment a-t-elle pu permettre une telle catastrophe ?
Certains représentants de l’avant-garde se disent alors qu’il faut abandonner les « excès » de l’art moderne et se tourner vers l’art du passé, qu’ils réinterprètent.
Après deux décennies de recherches artistiques, l’art du 20e siècle se tourne momentanément vers le passé pour y trouver une nouvelle inspiration.
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