La tour Eiffel était donc prévue pour l’Exposition universelle de 1889. De quoi s’agit-il ?
La première de ces expositions se tient à Londres en 1851. L’idée derrière cet événement, c’est de placer le commerce et l’industrie au cœur des échanges entre les pays, pour favoriser la paix. Le recul nous montre que ça n’a pas du tout marché !
Pour l’occasion, on construit le Crystal palace, immense édifice de verre et de métal (aujourd’hui disparu).Ce chef d’œuvre de l’architecture montre la puissance de l’empire britannique et de son industrie. Petite pointe de jalousie côté français : il leur faut maintenant « leur » exposition.
Les expositions universelles sont de véritables vitrines où chaque pays met en avant sa puissance.
La première Exposition universelle parisienne s’ouvre en 1855. Et il faut croire que la capitale française y prend goût, car elle organise par la suite celles de 1867, 1878, 1889, 1900 et 1937 !
Paris garde de nombreux monuments de ces manifestations. Petit récap’ en image de ce qu’on peut y admirer aujourd’hui encore :
Pas moins de six expositions universelles prennent place à Paris, où l’on peut encore voir des monuments construits pour ces occasions.
Pendant ces Expositions universelles, les pays occidentaux montrent leur puissance. Et cela passe notamment par la construction d’un empire colonial.
Les Expositions font donc la part belle à l’Asie, l’Inde, l’Afrique, le Moyen-Orient… Pour les artistes, le monde entier se dévoile ! Ils découvrent des cultures totalement différentes de la leur, des formes artistiques qu’ils ne connaissaient pas, etc.
Et lorsqu’un marchand d’art (Siegfried Bing) ouvre une galerie, dans les années 1880, appelée L’Art Japonais, c’est la folie. Tout le monde s’y presse, et notamment les artistes.
La mise en scène des empires coloniaux, lors des expositions universelles, confronte les artistes à d’autres cultures.
Le peintre Vincent Van Gogh se met à collectionner des gravures japonaises qu’il achète dans la galerie L’Art Japonais. Dans l’un de ses tableaux, il reproduit certaines de ces images.
Il partage bientôt cette passion avec son ami Paul Gauguin, qui s’en inspire à son tour dans ses œuvres.
L’art japonais inspire beaucoup d’artistes comme Van Gogh ou Gauguin : c’est le japonisme.
Van Gogh et Gauguin sont des artistes « postimpressionnistes ». Qu’est-ce que c’est ?
C’est très simple : cela signifie qu’ils arrivent après l’impressionnisme. Eh oui, ce mouvement artistique est tellement important qu’on place les autres par rapport à lui.
Un autre artiste postimpressionniste compte beaucoup : Georges Seurat. Comme les impressionnistes, il s’intéresse à la lumière et la façon dont elle se décompose en couleurs.
Il invente une technique très spéciale pour entreprendre ses recherches dans le domaine : le divisionnisme. On l’appelle aussi le pointillisme, ce qui permet de mieux comprendre l’idée…
Les artistes postimpressionnistes comme Seurat s’intéressent à la lumière et peignent avec de tout petits points.
On l’a vu, dans le nouveau Paris d’Haussmann, les avenues sont tracées de façon à donner du recul sur les monuments.
Mais ce n’est pas tout. On crée aussi des espaces dégagés au centre desquels on peut élever des statues. En voici quelques-unes particulièrement imposantes.
Mais les artistes occupent aussi l’espace public de la ville de façon moins officielle. Comment ? Avec des affiches ! Et c’est là que les nouvelles techniques comme la lithographie se montrent utiles.
L’un des spécialistes du genre s’appelle Henri de Toulouse-Lautrec. Il crée notamment des affiches pour le Moulin Rouge.
L’art est très présent dans l’espace public, que ce soit au travers de statues ou par des affiches.
Pour finir ce tour d’horizon du 19e siècle, parlons d’un sculpteur exceptionnel : Auguste Rodin.
C’est vrai qu’il a été beaucoup discuté et critiqué pour ses projets de monuments, et qu’on lui a préféré finalement d’autres sculpteurs, par exemple pour son Balzac, mais il a reçu en fait des commandes publiques tout au long de sa carrière, et son Penseur a fini devant le Panthéon !
Comme Manet, on le critique souvent parce que son art serait trop réaliste et trop cru. Et puis, il laisse parfois les figures partiellement dans le bloc de marbre, c’est déroutant !
En plus de son incroyable talent de sculpteur, Rodin a une autre qualité : il sait choisir ses collaborateurs. De grands sculpteurs ont travaillé pour lui.
Mais parmi eux, l’une se détache : Camille Claudel. Rodin perçoit le génie en elle et entame une collaboration fructueuse.
Dans sa carrière personnelle, elle développe un style proche du goût de son époque fait de lignes courbes semblables aux formes de la nature : l’Art nouveau.
Le grand sculpteur Rodin, connu pour son style réaliste, s’est entouré de collaborateurs talentueux comme Camille Claudel.
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