Les œuvres que l’on va découvrir dans cet épisode ont un point commun : elles n’ont pas juste été créées pour « faire joli ».
Que ce soient des masques ou des statuettes, elles ont une fonction rituelle bien précise, souvent liée au monde du sacré.
Certaines œuvres africaines ont une fonction bien précise et servent lors de rites religieux.
Voici un cliché tenace dès que l’on parle de culture africaine : les masques. Attention, ils ne se limitent pas aux simples morceaux de bois accrochés aux murs des musées !
Au contraire, en Afrique, un masque est un « tout » : il y a certes la partie en bois, mais aussi le costume qui cache le corps du porteur, les accessoires, la danse… Le masque devient alors un support au travers duquel les esprits se matérialisent au sein de la communauté.
Les masques africains, composés de costumes, d’accessoires ou encore de danse, permettent la manifestation des esprits.
Historiquement, dans la plupart des religions africaines, il y a un Dieu suprême à l’origine de la création du monde. Mais il s’est détaché de l’humanité au point de devenir complètement inaccessible !
Pour résoudre leurs tracas, les humains doivent recourir à des intermédiaires, des divinités secondaires : les esprits. C’est ce qu’on appelle l’animisme (en latin, « esprit » se dit anima).
Attention, ces divinités secondaires sont loin d’être de charmantes créatures. Il faut les honorer régulièrement pour éviter qu’elles ne causent de graves troubles !
Historiquement, la plupart des sociétés africaines sont animistes : elles honorent des divinités secondaires, les esprits.
Parmi les divinités secondaires, on trouve aussi les ancêtres. Lorsque des personnages importants meurent, ils peuvent continuer à influer sur la vie de leurs descendants.
Au Gabon, jusqu’au 20e siècle, les populations Fang et Kota mettaient leurs morts importants dans des petites boîtes. Les ossements étaient placés dans des reliquaires, des paniers surmontés d’une figure gardienne, et conservés dans la maison du chef ou sur la place du village.
Le rôle de ces figures ? Symboliser la présence de l’ancêtre et veiller jalousement sur ses ossements.
Les corps des ancêtres étaient précieusement conservés par certaines populations du Gabon, et surveillés par des figures gardiennes.
Quand le visiteur découvre un objet africain dans un musée, il lui manque bien souvent une précieuse indication : le nom de l’artiste. Cet « oubli » a ancré l’idée que l’artiste africain était anonyme.
Ce silence est souvent dû à l’indélicatesse des collecteurs qui, bien souvent, ne prenaient pas la peine de relever le nom du créateur.
Or dans certaines régions, les artistes jouissent d’un grand prestige ! Au Nigeria par exemple, chez les Yoruba, on a même composé des chants en l’honneur du sculpteur Olowe d’Ise…
Contrairement aux idées reçues, les artistes africains étaient reconnus mais leurs noms n’ont souvent pas été relevés par les collecteurs occidentaux.
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