Le 18e siècle
Le 18e siècle EPISODE 4
Le 18e siècle
Le 18e siècle EPISODE 4
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Le rococo
François Boucher, Le Déjeuner,
1739, huile sur toile, 81 x 65 cm, Musée du Louvre, Paris. Photo : jean louis mazieres, CC BY-NC-SA 2.0

Au 18e siècle, la société change. Désormais, l’aristocratie délaisse les châteaux avec leurs grands décors et leurs salles mal chauffées. On veut plus de confort, d’intimité et de légèreté.

 

L’art s’en fait l’écho :

 

  • Dans les sujets. Les tableaux qui montrent des scènes de divertissement ont un succès immense, comme ceux de Watteau.
  • Dans la forme. L’art « rocaille » (ou « rococo »), héritier du baroque, triomphe ! Avec ce mouvement artistique, on envoie valser les règles et la symétrie. On préfère les formes courbées et les décors denses.

Voici une famille surprise dans un instant de plaisir intime : elle boit du chocolat ou du café.

On est dans un intérieur petit mais raffiné : certains objets exotiques viennent d’Asie.

Le mobilier, avec ses courbes, est complètement rococo.

Pour résumer

Au 18e siècle, les goûts du public changent : place aux scènes de divertissement et au style « rococo ».

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Le pastel

Début du 18e siècle. De nombreux aristocrates font la queue devant une maison de Paris. Leur but ? Rencontrer la célèbre artiste Rosalba Carriera pour lui demander de faire leur portrait.

 

Si Carriera déplace les foules, c’est qu’elle réalise des œuvres en pastel saluées dans toute l’Europe. Ces bâtonnets de couleur sont vraiment appréciés. Non seulement ils imitent très bien les textures (comme le satin des robes), mais en plus ils ont un aspect poudreux séduisant et charmant.

 

La technique existait avant Carriera mais elle gagne alors ses lettres de noblesse. Tant et si bien que l’engouement ne s’arrêtera pas de sitôt.

Recette pour un bâtonnet de pastel.
Rosalba Carriera, Autoportrait avec un portrait de sa sœur,
entre 1709 et 1715, pastel sur papier, 71 x 57 cm, Galerie des Offices, Florence

Rosalba Carriera lance la mode du pastel en Europe.

Jean-Baptiste-Siméon Chardin, Autoportrait aux besicles,
1771, pastel, 46 x 38 cm, Musée du Louvre, Paris

Jean-Baptiste-Siméon Chardin commence le pastel à la fin de sa carrière, pour épargner ses yeux usés par les ingrédients nocifs de la peinture.

Maurice Quentin de La Tour, Autoportrait,
vers 1750, pastel sur papier, 64,5 x 53,5 cm, Musée de Picardie, Amiens

Maurice-Quentin de La Tour est surnommé le « prince des pastellistes ».

Jean-Étienne Liotard, Autoportrait,
1773, pastel sur toile, 63 x 52 cm, Musée d’Art et d’Histoire, Genève

Jean-Étienne Liotard a travaillé et voyagé au Moyen-Orient.

Pour résumer

Les œuvres réalisées au pastel, comme celles de Rosalba Carriera, rencontrent un grand succès au 18e siècle.

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La naissance du marché de l’art
Nicolas Langlois, Exposition des ouvrages de peinture et de sculpture dans la Grande Galerie du Louvre au Salon de 1699

Pour se faire connaître, les artistes bénéficient désormais d’expositions régulières. C’est l’occasion de montrer ses dernières œuvres et de trouver des clients.

 

Dans leur sillage, naissent…

 

  • Les critiques d’art. Gare à la plume acérée de ces amateurs qui arpentent les expositions !
  • Le marché de l’art, avec ses galeries et ses marchands professionnels. Le vieux modèle de l’artiste qui ne travaille que pour son riche mécène est bien démodé. Les œuvres se vendent, se revendent et ont le droit à leurs propres boutiques.

 

D’ailleurs, c’est à cette époque que l’on crée les premières maisons de vente aux enchères. Elles existent toujours aujourd’hui !

Sotheby’s, Londres
1744. Photo : Dirk Ingo Franke, CC BY-SA 3.0
Christie’s,
1766, Genève. Photo : ines s, CC BY-SA 2.0
Pour résumer

Le 18e siècle voit la naissance du marché de l’art avec ses galeries, ses critiques et ses maisons de vente aux enchères.

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Les manufactures royales

Les artistes lorgnent aussi du côté des arts décoratifs. Le peintre Boucher donne, par exemple, des modèles pour réaliser des tapisseries ou des objets de porcelaine.

 

En France, ces objets de luxe sont fabriqués dans les manufactures royales. Ces « entreprises », fondées au siècle précédent, ont le droit à un fort soutien de la monarchie. Entre ces subventions et les artistes de talent à leur service, c’est une affaire qui roule.

 

En tapisserie, les peintres fournissent les « cartons ». Ces peintures sont ensuite reproduites à la même échelle par le « lissier » (le tapissier).

Manufacture des Gobelins d’après Charles le Brun, Visite de Louis XIV à la Manufacture des Gobelins,
entre 1673 et 1680, 5 x 7 m, Châteaux de Versailles et de Trianon. Photo : © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Christian Jean / Jean Schormans
Manufacture de Sèvres, Vase à bâtons rompus rectifié et paire de vases étrusques dite « étrusques à cartel »,
entre 1765 et 1770, porcelaine tendre à fond bleu, Musée du Louvre, Paris. Photo : © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Martine Beck-Coppola
Manufacture de Beauvais, La Prise de Doesbourg,
18e siècle, tapisserie, 4,6 x 3,5 m, Châteaux de Versailles et de Trianon. Photo : © Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Marc Manaï
  1. Pendant la réalisation de la tapisserie, on garde toujours un œil sur le « carton » (le modèle).
  2. On prend des points de repères sur la trame, tendue sur le métier à tisser.
  3. Le travail est lancé ! Il se fait toujours à l’arrière de la tapisserie.
Tapisserie de haute lisse, manufacture des Gobelins, via la chaîne Mobilier National, Dailymotion
Tapisserie de haute lisse, manufacture des Gobelins, via la chaîne Mobilier National, Dailymotion
Tapisserie de haute lisse, manufacture des Gobelins, via la chaîne Mobilier National, Dailymotion
Pour résumer

Les artistes donnent des modèles pour les arts décoratifs créés dans les manufactures royales.

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Les Lumières
Jean Huber, Un dîner de philosophes,
1772, huile sur toile, Voltaire Foundation, Oxford

Du côté des idées, le 18e siècle est en effervescence.

 

Un nouveau courant culturel rassemble les penseurs de toute l’Europe et influence même l’Amérique. Ce sont « Les Lumières ».

Ces penseurs prennent la défense de principes comme :

 

  • La supériorité de la raison sur la superstition et les préjugés
  • Le partage du savoir et léducation
  • La foi dans le progrès de l’humanité qui mène au bonheur

 

Ils sont soutenus par des personnalités importantes, jusqu’à la favorite du roi de France. C’est en tout cas ce que Madame de Pompadour affirme haut et fort dans son portrait.

 

Dans sa bibliothèque, la marquise possède de nombreux ouvrages, dont ceux des penseurs Montesquieu, Voltaire et L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.

Quentin de La Tour, Portrait en pied de la marquise de Pompadour,
vers 1755, pastel sur papier, 175 x 128 cm, Musée du Louvre, Paris. Photo : © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Laurent Chastel
Quentin de La Tour, Portrait en pied de la marquise de Pompadour,
vers 1755, pastel sur papier, 175 x 128 cm, Musée du Louvre, Paris. Photo : © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Laurent Chastel
Pour résumer

Les penseurs des Lumières défendent l’éducation, la supériorité de la raison et croient au progrès de l’humanité.

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La naissance du musée

Le 18e siècle, c’est aussi le moment où apparaît une institution vouée à un grand succès : le musée.

 

Certes, de riches collectionneurs qui rassemblent des œuvres chez eux, ça ne date pas d’hier. Mais désormais, certains d’entre eux décident d’ouvrir ces cabinets au public. Même les rois s’y mettent !

 

Le but ?

 

  • Donner des modèles aux artistes. Ils peuvent ainsi observer et s’inspirer des œuvres du passé.
  • Éduquer l’œil du public. Pile dans l’esprit des Lumières qui promeut l’accès au savoir.
1685 : Ashmolean Museum, Londres
Photo : Lewis Clarke / Oxford : Ashmolean Museum, CC BY-SA 2.0
1759 : British Museum, Londres
Photo : Ham, CC BY-SA 3.0
1830 : Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde
Photo : TMbux, CC BY-SA 3.0
1793 : Musée du Louvre, Paris
Photo : Jean-Pierre Dalbéra, CC BY 2.0
1765 : Galleria degli Uffizi, Florence
Photo : Michelle Maria, CC BY 3.0
1770 : Musée Pio-Clementino, Rome
Photo : Jean-Pol GRANDMONT, CC BY-SA 3.0
Pour résumer

Apparus au 18e siècle, les musées permettent d’inspirer les artistes et d’éduquer l’œil du public.

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Les principaux artistes du rococo

Ils sont nombreux, les artistes du rococo à s’être illustrés en ce début du 18e siècle. Découvrez le nom de certains d’entre eux :

 

  • Churriguera en Espagne
  • Asam en Allemagne
  • Falconet et Collot en Russie
  • Fragonard en France
  • Canaletto en Italie
  • Hogarth en Angleterre

 

Après 1760, le monde s’apprête à changer de nouveau. L’Angleterre gagne en importance, alors que se produisent de véritables révolutions artistiques et politiques. Mais cela, c’est une autre histoire !

José Benito de Churriguera, Le Retable,
1692, Couvent de San Esteban, Salamanque. Photo : José Luis Filpo Cabana, CC BY 4.0
Egid Quirin Asam, L’Assomption,
entre 1722 et 1723, église de l’abbaye de Rohr. Photo : Piflaser, CC BY-SA 3.0
Étienne Maurice Falconet et Marie-Anne Collot, La Statue équestre de Pierre Ier,
1768, bronze, 1040 cm (hauteur), Saint-Pétersbourg. Photo : Alex Florstein Fedorov, CC BY-SA 4.0
Jean-Honoré Fragonard, Les Heureux hasards de l’Escarpolette,
entre 1767 et 1768, huile sur toile, 81 x 64 cm, Wallace Collection, Londres
Canaletto, La Place Saint-Marc,
vers 1730, huile sur toile, 76 x 118,8 cm, Fogg Art Museum, Cambridge
William Hogarth, The Graham Children,
1742, huile sur toile, 160.5 x 181 cm, National Gallery, Londres
Pour résumer

Les artistes du rococo rencontrent un grand succès dans toute l’Europe jusque dans les années 1760.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • Le rococo
  • Le pastel
  • La naissance du marché de l’art
  • Les manufactures royales
  • Les Lumières
  • La naissance du musée
  • Les principaux artistes du rococo
Pour s’entraîner

L’artiste Rosalba Carriera lance en Europe la mode…

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Quelle manufacture royale est spécialisée dans la fabrication de porcelaine ?

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Quel peintre rococo a peint La Place Saint-Marc vers 1730 ?

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