Au 19e siècle, la peinture de paysage connaît de grandes révolutions ! Auparavant, elle était considérée comme un genre mineur avec des mises en scène idéalisées. Désormais, elle est devenue un terrain de jeu pour les peintres modernes.
Et les impressionnistes ne dérogent pas à la règle ! En peignant en extérieur, ils cherchent à capter les variations fugaces de lumière… Autant dire qu’ils observent avec attention la nature et le passage des saisons. La preuve en images ?
Dans cet épisode, on part justement enquêter sur les saisons et les paysages impressionnistes. C’est parti !
Les impressionnistes ont renouvelé la peinture du paysage en accordant une grande place au passage des saisons.
Parmi les saisons chères aux impressionnistes, une se détache du lot : c’est l’hiver ! Il faut dire qu’elle lance de nombreux défis aux artistes… Comment représenter la lumière sur la neige blanche ? Ou faire ressentir le froid à travers une toile ?
C’est surtout Claude Monet qui s’est acharné à représenter l’hiver, au point de peindre dehors dans la neige, emmitouflé dans trois manteaux et équipé d’une chaufferette !
Les impressionnistes, comme Monet, sont particulièrement attachés à la représentation de l’hiver.
C’est avec un œil réaliste que les impressionnistes peignent l’hiver… au point qu’on a pu se servir de leurs toiles comme archives de la météo passée.
Regardez ce tableau de Guillaumin réalisé durant l’hiver glacial de 1879-1880. Les journaux de l’époque évoquent la Seine prise par les glaces et la neige qui recouvre les quais. Autant d’éléments que l’on retrouve en peinture !
Mais attention, ces œuvres reflètent aussi la sensibilité des artistes. Elles n’incluent pas toujours tous les aspects de l’hiver, tels que la pluie, le brouillard froid, ou les conséquences dramatiques comme la souffrance des plus démunis. En effet, l’hiver impressionniste peut parfois sembler idéalisé, omettant les réalités les plus dures de la saison.
Si les impressionnistes décrivent avec précision le paysage hivernal, ils en écartent certains aspects, notamment les plus dramatiques.
Quittons le froid pour partir dans le sud de la France ! À la fin du 19e siècle, le nom « Côte d’Azur » apparaît pour désigner cette région, qui connaît un essor de popularité. Avant cette période, le climat provençal est jugé trop chaud, désagréable, voire mauvais pour la digestion !
Mais les choses changent à la fin du siècle : cette région (comme les rives de l’Italie) devient un lieu de vacances pour les plus riches.
Les impressionnistes vont également s’y rendre et jouer un rôle clé dans cette transformation. En peignant la beauté des paysages et du ciel bleu de la Méditerranée, ils participent à rendre ce climat plus séduisant.
C’est d’ailleurs en 1929 que les scientifiques vont officiellement définir ce qu’est le « climat méditerranéen », reflétant l’intérêt croissant pour cette région !
Les artistes impressionnistes participent à la montée en popularité de la Côte d’Azur et à la perception positive de son « climat méditerranéen ».
Avec le réchauffement climatique, les œuvres de cette époque offrent un aperçu précieux des paysages d’autrefois et des conditions climatiques qui évoluent. On peut en effet étudier le décalage entre le paysage représenté sur ces toiles, l’actuel et… celui à venir. En voici deux exemples.
Les tableaux impressionnistes risquent de devenir des témoins de paysages disparus en raison du réchauffement climatique.
Un épisode rédigé sous la direction scientifique d’Alexis Metzger et adapté de sa conférence « L’aventure impressionniste · Les saisons ».
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