Il s’agit d’un art qui ne représente pas le monde que nous avons sous les yeux (le monde concret). Une œuvre abstraite n’a donc pas de lien avec la réalité.
En ce début de 20e siècle, c’est une révolution, car avant cela, l’art était figuratif, ce qui signifie qu’il montrait des objets, des personnages ou des paysages que l’on aurait pu voir dans la réalité.
D’ailleurs, si certains tableaux cubistes sont parfois difficiles à comprendre, il ne s’agit pourtant pas d’art abstrait, car le sujet de ces œuvres reste lié au monde réel.
L’art abstrait ne représente pas la réalité qui nous entoure, ses œuvres sont détachées du monde observable.
Kandinsky n’est pas le seul à se lancer dans l’aventure de l’abstraction. À la même période, ils sont plusieurs à mener le même type de recherches pour détacher l’art de la réalité. Mais Kandinsky se distingue néanmoins par sa manière de le faire : il exprime directement ses émotions sur ses toiles, en utilisant des formes très libres.
Les autres artistes s’appuient sur les recherches de Braque et Picasso avec le cubisme et les poussent plus loin, jusqu’à l’abstraction. C’est le cas notamment du Néerlandais Mondrian.
Par la suite, les historiens de l’art ont fait une distinction entre ces deux formes d’abstraction : l’abstraction lyrique et l’abstraction géométrique.
Deux formes d’abstraction apparaissent simultanément : l’abstraction lyrique et l’abstraction géométrique.
L’abstraction ne s’arrête pas à la surface plate des tableaux. Des artistes russes, les constructivistes, créent des œuvres en trois dimensions dès 1915.
Inspirés par le cubisme et le futurisme, ils associent des formes géométriques simples pour donner naissance à des structures ressemblant à des squelettes de constructions.
Le résultat rappelle les bâtiments industriels, et c’est volontaire. En 1917, la Russie a vécu une révolution. Les communistes ont pris le pouvoir, avec la volonté de le donner aux ouvriers, ceux qui font tourner les usines. Cette tour de Vladimir Tatlin devait d’ailleurs être le siège de l’Internationale communiste.
Après la révolution russe de 1917, les constructivistes inventent un art abstrait en volume qui correspond à l’idéal communiste.
Mais l’artiste abstrait russe le plus célèbre est un peintre. Proche des constructivistes, il s’appelle Kasimir Malevitch, et on lui doit l’un des plus gros coups d’éclat des débuts de l’art abstrait.
En 1915, il expose une œuvre qu’il nomme Quadrangle, mais que l’on connaît bientôt sous le nom de Carré noir sur fond blanc. Bien sûr, beaucoup de gens pensent qu’un tableau si simple « ce n’est pas de l’art ». Pourtant, avec cette forme d’abstraction géométrique, Malevitch sera suivi par beaucoup d’artistes tout au long du 20e siècle.
Avec son Carré noir sur fond blanc, Malevitch inaugure l’abstraction géométrique la plus radicale.
En France, c’est un couple qui se lance en premier dans l’abstraction : Sonia et Robert Delaunay. Ces deux-là sont liés par l’amour de l’art, comme le dit si bien leur ami poète.
Eux aussi s’inspirent du cubisme, mais ils cherchent également du côté des théories des couleurs, très importantes depuis l’époque des impressionnistes.
Selon un chimiste dénommé Chevreul, certaines couleurs (les complémentaires) se renforcent quand elles sont côte à côte.
C’est la théorie des contrastes simultanés que Sonia et Robert appliquent dans des œuvres où les couleurs explosent.
En France, l’abstraction fait ses premiers pas avec Sonia et Robert Delaunay.
Si Sonia Delaunay a une carrière de peintre, elle crée aussi des robes colorées, des reliures de livres, des objets… L’artiste est aussi designeuse.
Mais Sonia n’est pas la seule. Depuis la fin du 19e siècle, des artistes se battent pour que l’art entre dans le quotidien de chacun par l’architecture et les objets de décoration.
Une école allemande en fait même le cœur de son programme : le Bauhaus. Pour son directeur, Walter Gropius, il n’y a pas de différence entre l’artiste et l’artisan. Son but ? Mêler tous les arts pour créer un environnement artistique dans la vie quotidienne.
Au début du 20e siècle, le design prend une importance grandissante.
À l’école du Bauhaus, les étudiants apprennent l’architecture, mais aussi le travail du métal, de la poterie, de la menuiserie, du textile, du verre… des courts de théâtre sont même donnés !
Pour Walter Gropius, le premier directeur de l’école, l’art doit être total, partout. Architecte, il considère que tous les arts doivent s’allier au service de l’architecture.
Il signe d’ailleurs les plans du bâtiment de son école, car la meilleure manière de montrer qu’il a raison, c’est d’appliquer son programme d’art total chez lui !
L’édifice est considéré comme une œuvre majeure de l’architecture moderne et du courant fonctionnaliste (la forme d’un bâtiment est pensée pour répondre parfaitement à l’utilisation qui en est faite).
Avec le bâtiment du Bauhaus de Dessau, Walter Gropius signe une œuvre majeure de l’architecture fonctionnaliste.
« * » indique les champs nécessaires
Inscrivez-vous pour profiter de tous les contenus proposés et enregistrer votre progression.
C’est simple et gratuit