Les grands États
Les grands États EPISODE 3
Les grands États
Les grands États EPISODE 3
1
Les Portugais en Afrique

Les Portugais sont les premiers européens partis explorer le continent africain.

Au début du 15e siècle, sous l’impulsion du prince Henri le Navigateur, les premiers bateaux quittent le pays et mettent le cap vers l’Afrique. Et ils avancent vite, très vite !

1450 : les Portugais arrivent au Sénégal
Puis vient le tour du Ghana, du Bénin, du Nigeria…
Dès 1487, ils ont atteint le Cap de Bonne-Espérance !
Statuette représentant un Portugais
entre le 16e et le 19e siècle, culture Edo, Nigéria, alliage cuivreux, 43 x 20 cm, British Museum, Londres. Photo : © The Trustees of the British Museum

Mais pourquoi donc ce soudain besoin d’explorer l’Afrique ?

Deux ambitions animent Henri le Navigateur :

  • Ramener des épices, alors très recherchées en Europe.
  • Ramener de l’ivoire et de l’or
Pour résumer

Les Portugais sont les premiers Européens à explorer l’Afrique, dans le but de ramener des épices, de l’ivoire et de l’or.

2
Les ivoires afro-portugais

L’arrivée des Portugais a une conséquence inattendue : la naissance de curieux objets mi-européens, mi-africains…

 

  • La forme : cette belle boîte est une salière, un objet luxueux destiné aux tables des aristocrates européens
  • Le matériau : de l’ivoire d’éléphant, sculpté avec talent par des artistes du royaume du Bénin
  • Le sujet : c’est une référence aux commanditaires de l’objet, puisqu’il s’agit de soldats portugais ! 

 

On résume : la forme et le sujet sont portugais, alors que la technique et le style viennent d’Afrique. C’est pourquoi, logiquement, on parle d’ivoire afro-portugais… Et aujourd’hui, leur rareté rend ces objets encore plus exceptionnels !

Salière sapi-portugaise
16e siècle, royaume du Bénin, ivoire d’éléphant, 26 x 0,8 x 0,8 cm, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Michel Urtado / Thierry Ollivier
Pour résumer

Les Portugais commandent des œuvres en ivoire aux artistes du Bénin pour orner leurs tables.

3
La reine Iyoba Idia

Voilà un autre exemple d’œuvre en ivoire : les célèbres masques.

La Reine Mère Iyoba Idia est une souveraine très importante au royaume du Bénin au 16e siècle. Meneuse de guerre, elle se bat pour son fils et pour protéger son royaume.

Pour la remercier, il lui donne le titre de « Iyoba » (Reine mère) et fait sculpter en son honneur des œuvres précieuses !

Masque pendentif représentant la Reine Mère Iyoba Idia
16e siècle, culture Edo, Bénin, ivoire, 24 x 12,7 x 8,3 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Photo : CC0 1.0
Masque pendentif
16e siècle, culture Edo, Bénin, ivoire, 19,5 cm (hauteur), Linden Museum, Stuttgart. Photo : Linden-Museum, CC BY-SA 3.0
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« Iyoba » Idia, reine du royaume du Bénin au 16e siècle, est représentée dans des masques-pendentifs, en souvenir de ses exploits guerriers.

4
Les crucifix kongo

Les ivoires afro-portugais ne sont pas les seuls objets mi-européens mi-africains. Direction le royaume du Kongo…

Ce royaume est l’un des tous premiers d’Afrique à avoir été christianisé, dès la fin du 15e siècle. De cette influence chrétienne naissent les « crucifix kongo » : on reconnaît bien Jésus sur sa croix, comme dans l’art européen. Mais le matériau (du laiton) est local, ainsi que certains ajouts…

Ici, comme pour les terrifiants Minkisi bardés de clous, on a ajouté au crucifix une charge magique… Une manière de mieux s’inscrire dans les traditions du royaume et de renforcer leur efficacité.

Crucifix avec charge magique
20e siècle, royaume du Kongo, bois, matière sacrificielle, 0,53 x 18 x 13 cm, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Gries
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Dans le royaume du Kongo christianisé, on adapte les crucifix aux traditions locales, notamment en leur ajoutant une charge magique.

4
La colonisation du Royaume du Dahomey
Attribuée à Sossa Dede, Statue du roi Glélé, roi du Dahomey
19e siècle, bois, pigments, cuir, 179 x 77 x 110 cm, musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : Ji-Elle CC BY-SA 4.0

Vous vous souvenez des « Amazones » du roi du Dahomey ? Ce dernier, Béhanzin, oppose une farouche résistance aux colonisateurs européens.

Pour le régime colonial français, le Dahomey est un « verrou » à faire sauter pour atteindre l’intérieur de l’Afrique. 

En 1892,
 un désaccord diplomatique est le prétexte tout trouvé pour marcher sur le royaume… Malgré le courage des « Amazones », le Dahomey ne fait pas le poids face à l’artillerie française.

Pour résumer

Le royaume du Dahomey est conquis par la France après 1892, malgré le combat livré par les Amazones.

6
Le roi Béhanzin

Le roi Béhanzin n’est pas commode : il se fait représenter sous la forme d’un homme à tête de requin. Gare à quiconque menace son État !

Juste avant l’arrivée des Français dans la capitale, il met le feu à ses palais. Mais devant la supériorité militaire française, il décide finalement de se rendre en 1894. De peur qu’il ne se rebelle à nouveau, les Français l’exilent en Martinique où il finira ses jours…

Attribuée à Sossa Dede, Statue royale mi-homme mi-requin du roi Béhanzin
entre 1890 et 1892, bois, pigments, métal, 168 x 102 x 92 cm, Musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : Myrabella, CC BY-SA 3.0
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Le roi Béhanzin, représenté dans l’art avec une tête de requin, doit se rendre aux Français en 1894.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • Les Portugais en Afrique
  • Les ivoires afro-portugais
  • La reine Iyoba Idia
  • Les crucifix kongo
  • La colonisation du Royaume du Dahomey
  • Le roi Béhanzin
Pour s’entraîner

Les premiers Européens partis explorer le continent africain sont…

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Quel roi du Dahomey résiste farouchement aux colonisateurs européens ?

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Au 16e siècle, son titre de « Iyoba » signifie qu’Idia est la…

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