Naissance des arts de l’Islam
Naissance des artsde l’Islam EPISODE 1
Naissance des arts de l’Islam
Naissance des artsde l’Islam EPISODE 1
1
L’Hégire
Carte des pays modernes

Après sa rencontre avec Allah, Muhammad rentre à La Mecque. Il y rassemble peu à peu une communauté et fonde une nouvelle religion : l’islam. Mais voilà : cela ne plaît pas à tout le monde.

 
Au point que le prophète finit par être chassé de la ville ! En 622, il part donc pour Yathrib (l’actuelle Médine) et y crée le premier État islamique.
 

622 : voilà une date essentielle ! C’est celle de « l’Hégire », un terme issu du mot arabe hidjra (migration) qui désigne l’exil de Muhammad.

 
L’Hégire marque le début de l’ère musulmane. Si elle correspond à l’an 622 du calendrier chrétien, cet événement est choisi comme année 0 du calendrier musulman.

Le Voyage de Muhammad
Majma al Tawarikh, L’Hégire, 1425, Metropolitan Museum, New York. Photo : CC0 1.0
Pour résumer

L’Hégire, en 622, est un événement fondateur de la religion musulmane.

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Des oeuvres sacrées et profanes

La naissance de la religion musulmane s’accompagne de celle des arts islamiques. Mais attention ! S’ils se développent dans des régions où elle est généralement la religion dominante, l’expression « arts de l’Islam » ne désigne pas forcément des objets sacrés. Dans ces cas-là, on dit qu’ils sont « profanes« . En voici quelques exemples.

 
Bien sûr, de nombreux palais font aussi partie des arts islamiques même s’ils n’ont aucun rôle religieux.

Deux Danseuses avec des jarres à vin
9e siècle, fresque, Harem du Palais de Jawsaq al-Khaqani, Samarra. Photo : BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BPK
Tapis d’Ardabil
1539-1540, Iran, Victoria and Albert Museum, Londres
Bouteille de Tuguz Timur
milieu du 14e siècle, période mamelouk, verre à décor émaillé et doré, 51,1 x 24,4 cm, Musée du Louvre, Paris. Photo : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Hughes Dubois
Pour résumer

L’expression « arts de l’Islam » désigne des œuvres diverses, pas forcément sacrées.

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La grande mosquée de Damas

Après cet aperçu de l’art profane, jetons un coup d’œil au sacré et donc aux mosquées. Pour trouver l’une des plus anciennes, direction Damas en Syrie, et sa grande mosquée construite par la dynastie omeyyade au 8e siècle.

 
Cette mosquée est le premier édifice conçu pour que les fidèles puissent prier en direction de La Mecque. Rien d’étonnant à ce que les suivantes s’en inspirent ! On y retrouve donc souvent les mêmes éléments, que l’on adapte selon les régions et les époques…

Vue de la cour de la grande mosquée des Omeyyades
construite entre 706 et 715, Damas. Photo : Lofo7, CC BY-SA 3.0

Minaret : Une tour d’où l’on appelle les fidèles à la prière

 

Mihrab : Une niche qui se trouve dans le mur « Qibla » ; tous deux indiquent la direction de La Mecque

 

Salle de prière : Une salle dans laquelle les fidèles prient, tournés vers La Mecque

 
Minbar : Une chaire à prêcher en bas de laquelle se place l’imam pour faire son sermon. Symboliquement, la place d’en haut est réservée à Muhammad.

Pour résumer

Depuis la création de l’une des plus anciennes mosquées à Damas, on retrouve souvent les mêmes éléments architecturaux dans ces lieux de prière.

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Les éléments architecturaux d’une mosquée

Maintenant, voyons voir ce que cela donne sur de vrais bâtiments à travers différentes époques et différentes régions.

 

  • Le minaret de la grande mosquée de Samarra
  • Le mihrab de la mosquée des Omeyyades, qui se trouve dans le mur Qibla
  • La salle de prière de la grande mosquée de Kairouan
  • Le minbar de la mosquée des Omeyyades

 

Si ces éléments sont aujourd’hui assez systématiques, cela n’a pas toujours été le cas. Certaines mosquées, surtout les plus anciennes, n’ont parfois pas de minaret, de minbar ou de mihrab !

Minaret de la grande mosquée de Samarra,
entre 847 et 852, Irak. Photo : J.Merena, CC BY 3.0
Mihrab de la mosquée des Omeyyades
construite entre 706 et 715 et restaurée au 15e siècle, Damas, Syrie. Photo : Bernard Gagnon, CC BY-SA 3.0
Salle de prière de la grande mosquée de Kairouan,
Tunisie. Photo : Jerzystrzelecki, CC BY 3.0
Minbar de la mosquée des Omeyyades
construite entre 706 et 715 et restauré au 15e siècle, Damas, Syrie. Photo : Bernard Gagnon, CC BY-SA 3.0
Pour résumer

Minaret, mihrab, minbar et salle de prière… Ce sont des éléments architecturaux que l’on retrouve dans de nombreuses mosquées.

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Abd al-Malik (685-705)
  • Abd al-Malik est le cinquième souverain de la famille omeyyade : la toute première dynastie de califes du monde islamique. Un calife est à la fois un souverain politique et un chef spirituel, considéré comme le successeur de Muhammad.
  • Il étend les frontières du califat omeyyade en conquérant de nouveaux territoires.
  • C’est lui qui ordonne la construction du Dôme du Rocher, l’un des plus célèbres sanctuaires de Jérusalem. On vous en parle juste après.
Pièce datant du règne d’Abd al-Malik
entre 696 et 697, dynastie Omeyyade, or, 0,19 cm (diamètre), British Museum, Londres. Photo : © The Trustees of the British Museum
Pour résumer

Le calife omeyyade Abd al-Malik est à la fois un homme de guerre et un grand bâtisseur.

6
Le Dôme du Rocher
Pourquoi le Dôme du Rocher porte-t-il ce nom ?

Tout simplement parce que la fonction de ce lieu sacré est… de protéger un rocher ! Mais pas n’importe lequel : celui depuis lequel Muhammad se serait envolé vers les cieux pour rencontrer Allah.

Dôme du Rocher
685, Jérusalem. Photo : Ludvig14, CC BY-SA 4.0
Carl Haag, Le Rocher de la Fondation à l’intérieur du Dôme
1891, aquarelle sur papier, collection privée. Photo : © Christie’s Images / Bridgeman Images

Et ce n’est pas tout : la ville de Jérusalem est également un lieu saint pour les chrétiens et les juifs.

 
En construisant un tel monument en hauteur, Abd al-Malik montre aux différentes populations locales qu’il est le chef !

Pour résumer

Le Dôme du Rocher, construit à Jérusalem sur un emplacement sacré, est une manière pour Abd al-Malik d’affirmer sa puissance.

7
La calligraphie
« La science a au début un goût amer, mais est finalement plus douce que le miel. Bonne santé. »
Plat à décor épigraphique
entre le 10e et le 11e siècle, céramique argileuse, 37,6 x 5,3 cm, Musée du Louvre, Paris. Photo : © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Hughes Dubois

C’est en arabe que Muhammad reçoit la parole divine. Et c’est grâce à l’écriture que cette parole a été transcrite dans le texte sacré des musulmans, le Coran ! Voilà pourquoi la calligraphie (l’art de bien écrire) occupe une place si importante dans les arts de l’Islam.

 

Au 13e siècle, un calligraphe nommé Yaqut développe différents styles d’écriture qui sont encore utilisés aujourd’hui.

 
On les classe en deux grandes familles : le coufique et le cursif. On les retrouve partout dans les œuvres islamiques. Saurez-vous les reconnaître ?

Comparer
Sourate 30, Coran bleu, entre le 9e et le 10e siècle, parchemin en vélin teint à l’indigo et à la garance, or doré et argenté, Metropolitan Museum of Art, New York. Photo : Marie-Lan Nguyen, CC BY 2.5

Écriture coufique : Les traits sont très droits et parfois presque géométriques

Calligraphie cursive occidentale sur céramique, Médersa Bou ‘Inania, entre 1350 et 1355, Fès

Écriture cursive : Les lettres sont moins massives et les lignes plus souples

Pour résumer

L’écriture, qu’elle soit coufique ou cursive, occupe une place importante dans les œuvres islamiques.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • L’Hégire
  • Des oeuvres sacrées et profanes
  • La grande mosquée de Damas
  • Les éléments architecturaux d’une mosquée
  • Abd al-Malik (685-705)
  • Le Dôme du Rocher
  • La calligraphie
Pour s’entraîner

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Que désigne l’expression « arts de l’Islam » ?

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Le calligraphe Yaqut développe deux grandes familles d’écriture :

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EPISODE 2

L’art dans le monde islamique

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