Les divinités féminines
Les divinitésféminines EPISODE 1
Les divinités féminines
Les divinitésféminines EPISODE 1
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Qu’est-ce qu’une divinité ?
L’assemblée des dieux
amphore, vers -510, argile, hauteur : 23,2cm, musée du Louvre, Paris. Photo © 2012 RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle

 

Vous avez déjà entendu parler de Démeter, Héra, ou encore Aphrodite… Elles font partie de la grande famille des divinités. Dans les mythes antiques, celles-ci possèdent un pouvoir supérieur aux humains.

 

En leur dédiant des prières et des offrandes, les fidèles ne sont pas tout à fait désintéressés, puisqu’ils cherchent à s’attirer les faveurs des divinités. Chaque dieu ou déesse offre sa protection dans un domaine particulier.

 

Et alors les divinités féminines, quelles sont leurs spécialités ?

Dans le monde méditerranéen antique, elles se trouvent souvent associées aux domaines suivants :
 

  • L’amour : par exemple Aphrodite, dans la mythologie grecque
  • La maternité : par exemple Hathor, dans la mythologie égyptienne, reconnaissable à ses cornes de vache
  • Le foyer : par exemple Vesta, dans la mythologie romaine
  • La nature et la chasse : par exemple Artémis, dans la mythologie grecque (ou Diane, de son nom romain)
  • La sagesse et la stratégie militaire : par exemple Athéna, dans la mythologie grecque
Aphrodite Naples Fréjus,
entre 27 avant notre ère et 68, marbre, 164 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Amulette représentant la déesse Hathor,
entre 665 et 525 avant notre ère, découvert à Kom el-Hisn, faïence siliceuse, 10 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet
Urne représentant la déesse Vesta,
vers 75-125, marbre, 45 cm, musée du Louvre, Paris. Photo : (C) 1976 musée du Louvre / Maurice et Pierre Chuzeville
Statue de Diane chasseresse,
torse en marbre entre 75 avant notre ère et 25, éléments en bronze du 16e siècle, 143 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle
Athéna Mattéi dite Athéna Pacifique,
vers 350-340 avant notre ère, copie romaine, marbre, 230 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Hercule (image extraite du film),
1997, réalisé par Ron Clements et John Musker, Walt Disney Pictures

L’influence de ces figures antiques traverse d’ailleurs le temps, puisqu’on y fait référence jusque dans un dessin animé très populaire !

Pour résumer

Dans les mythes antiques, les divinités féminines ont des spécialités et des attributions bien spécifiques.

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Focus sur le culte à Vesta et les vestales
Attardons-nous un peu en Rome antique…

 Les “vestales” sont des prêtresses qui tirent leur nom de la déesse Vesta, protectrice du foyer. Pour les Romains, c’est dans ce foyer que brûle un feu particulièrement important notamment puisqu’il permet la préparation des repas.

Ensemble, les vestales dédient leur vie au culte de cette divinité, et ainsi protègent la ville de Rome. La recette pour y parvenir ?
 

  • Entretenir le feu sacré du temple jour et nuit

 

  • Faire des offrandes et réciter des prières à la déesse Vesta

 

  • Respecter leur vœu de chasteté et ne pas entretenir de relation amoureuse

 

  • Purifier le sanctuaire avec de l’eau

 
Elles récoltent tout de même quelques droits pour cette mission d’utilité publique. Notamment leur autonomie, puisqu’elles sont libres de toute tutelle, paternelle comme maritale (contrairement aux autres Romaines) !

Jean Antoine Houdon, Vestale,
1787, marbre, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Pierre Philibert
Pour résumer

Dans la Rome antique, les vestales sont des prêtresses de Vesta, la déesse du feu et du foyer.

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La séduction vs l’amour marital

 

 

Inaccessible pour les vestales, l’amour anime cependant de nombreuses divinités ! Mais toutes ne jouent pas dans le même registre…

 

Petite illustration avec deux mythes autour d’Ishtar & Isis !

 

  • (1) : Ishtar, déesse mésopotamienne

 

  • (2) :  Isis, divinité de l’Egypte Antique
Plaquette de la déesse Ishtar au lion tenant son arme,
2e millénaire avant notre ère, découvert à Tello, actuelle Irak, terre cuite, 12 cm, musée du Louvre, Paris Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Figurine d’Isis,
entre 664 et 332 avant notre ère, découverte à Memphis, stéatite, 11 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps
Comparer
Plaque votive de Gilgamesh combattant le taureau

Ishtar : déesse de l’amour charnel, elle multiplie les conquêtes amoureuses. Quand elle essaie de séduire Gilgamesh, il résiste à ses charmes. Ce refus la met dans une rage folle. Elle fait envoyer un taureau furieux sur ce dernier et sa vengeance s’abat alors sur des milliers d’innocents.

Papyrus des lamentations d’Isis et Nephtys

Isis : son propre frère tue son mari Osiris et le découpe en morceaux, qu’il disperse à travers le monde. Isis part alors à leur recherche et parvient à reconstituer le corps de son mari. Celui-ci est ensuite enveloppé dans un linceul, comme une momie. Quelle épouse dévouée ! Isis semble ici protéger Osiris, enveloppé dans un linceul, après que son corps a été reconstitué par son épouse.

Pour résumer

Les divinités liées à l’amour peuvent représenter l’amour charnel, comme Ishtar, ou celui pour son mari, comme Isis.

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Isis, une divinité populaire
Attardons-nous sur la figure d’Isis.

Vénérée dans l’Égypte antique, elle est (entre autres !) la déesse de la fertilité.

 

Des amulettes en son honneur accompagnent les femmes enceintes afin de les protéger des risques de fausse couche et de décès lors de l’accouchement

 

La grossesse a pendant longtemps été un moment très, très risqué dans la vie d’une femme, alors mieux valait avoir les dieux et déesses de son côté !

Amulettes nœuds d’Isis,
entre 332 avant notre ère et 365, découvertes aux îles Éléphantines, verre, environ 2cm, musée du Louvre, Paris. Photo : © 2007 musée du Louvre / Georges Poncet
Autel d’Astragalus consacré à Isis,
entre le 1er et le 3e siècle de notre ère, marbre, 55 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Maurice et Pierre Chuzeville

Cette divinité est si importante qu’elle a voyagé dans tout le bassin méditerranéen !

 

On la reconnaît sur cet autel de la Rome antique grâce à l’instrument de musique qu’elle tient dans sa main. Il s’agit d’un sistre, utilisé en Égypte lors des cérémonies en son honneur.

Pour résumer

Dans l’Antiquité, Isis, déesse égyptienne de la fertilité, était vénérée jusqu’à Rome.

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Les représentations d’une mère avec son enfant

 

 

Isis (encore elle !) a une casquette qu’elle n’est pas la seule à porter : celle de la figure maternelle.

 

Historiquement, les femmes ont souvent été cantonnées à cette représentation. Ce type d’image de mère à l’enfant traverse les époques, les aires géographiques et les religions.

 

Jetons un œil à quelques exemples !

Figurine de Chypre,
entre 1400 et 1230 avant notre ère, terre cuite, 20 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Figurine d’Isis allaitant,
entre 664 et 332 avant notre ère, bronze, 30 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet
Vivarini Bartolomeo, La Vierge allaitant l’Enfant,
fin du 15e siècle, huile sur bois, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec
Élisabeth Vigée-Le Brun, Madame Vigée-Le Brun et sa fille, Jeanne-Lucie, dite Julie,
1789, huile sur bois, 130 x 94 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec
Pour résumer

Les représentations d’une figure maternelle s’occupant de son enfant ont traversé les aires géographiques et les époques.

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En marge de ces modèles…
Eugène Delacroix, Médée furieuse,
1862, huile sur toile, 120 cm x 84 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojeda

À l’opposé de toutes ces figures mythologiques vertueuses, celle de Médée incarne des aspects bien plus sombres.

 

Cette femme se révèle machiavélique pour se venger de son mari infidèle, et va jusqu’à tuer ses propres enfants.

 

Ce mythe, l’auteur grec Euripide le relate dans sa tragédie intitulée Médée. Cette histoire a d’ailleurs bien voyagé, puisqu’on la retrouve par exemple sur des papyrus égyptiens !
 

La figure de Médée a été revisitée à maintes reprises dans la littérature et les arts, mettant en lumière les multiples facettes du personnage : tantôt meurtrière impitoyable, parfois épouse blessée, d’autres fois femme savante et magicienne.
 

Nous avons vu dans cet épisode que les femmes ont beaucoup, beaucoup été représentées en tant que mère et épouse… Il est maintenant temps de découvrir d’autres types de représentations et leurs clichés dans la suite !

Papyrus Didot,
vers 170-160 avant notre ère, découvert au Sérapéum de Memphis, Égypte, 107 x 17 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet
Pour résumer

La figure mythologique de Médée montre une femme vengeresse qui va jusqu’à tuer ses propres enfants.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • Qu’est-ce qu’une divinité ?
  • Focus sur le culte à Vesta et les vestales
  • La séduction vs l’amour marital
  • Isis, une divinité populaire
  • Les représentations d’une mère avec son enfant
  • En marge de ces modèles…
Pour s’entraîner

Dans la mythologie grecque, Vesta est la protectrice…

Vous devez choisir une réponse

Les amulettes en l’honneur d’Isis protègent notamment…

Vous devez choisir une réponse

Cette figurine de mère et son enfant provient…

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Vous avez débloqué l’épisode suivant dans votre parcours Femmes dans l’Art en Méditerranée.

EPISODE 2

Clichés de la féminité

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