Le Pop Art est gĂ©nĂ©ralement associĂ© aux artistes amĂ©ricains comme Andy Warhol ou Roy Lichtenstein. En rĂ©alitĂ©, ce mouvement a émergĂ© dans les annĂ©es 1950 en Grande-Bretagne avant de s’exporter rapidement aux États-Unis.Â
 L’Independent Group (Londres, 1952 – 1955) rassemblait des peintres, sculpteurs, architectes, Ă©crivains et critiques d’art, tous dĂ©sireux de remettre en question les approches modernistes qui dominaient le monde de l’art Ă l’époque.Â
Ă€ Londres, des artistes de ce groupe comme Eduardo Paolozzi et Richard Hamilton, ainsi que d’autres artistes britanniques comme Pauline Boty et Peter Blake, crĂ©ent des collages Ă partir de bandes-dessinĂ©es, de publicitĂ©s et de portraits de cĂ©lĂ©britĂ©s.Â
Bien que le Pop Art britannique et le Pop Art américain aient présenté des divergences en termes de style et de techniques, les deux mouvements avaient en commun la volonté d’effacer les frontières entre les formes d’art dites « supérieures » et celles dites « inférieures ». À l’époque, le monde avait déjà découvert et accepté les mouvements contestataires comme le cubisme ou le surréalisme mais personne encore ne considérait la culture populaire comme de l’art !
Tiens tiens, encore ces histoires de hiĂ©rarchie…
Le Pop Art efface les frontières entre les arts dits « supĂ©rieurs » et les arts considĂ©rĂ©s comme « infĂ©rieurs » en s’appuyant sur des matĂ©riaux et des sujets issus de la vie quotidienne.Â
Mais quel est le rapport avec la nature morte ? C’est le sujet : les objets du quotidien !
Le Pop Art adopte les critères esthétiques des médias et de la production de masse, comme les couleurs vives, les lignes épurées et les éléments caractéristiques des bandes-dessinées et des emballages de produits. Tout en s’inspirant également des objets du quotidien, peu coûteux et produits en masse.
Le Pop Art était audacieux, coloré et humoristique et ses artistes étaient fascinés par la culture populaire, la société de consommation et la production de masse.
En s’appuyant sur ce procĂ©dĂ© mĂ©canisĂ©, Warhol a brouillĂ© les frontières entre l’art et le commerce. Ses Ĺ“uvres Ă©taient visuellement percutantes, mais aussi très rentables. Son travail reflète bien l’intĂ©rĂŞt de l’artiste pour la convergence de l’art et de la sociĂ©tĂ© de consommation. La carrière de Warhol Ă©tait particulièrement diversifiĂ©e : il a rĂ©alisĂ© des Ĺ“uvres vidĂ©os, des peintures mais il a aussi Ă©tendu son rĂ´le d’artiste en s’occupant lui-mĂŞme des relations publiques ou mĂŞme du marketing ! C’est un crĂ©ateur complexe et prolifique qui a lancĂ© l’idĂ©e selon laquelle un artiste peut Ă©galement ĂŞtre un vĂ©ritable homme d’affaire.
Andy Warhol confĂ©rait aux objets du quotidien le statut d’icĂ´ne. Plus ils Ă©taient familiers, mieux c’était ! Il utilisait des procĂ©dĂ©s mĂ©caniques comme la sĂ©rigraphie, pour produire un grand nombre d’images rapidement.
Parmi les œuvres les plus emblématiques du Pop Art, on trouve celles de l’artiste américain Roy Lichtenstein. Il est connu pour avoir repris le style et les sujets propres à la bande-dessinée en les transformant en tableaux de grand format.
Dans les années 1970, Lichtenstein a exploré certains genres classiques dont la nature morte.
Ici, on retrouve la composition traditionnelle des natures mortes du 17e siècle. Dans le premier exemple, l’artiste peint des fruits et de la vaisselle mais il y ajoute un portrait encadrĂ© pour moderniser le tout. Dans le second, le bouquet de fleurs est relĂ©guĂ© au second plan tandis que les outils de l’artiste (pinceaux, palettes, toiles…) composent le sujet principal de la peinture.
La démarche artistique de Roy Lichtenstein s’inspirait principalement de la publicité et de la bande-dessinée.
Certains artistes, dont le sculpteur et graphiste Claes Oldenburg, ont créé des Ĺ“uvres en transformant des objets qu’ils ont rĂ©pliquĂ©s Ă une Ă©chelle monumentale.
Par exemple, cet énorme cône de glace semble être tombé du ciel pour s’écraser sur l’angle de cet immeuble de Cologne.
Il a rĂ©alisĂ© cette Ĺ“uvre avec sa compagne et collaboratrice Coosje van Broggen. Son interprĂ©tation spectaculaire de la nature morte cherche Ă surprendre et Ă faire rire les spectateurs. On ne s’attend pas, en visitant un musĂ©e, Ă tomber sur un hamburger gĂ©ant en plastique mou ou Ă trouver un gigantesque vĂ©lo Ă moitiĂ© enterrĂ© dans un parc !
De nombreux artistes ont surfé sur la vague du Pop Art pour créer une version magnifiée des objets, produisant des natures mortes aux dimensions colossales.
Le Pop Art, qui rĂ©interprète le ready-made à sa sauce, laisse derrière lui un immense hĂ©ritage et continue d’influencer l’iconographie culturelle actuelle.
L’artiste chinois Ai Weiwei fait partie des artistes dont le travail est souvent exposĂ© aux cĂ´tĂ©s de celui d’Andy Warhol. Cela permet d’explorer les parallèles entre leurs Ĺ“uvres, bien qu’elles appartiennent Ă des contextes gĂ©ographiques et Ă des Ă©poques diffĂ©rents.
Comme Warhol avant lui, Weiwei se sert de la marque Coca-Cola pour évoquer le capitalisme. Il a, par exemple, inscrit le logo Coca-Cola sur une ancienne urne chinoise pour dénoncer le communisme, et crée ainsi son propre symbolisme subversif.
Et ce n’est pas leur seul point commun : tous deux font directement rĂ©fĂ©rence Ă Marcel Duchamp ! Warhol avec son Ĺ“uvre Screen Test : Marcel Duchamp, 1966 et Ai Weiwei avec Hanging Man in Porcelain, un portrait de Duchamp façonnĂ© Ă partir d’un cintre mĂ©tallique.
Nous avons Ă©voquĂ© plus tĂ´t Damien Hirst et Tracey Emin, deux membres des Young British Artists, un groupe d’artistes britanniques des annĂ©es 1990.
Le travail d’Hirst et son attitude irrĂ©vĂ©rencieuse fascinent le public et la critique depuis qu’il a organisĂ© l’exposition Freeze en 1988, alors qu’il Ă©tait encore Ă©tudiant. Dans ses Ĺ“uvres, il se sert d’objets du quotidien avec humour et ironie : des cadavres d’animaux coupĂ©s en deux, des faux emballages de mĂ©dicaments…
Sa série The Last Supper  (La cène) ressemble à une mauvaise blague sur le thème médical. Selon lui, nous avons remplacé notre foi en la religion par notre foi en la médecine. Il tente alors de nous faire réfléchir à la place que la médecine a dans notre alimentation actuelle.
Son œuvre aborde les mêmes thèmes que les natures mortes néerlandaises du 17e siècle et que le travail d’Andy Warhol : la mort, la richesse, la religion et la finitude de l’existence.
On retrouve l’héritage du Pop Art partout autour de nous : dans les œuvres d’autres artistes mais aussi dans la publicité, les emballages et la culture visuelle actuelle.
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