
Pieter Brueghel l’Ancien, L’Adoration des mages dans un paysage d’hiver, 1563, Musée Oskar Reinhart « Am Römerholz », Winterthour
Saviez-vous que pendant longtemps, l’hiver était très rarement représenté dans l’art ? Avant le 16ᵉ siècle, on le croise parfois dans des calendriers ou des enluminures, mais il n’est pas encore un sujet à part entière. Il faut attendre la seconde moitié du 16ᵉ siècle pour que les premiers flocons s’invitent véritablement sur les toiles.
Le peintre flamand Pieter Brueghel l’Ancien est l’un des premiers à représenter l’hiver et la neige. Ses œuvres, comme L’Adoration des mages dans un paysage d’hiver (1563) et Chasseurs dans la neige (1565), marquent un tournant dans l’histoire de l’art. Comment expliquer cet intérêt soudain pour une saison auparavant délaissée ? Cette émergence des paysages hivernaux n’est pas le fruit du hasard. Elle coïncide avec le « Petit Âge Glaciaire », une période où les hivers deviennent plus rigoureux et plus longs. Les artistes, témoins de leur temps, transcrivent sur leurs toiles cette réalité climatique qui transforme leur environnement quotidien. Les artistes peignent ce qu’ils voient… mais aussi ce que la saison symbolise : le temps qui passe, la mélancolie, le silence.
Au 19e siècle, les impressionnistes s’emparent à leur tour de la neige. Ils y voient un terrain parfait pour jouer avec la lumière et les couleurs : chez Monet, Sisley ou Pissarro, les blancs se déclinent à l’infini. Et cet attrait pour l’hiver n’est pas seulement européen : au Japon, Hokusai et d’autres maîtres de l’estampe font du mont Fuji enneigé un motif emblématique.
Pour réchauffer vos longues soirées de décembre, nous vous proposons un voyage à travers les plus beaux paysages d’hiver de l’histoire de l’art.






