Pourquoi l’impressionnisme influence-t-il tant le Hollywood des années 1930-1950 ? Il est alors très à la mode !
On retrouve ce courant :
Ces personnalités collectionnent pour créer des films mais aussi, comme Edward G. Robinson, pour retracer l’histoire de la peinture moderne (de Delacroix à Matisse). Marilyn Monroe pose dans la collection des Goetz en 1956 : l’impressionnisme est devenu de bon goût et collectionner les oeuvres est un moyen de se distinguer socialement.
Dans les années 1950 que l’impressionnisme français fait l’objet de biopics : les cinéastes portent à l’écran les vies de Van Gogh, de Toulouse-Lautrec et (cela restera un projet non réalisé) Degas. À cette époque, l’impressionnisme, quelque peu oublié au début du 20e siècle, est de nouveau étudié. Grâce à plusieurs expositions majeures aux États-Unis, il devient alors le symbole de la modernité et de la France… image qu’il a gardée jusqu’à aujourd’hui !
L’impressionnisme est bien connu à Hollywood grâce à sa présence dans la culture populaire et dans des collections privées.
Un épisode rédigé sous la direction scientifique de Théo Esparon et adapté de sa conférence « L’aventure impressionniste · Le cinéma ».
Vincente Minnelli ne se contente pas de s’inspirer de tableaux impressionnistes… il en place aussi dans ses décors !
En 1953, The Band Wagon (Tous en scène) raconte l’histoire d’amour naissante entre Gabrielle, qui vient du ballet classique et Tony, star du music-hall. Arrivée dans l’appartement de ce dernier, la jeune femme a le plaisir de découvrir une œuvre de Degas.
Les petites danseuses de l’artiste vont lancer une conversation clé du film. Le couple évoque alors ce qui les rapproche et les éloigne à la fois : leurs différents styles de danse.
Un tableau de Degas sert de décor et de rebondissement scénaristique dans un film de Minnelli.
Chez Vincente Minnelli, c’est le cadre dans lequel il présente ses personnages qui évoque les tableaux impressionnistes ! D’ailleurs, le réalisateur était très attaché à ce courant.
Dans Meet Me in St. Louis (Le Chant du Missouri) en 1944, Minnelli dépeint la vie d’une famille américaine à la veille de l’Exposition universelle de 1904 à St. Louis. Le film explore l’arrivée de la modernité et les changements sociaux à travers les yeux de cette famille.
Les jeunes filles de cette famille sont présentées dans des plans qui font penser aux portraits de Renoir ou de Morisot…
Minnelli utilise des cadrages qui semblent directement inspirés par l’esthétique impressionniste.
On l’a vu, les impressionnistes ont profondément transformé la manière dont nous percevons et représentons le paysage. Leurs compositions ont ainsi laissé une empreinte importante dans le cinéma…
Certains réalisateurs en particulier ont intégré ces concepts, chacun à leur manière !
Comme dans les tableaux impressionnistes, le paysage chez Mann ou Hathaway est plus qu’un simple décor, c’est un élément clé qui contribue à la narration et à l’atmosphère du film.
Direction Hollywood à la fin des années 1930 !
Pourquoi cette date ? Eh bien, il s’agit d’un moment clé pour le cinéma américain. La technique du Technicolor se répand : désormais, on peut réaliser des films en couleur !
Pour les réalisateurs, de nouvelles perspectives s’ouvrent : ils peuvent désormais enrichir leurs images et leurs compositions visuelles en s’inspirant de la peinture.
Avec l’industrialisation du Technicolor, les cinéastes vont s’inspirer des techniques picturales pour enrichir leurs palettes et leurs compositions visuelles.
Il faut dire que les premiers films des frères Lumière ont de nombreux thèmes en commun avec les toiles impressionnistes ! Et pour cause, Auguste et Louis Lumière baignent dans la même culture visuelle que les peintres : tous cherchent à montrer la vie quotidienne et la modernité.
Ainsi, les premiers films donnent à voir la réalité et ses phénomènes fugaces comme les jeux de lumière… au même titre que les tableaux impressionnistes !
Le cinéma et les tableaux impressionnistes sont influencés par la culture visuelle de leur temps.
L’impressionnisme n’est pas la seule révolution de la fin du 19e siècle… En 1895, les frères Lumière mettent au point le cinématographe, un appareil capable de capturer et de projeter des images en mouvement. Le 28 décembre de la même année, ils organisent la première projection publique à Paris : c’est la naissance du cinéma !
Pour la première fois, des images prennent vie sur un écran ! Ces petits films sont alors documentaires : ils cherchent à montrer la réalité.
Cependant, l’invention ne tarde pas à ouvrir la voie à une nouvelle forme de narration : la fiction.
Le cinéma, d’abord de style documentaire, est né en France en 1895.
Reste la dernière étape pour achever notre tableau : le vernis. Il protège la peinture, l’unifie et donne de l’intensité. Sauf que chez les impressionnistes, on préfère généralement s’en passer. Pissarro écrit même au dos de ses ses œuvres qu’il ne faut surtout pas les vernir !
En effet, cette couche, qui jaunit avec le temps, modifie les effets de brillance et les contrastes de couleurs… au point de gâcher les effets voulus par les artistes.
Hélas, cela n’a pas empêché certains propriétaires indélicats, à travers le temps, de vernir leurs tableaux. Les restauratrices du musée d’Orsay préfèrent aujourd’hui ôter ces couches pour respecter la volonté des artistes. Elles rendent ainsi à ces toiles tout leur éclat !
Les impressionnistes préfèrent ne pas vernir leurs tableaux.
Un épisode rédigé sous la direction scientifique de Bénédicte Trémolières et adapté de sa conférence « L’aventure impressionniste · La technique ».
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