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Soins du corps et maquillage
Portrait de momie du Fayoum,
250, découvert à Thèbes, encaustique sur bois, 33 cm, musée du Louvre, Paris. © 2007 musée du Louvre / Georges Poncet
Portrait de momie du Fayoum,
vers 150-200, découvert à Thèbes, encaustique sur bois, 33 cm, musée du Louvre, Paris. © 2007 musée du Louvre / Georges Poncet
Statuette de personnage barbu,
vers 1700 avant notre ère, bronze, 28 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Mathieu Rabeau

 

En ce qui concerne l’apparence, les normes (les règles de la société) évoluent selon les périodes et les cultures.

 

Les styles considérés comme « masculins » ou « féminins » connaissent des évolutions et des inversions au fil du temps et en fonction des cultures.

 

Observez ces images ! Vous remarquerez que tant l’homme que la femme portent du maquillage et ont les sourcils épilées. La statue masculine présente des cheveux longs.

En effet, les soins, le maquillage et l’épilation du visage et du corps ne sont pas l’apanage des femmes

 

Dans le monde arabe, au 16e siècle, les hommes utilisent des gommes végétales pour s’épiler. Là où, en Occident, le poil est signe de force et de virilité… et où on laisse donc l’épilation aux femmes !

 

Découvrez ici quelques objets de toilettes du pourtour méditerranéen, qui pouvaient être utilisées aussi bien par des femmes que par des hommes.

Miroir à manche du trésor de Boscoreale représentant Léda et le Cygne,
entre 25 avant notre ère et 50, argent, 29 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Pot à kohol à collerette plate et son bâtonnet,
entre 2033 et 1540 avant notre ère, découvert au Soudan, bois, 4,5 cm (hauteur du pot), 9 cm (longueur du bâtonnet), Palais des Beaux-Arts de Lille. Photo (C) RMN-Grand Palais (PBA, Lille) / Stéphane Maréchalle
Boîte à fard en forme de canard,
entre 1550 et 1150 avant notre ère, découvert en Égypte, ivoire, 13 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Mathieu Rabeau
Cuiller à fard de la nageuse,
entre 1390 et 1352 avant notre ère, bois, 30 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps
Pour résumer

Les normes de genre varient d’une culture à une autre et évoluent au fil du temps. Les soins du corps et le maquillage ne sont pas des pratiques exclusivement féminines.

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La virago
Des femmes qui affirment leur puissance ?

Voilà qui n’a pas toujours plu dans le passé…

 

D’ailleurs, il a existé un terme dévalorisant pour les désigner : « virago » (du latin « vir », homme).

 

Une virago, c’est une femme dotées de qualités traditionnellement considérées comme masculines par la société, par exemple la force et le courage.

 

Plat de la dame tirant à l’arc sur un jeune homme,
vers 1450, faïence, 40 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Peintre d’Édimbourg, Amphore à figures noires, Héraclès avec les Amazones,
début du 5e siècle, céramique, 23 x 15 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle
Peintre de Sotadès, Fragment de ryhton représentant une amazonomachie,
entre 460 et 450 avant notre ère, céramique, 5 x 11 cm, musée du Louvre, Paris. Photo : Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Plaque Campana (détail),
entre 50 avant notre ère et 50, réalisé en Italie, argile, 32 cm, musée du Louvre, Paris. Photo : (C) 2009 musée du Louvre / Anne Chauvet

 

Dans la mythologie grecque, les Amazones portent les armes et combattent comme les hommes ! Ces femmes guerrières étaient très mal vues et critiquées. Pour les auteurs anciens, elles symbolisent le chaos. Leur mort rétablit donc l’ordre et l’harmonie…

 

Aujourd’hui encore il reste encore beaucoup de chemin à faire pour que les femmes ne soient complètement affranchies des stéréotypes historiques.

 

Quant aux Amazones, elles sont devenues des héroïnes de cinéma !

 

Wonder Woman (extrait), 2017, réalisé par Patty Jenkins

 

Pour résumer

Les caractéristiques considérées comme « masculines » ou « féminines » sont en grande partie le résultat de constructions sociales et culturelles. On parle de stéréotypes de genre.

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Focus sur une femme de pouvoir
Buste de la reine Néférousobek,
entre 1789 et 1786 avant notre ère, grès, 48 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet

Cléopâtre n’est pas la seule à avoir régné sur l’Égypte ! La première pharaonne serait une certaine Néférousobek.

 

Sa statue a subi les outrages du temps et nous n’avons plus son visage. Mais des indices nous montrent comment la pharaonne a choisi de se faire représenter.

 

Elle porte :

 

 

 

 

 

En adoptant des insignes jusqu’alors réservés aux hommes, Néférousobek cherche à montrer qu’elle est leur égale.

Pour résumer

La première pharaonne, Néférousobek, mêle des vêtements et des insignes masculins et féminins pour légitimer son pouvoir.

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Des femmes puissantes
L’Histoire des femmes compte de nombreuses idées reçues

Ainsi, on pense souvent qu’elles auraient été écartées du pouvoir avant le 20e siècle. Et pourtant, on retrouve des cheffes aux plus hautes responsabilités partout et à toutes les périodes ! Un petit tour d’horizon ?

La princesse de Lagash,
vers 2120 avant notre ère, découverte à Tello, 17 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Thierry Ollivier
La divine adoratrice Karomama,
entre 945 et 715 avant notre ère, bronze, 59 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christi
Tête dite d’Ariane,
6e siècle, marbre, 26 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec
Portrait de Marie de Médicis, reine de France, Frans Pourbus le Jeune,
1600-1625, huile sur toile, 307 x 186 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado

 

 

 

 

Toutes ces femmes de pouvoir ont inspiré de nombreuses œuvres… jusqu’à la musique et le cinéma !

 

En voici une qui hante nos écrans : Cléopâtre ! 

 

 

Ci-contre : Cléopâtre (extrait), 1963, réalisé par Joseph L. Mankiewicz

Pour résumer

De nombreuses princesses et reines ont tenu les rênes du gouvernement – certaines ont été oubliées, tandis que d’autres ont inspiré la culture populaire.

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Les femmes au travail
Figurine de cuisinière,
6e siècle avant notre ère, découverte à Tanagra, terre cuite, 9 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

 

Des femmes qui se tournent les pouces à la maison ? L’idée ne paraît pas absurde : dans bien des sociétés, elles ont subi la tutelle de leur mari. C’est donc ce dernier qui travaillait hors de la maison pour nourrir la famille.

 

D’ailleurs, dans l’art, on représente souvent les femmes en train de faire des activités d’intérieur.

 

Mais en déduire que les femmes ne travaillent pas, c’est une vision plutôt clichée…

 

Grande porteuse d’auge,
entre 2000 et 1800 avant notre ère, peinture et stuc sur bois, 108 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
Les frères de Limbourg, Les très riches heures du duc de Berry, le mois de Juin,
1411-1416, enluminure sur parchemin, 22 x 14 cm, Musée Condé, Chantilly. Photo (C) RMN-Grand Palais (domaine de Chantilly) / René-Gabriel Ojeda
Louise Moillon, La Marchande de fruits et légumes,
1630, huile sur toile, 120 x 163 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Mathieu Rabeau
Jean Siméon Chardin, La Pourvoyeuse,
1739, huile sur toile, 47 x 38 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojeda
Pour résumer

Malgré le manque de représentations, les femmes ont toujours travaillé, que ce soit à la maison ou en extérieur.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • Qu’est-ce qu’une divinité ?
  • Focus sur le culte à Vesta et les vestales
  • La séduction vs l’amour marital
  • Isis, une divinité populaire
  • Les représentations d’une mère avec son enfant
  • En marge de ces modèles…
Pour s’entraîner

Dans la mythologie grecque, Vesta est la protectrice…

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Les amulettes en l’honneur d’Isis protègent notamment…

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Cette figurine de mère et son enfant provient…

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Vous avez débloqué l’épisode suivant dans votre parcours Femmes dans l’Art en Méditerranée.

EPISODE 2

Clichés de la féminité

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En marge de ces modèles…
Eugène Delacroix, Médée furieuse,
1862, huile sur toile, 120 cm x 84 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojeda

À l’opposé de toutes ces figures mythologiques vertueuses, celle de Médée incarne des aspects bien plus sombres.

 

Cette femme se révèle machiavélique pour se venger de son mari infidèle, et va jusqu’à tuer ses propres enfants.

 

Ce mythe, l’auteur grec Euripide le relate dans sa tragédie intitulée Médée. Cette histoire a d’ailleurs bien voyagé, puisqu’on la retrouve par exemple sur des papyrus égyptiens !
 

La figure de Médée a été revisitée à maintes reprises dans la littérature et les arts, mettant en lumière les multiples facettes du personnage : tantôt meurtrière impitoyable, parfois épouse blessée, d’autres fois femme savante et magicienne.
 

Nous avons vu dans cet épisode que les femmes ont beaucoup, beaucoup été représentées en tant que mère et épouse… Il est maintenant temps de découvrir d’autres types de représentations et leurs clichés dans la suite !

Papyrus Didot,
vers 170-160 avant notre ère, découvert au Sérapéum de Memphis, Égypte, 107 x 17 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet
Pour résumer

La figure mythologique de Médée montre une femme vengeresse qui va jusqu’à tuer ses propres enfants.

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Les représentations d’une mère avec son enfant

 

 

Isis (encore elle !) a une casquette qu’elle n’est pas la seule à porter : celle de la figure maternelle.

 

Historiquement, les femmes ont souvent été cantonnées à cette représentation. Ce type d’image de mère à l’enfant traverse les époques, les aires géographiques et les religions.

 

Jetons un œil à quelques exemples !

Figurine de Chypre,
entre 1400 et 1230 avant notre ère, terre cuite, 20 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Figurine d’Isis allaitant,
entre 664 et 332 avant notre ère, bronze, 30 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Georges Poncet
Vivarini Bartolomeo, La Vierge allaitant l’Enfant,
fin du 15e siècle, huile sur bois, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec
Élisabeth Vigée-Le Brun, Madame Vigée-Le Brun et sa fille, Jeanne-Lucie, dite Julie,
1789, huile sur bois, 130 x 94 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Tony Querrec
Pour résumer

Les représentations d’une figure maternelle s’occupant de son enfant ont traversé les aires géographiques et les époques.

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Isis, une divinité populaire
Attardons-nous sur la figure d’Isis.

Vénérée dans l’Égypte antique, elle est (entre autres !) la déesse de la fertilité.

 

Des amulettes en son honneur accompagnent les femmes enceintes afin de les protéger des risques de fausse couche et de décès lors de l’accouchement

 

La grossesse a pendant longtemps été un moment très, très risqué dans la vie d’une femme, alors mieux valait avoir les dieux et déesses de son côté !

Amulettes nœuds d’Isis,
entre 332 avant notre ère et 365, découvertes aux îles Éléphantines, verre, environ 2cm, musée du Louvre, Paris. Photo : © 2007 musée du Louvre / Georges Poncet
Autel d’Astragalus consacré à Isis,
entre le 1er et le 3e siècle de notre ère, marbre, 55 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Maurice et Pierre Chuzeville

Cette divinité est si importante qu’elle a voyagé dans tout le bassin méditerranéen !

 

On la reconnaît sur cet autel de la Rome antique grâce à l’instrument de musique qu’elle tient dans sa main. Il s’agit d’un sistre, utilisé en Égypte lors des cérémonies en son honneur.

Pour résumer

Dans l’Antiquité, Isis, déesse égyptienne de la fertilité, était vénérée jusqu’à Rome.

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La séduction vs l’amour marital

 

 

Inaccessible pour les vestales, l’amour anime cependant de nombreuses divinités ! Mais toutes ne jouent pas dans le même registre…

 

Petite illustration avec deux mythes autour d’Ishtar & Isis !

 

 

Plaquette de la déesse Ishtar au lion tenant son arme,
2e millénaire avant notre ère, découvert à Tello, actuelle Irak, terre cuite, 12 cm, musée du Louvre, Paris Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux
Figurine d’Isis,
entre 664 et 332 avant notre ère, découverte à Memphis, stéatite, 11 cm, musée du Louvre, Paris. Photo (C) musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps
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Plaque votive de Gilgamesh combattant le taureau

Ishtar : déesse de l’amour charnel, elle multiplie les conquêtes amoureuses. Quand elle essaie de séduire Gilgamesh, il résiste à ses charmes. Ce refus la met dans une rage folle. Elle fait envoyer un taureau furieux sur ce dernier et sa vengeance s’abat alors sur des milliers d’innocents.

Papyrus des lamentations d’Isis et Nephtys

Isis : son propre frère tue son mari Osiris et le découpe en morceaux, qu’il disperse à travers le monde. Isis part alors à leur recherche et parvient à reconstituer le corps de son mari. Celui-ci est ensuite enveloppé dans un linceul, comme une momie. Quelle épouse dévouée ! Isis semble ici protéger Osiris, enveloppé dans un linceul, après que son corps a été reconstitué par son épouse.

Pour résumer

Les divinités liées à l’amour peuvent représenter l’amour charnel, comme Ishtar, ou celui pour son mari, comme Isis.