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Les installations
C'EST MA COULEUR

Depuis le début du 20e siècle, la sculpture a beaucoup évolué. Les artistes ont commencé par assembler des objets entre eux, mais ils ont aussi utilisé des déchets, des ossements d’animaux ou des éléments végétaux.

 

Dans les années 1960, une nouvelle étape est franchie avec des sculpteurs comme Dan Flavin. Pour ces artistes, le lieu où l’on choisit d’exposer appartient à l’œuvre.

 

On parle alors d’installations. L’exemple de Flavin permet de bien comprendre ce que cela change.

Dan Flavin, European Couples (« Couples européens »),
entre 1966 et 71, installation pour l’exposition « Dan Flavin – Lights » en 2013, Mumok, Vienne © ADAGP, Paris 2021. Photo : armin rudelstorfer, CC BY-NC-ND 2.0
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À partir des années 1960, l’œuvre est aussi conçue pour modifier notre perception du lieu où elle est présentée : ce sont les installations.

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Dan Flavin
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« Est-ce qu’on demande à un architecte de monter lui-même ses murs ? C’en est fini du travail pour moi. Maintenant il est laissé aux électriciens et aux ingénieurs. »
Dan Flavin

Comme les peintres, les sculpteurs de l’Art minimal veulent libérer la création artistique de la personnalité de l’artiste. Obtenir un art anonyme, en somme.

 

Avec cette œuvre, Dan Flavin se fait sculpteur de lumière. La lumière des néons découpe un coin de mur. Les couleurs s’y mélangent pour créer une peinture immatérielle qui se répand au-delà de son cadre.

Flavin choisit des matériaux fabriqués en usines pour créer son œuvre. Mieux, il limite son rôle d’artiste à la conception de l’œuvre sur papier. Ensuite, il confie les croquis à des techniciens qui les réalisent.

Dan Flavin, Untitled (To Donna 5a)
(« Sans titre (à Donna 5a) »), 1971, installation de 6 néons fluorescents et structure métallique, 245 x 245 x 139 cm, Musée national d’Art moderne – Centre Georges Pompidou, Paris © ADAGP, Paris 2021. Photo : © Collection Centre Pompidou, Dist. RMN / Philippe Migeat
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Dan Flavin conçoit des œuvres impersonnelles qui sculptent la lumière et qui sont réalisées par des techniciens.

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Frank Stella et l’art minimal
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Frank Stella en 1998.
Photo : Bridgeman Images
Frank Stella, Concentric Square (« Carré concentrique »),
1966, acrylique sur toile, 160 x 160 cm, Collection privée © ADAGP, Paris 2021. Photo : Gandalf’s Gallery, CC BY-NC-SA 2.0
Frank Stella, Gobba, zoppa e collotorto,
1985, huile, émail uréthane, alkyde fluorescent, acrylique et encre sur aluminium, 348 x 305 x 87,5 cm, Art Institute of Chicago © ADAGP, Paris 2021. Photo : rocor, CC BY-ND 2.0
Frank Stella, K144,
2013, acier inoxydable, M. H. De Young Museum, San Francisco © ADAGP, Paris 2021. Photo : rocor, CC BY-ND 2.0
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Frank Stella, l’un des fondateurs du Minimalisme, réalise des tableaux aux motifs répétitifs mais aux formats complètement originaux.

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Ellsworth Kelly
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Pour arriver au Land Art, Robert Smithson est d’abord passé par l’Art minimal. De quoi s’agit-il ? C’est un courant américain des années 1960 cherchant à effacer la personnalité de l’artiste dans l’œuvre d’art.

 
Ellsworth Kelly est considéré comme l’un des précurseurs de ce mouvement. Tout est parti d’une étrange expérience vécue à Paris :

 

En octobre 1949 au Musée d’Art Moderne de Paris, je m’aperçus que les grandes fenêtres entre les tableaux m’intéressaient plus que l’art exposé. Je fis un dessin de la fenêtre et plus tard, dans mon atelier, j’ai réalisé ce que je considérais comme mon premier objet, Window, Museum of Modern Art, Paris. Dès lors, la peinture telle que je l’avais connue était terminée pour moi. Les nouvelles œuvres devaient être des peintures / objets, non signés, anonymes. »

 

À la suite de Kelly, de nombreux artistes reprennent le flambeau de l’Art minimal.

Ellsworth Kelly, Window (« Fenêtre »),
 1949, huile sur toile et bois, 128,6 x 49,2 cm, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne, Paris © Ellsworth Kelly Foundation Ph. Hulya Kolabas, courtesy Ellsworth Kelly Studio. Photo : © Centre Georges Pompidou, MNAM-CCI/ Audrey Laurans/Dist.RMN.
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Ellsworth Kelly est l’un des pionniers de l’Art minimal qui vise à gommer toute trace de la personnalité de l’auteur dans son œuvre.

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Jeff Koons
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Le successeur du Pop Art aujourd’hui est tout trouvé : Jeff Koons.

 

Comme Warhol avant lui, il se saisit des objets les plus communs de notre société de consommation, des stars les plus populaires ou des images les plus courantes pour en faire des œuvres d’art aux tons flashy.

Et comme Warhol, Koons est lui-même une star et une marque qui se vend. Ce statut ne doit rien au hasard : l’artiste l’a cherché en mettant notamment en scène sa vie sexuelle avec l’actrice pornographique italienne la Cicciolina à travers une série d’œuvres.

 

Il atteint régulièrement des records de vente. En 2019, sa sculpture de lapin a ainsi été vendue 91,1 millions de dollars, ce qui en fait l’œuvre d’un artiste vivant la plus chère.

Jeff Koons, Lobster (« Homard »),
2003, aluminium polychrome et chaîne en acier verni, 147 x 94 x 43,5 cm, Collection de l’artiste © Jeff Koons
Jeff Koons, Michael Jackson and Bubbles,
1988, porcelaine, 106,7 x 179,1 x 82,6 cm © Jeff Koons
Jeff Koons, Hulk,
2004-2012, bronze polychromé, 181 x 123,2 x 66 cm © Jeff Koons
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Jeff Koons, à la fois homme d’affaires provocateur et auteur d’œuvres très flashy, est l’héritier du Pop Art.

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Le Pop Art britannique
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Richard Hamilton, Just what is it that makes today’s homes so different, so appealing ?
(« Qu’est-ce qui rend exactement les maisons d’aujourd’hui si différentes, si séduisantes ? »), 2004, impression sur papier, 26 × 25 cm, Tate Modern, Londres © Richard Hamilton 2018. All rights reserved, DACS. Photo : © Tate, CC-BY-NC-ND 3.0

Avant que le Pop Art américain n’envahisse le monde entier, ce courant naît en Angleterre, au milieu des années 1950. La publicité et les magazines en sont la base.

 

L’un de ses principaux artistes, Richard Hamilton, définit le courant ainsi en 1957 :

 

« Le Pop Art est : Populaire (destiné aux masses), Éphémère (à court terme), Consommable (facilement oubliable), peu coûteux, produit en série, jeune (destiné aux jeunes), spirituel, sexy, gadget, glamour, gros business. »

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Le Pop Art et ses principes, comme la production en série, ont été inventés en Angleterre dans les années 1950.

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La sérigraphie
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Andy Warhol, 32 Campbell’s Soup Cans (« 32 Boîtes de Soupe Campbell »),
 1962, peinture sur 32 toiles, 50,8 x 40,6 cm (chaque toile), Museum of Modern Art, New York © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2021. Photo : rocor, CC BY-NC 2.0

Pour atteindre son objectif, Warhol reprend à son compte une technique d’impression venue de la presse : la sérigraphie. Elle lui permet de créer des toiles rapidement, et donc en très grand nombre.

 

Reproduites en de multiples exemplaires, cette boîte de soupe à la tomate se rapproche encore plus de son modèle : la soupe produite à la chaîne dans des usines.

 

Mais concrètement, comment fait Warhol pour obtenir toutes ces reproductions ?

Recette pour une belle sérigraphie :

 

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Pour produire ses images à la chaîne, Warhol utilise une technique d’impression très rapide : la sérigraphie.

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Andy Warhol
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Andy Warhol en 1984.
Photo : © Bridgeman Images
Andy Warhol, Marilyn,
1967, encre de sérigraphie, polymère synthétique et graphite sur toile, Museum of Modern Art, New York © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2021. Photo : Rael Garcia Arnes, CC BY-NC 2.0
Andy Warhol, Brillo Box (« Boîte Brillo »),
1964, 43.3 x 43.2 x 36.5 cm, Metropolitan Museum of Art, New York © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2021. Photo : Ian Abbott, CC BY-NC-SA 2.0
Andy Warhol, Campbell Soup (« Soupe Campbell »),
1965, encre de sérigraphie, polymère synthétique et graphite sur toile, Musée Berardo, Belém © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2021. Photo : Pedro Ribeiro Simões, CC BY 2.0
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Le très médiatique Andy Warhol, connu pour ses séries d’images colorées, floute les frontières entre art et consommation.

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Le Pop Art
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Pendant que le Nouveau Réalisme se développe en France, un courant artistique similaire gagne les États-Unis : le Pop Art.

 
Pop signifie « populaire » car les artistes de ce mouvement se servent des images de la télévision, du cinéma, de la pub ou de la BD pour créer leurs œuvres.

 

Le Pop Art est en fait le courant artistique de la société de consommation. Et comme les Nouveaux Réalistes, ses artistes donnent aux objets du quotidien le statut d’œuvres d’art.

Roy Lichtenstein, Drowning Girl (« Fille qui se Noie »),
1963, Museum of Modern Art, New York © Estate of Roy Lichtenstein New York / ADAGP, Paris 2021. Photo : Gandalf’s Gallery, CC BY-NC-SA 2.0
Andy Warhol, Coca-Cola 210 Bottles (« 210 bouteilles Coca-Cola »),
1962, encre de sérigraphie, polymère synthétique et graphite sur toile, 209,6 x 266,7 cm © The Andy Warhol Foundation for the Visual Arts, Inc. / ADAGP, Paris 2021. Photo : © Christie’s Images / Bridgeman Images
Jasper Johns, Map (« Carte »),
1961, huile sur toile, Metropolitan Museum of Art, New York © ADAGP, Paris 2021. Photo : Wally Gobetz, CC BY-NC-ND 2.0
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Le Pop Art américain s’inspire de la société de consommation et tire des images du quotidien pour en faire des œuvres d’art.

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Yves Klein
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Vue de l’exposition « Le Vide », Yves Klein, Galerie Iris Clert, Paris,
1958 © Succession Yves Klein c/o ADAGP, Paris 2021. Photo : DR

Si Arman a l’idée de l’exposition « Le Plein », c’est parce que son ami Yves Klein a réalisé deux ans plus tôt, dans la même galerie, une exposition surnommée « Le Vide » car l’artiste n’y présentait aucun objet.

Lors de l’ouverture de l’exposition, un cocktail bleu était servi aux visiteurs. Quelques heures plus tard, chacun avait la surprise d’uriner bleu. Une manière ludique d’absorber la couleur !

 

Dès 1956, la couleur bleue est la marque de fabrique de Klein*. Il dépose même la formule chimique d’un mélange de pigments bleus et de liant qu’il appelle IKB (International Klein Blue). Et comme Klein ne fait jamais les choses à moitié, il peint près de 200 monochromes IKB en 7 années.

 

Des monochromes ? Oui. Des toiles intégralement bleues.
 
 

*Yves Klein a créé la formule d’une couleur-matière, la formule déposée auprès de l’INPI porte sur l’alliance d’un liant au pigment bleu outremer, ce liant ayant la particularité de s’évanouir sous la toile pour ne laisser apparaître en surface que le pigment pur.
Yves Klein, Monochrome bleu,
1961, pigment pur et résine synthétique sur gaze montée sur panneau, 195,1 x 140 cm, Metropolitan Museum of Art, New York © Succession Yves Klein c/o ADAGP, Paris 2021
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Yves Klein a créé la formule d’une couleur bleue qui devient la marque de fabrique de son œuvre.