1
Le Nouveau Réalisme

C’est en octobre 1960 qu’est fondé le Nouveau Réalisme sous l’impulsion de Pierre Restany.

 

Le mot « réalisme » vient du courant littéraire du 19e siècle qui voulait montrer la réalité banale et quotidienne. Quant au terme « nouveau », il est alors très à la mode en France ! On a déjà le Nouveau Roman en littérature, la Nouvelle Vague en cinéma, il était temps de trouver quelque chose de nouveau pour les arts plastiques !

 

Arman est l’un des artistes emblématiques du mouvement. La réutilisation des objets est au cœur de ses créations.

Arman, Poubelles des Halles,
1961, accumulation de déchets des Halles dans une boîte vitrée, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne, Paris © ADAGP, Paris 2021. Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Migeat
Arman, Chopin’s Waterloo,
1961, Centre Pompidou – Musée national d’art moderne, Paris © ADAGP, Paris 2021. Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais / Adam Rzepka
Installation de l’exposition Le Plein d’Arman à la Galerie Iris Clert,
1960, Paris © ADAGP Paris, 2021. Photo : © Centre Pompidou, MNAM-CCI Bibliothèque Kandinsky, Dist. RMN-Grand Palais / Fonds Shunk et Kender © Harry Shunk © Janos Kender
« Le Nouveau Réalisme est un recyclage poétique du réel urbain, industriel, publicitaire. »
Pierre Restany, critique d’art et fondateur du Nouveau Réalisme
Pour résumer

Arman, qui travaille avec des objets réutilisés, est une figure du Nouveau Réalisme, mouvement français créé en 1960.

7
Gerhard Richter

Âgé en 2020 de plus de 100 ans, Soulages a débuté sa carrière en même temps que les expressionnistes abstraits. On ne peut donc pas le considérer comme un successeur de ce mouvement.

 

Alors, qui pourrait tenir ce rôle aujourd’hui ? Gerhard Richter, sans aucun doute, car à l’image de Pollock et ses collègues de l’action painting, il s’est interrogé sur l’importance de la gestuelle en peinture.

 

Toutefois, résumer Richter à cette seule face de son art serait réducteur. Comme Picasso avant lui, cet artiste allemand ne s’est jamais arrêté à un style ou une méthode : il s’est réinventé sans cesse et continue de le faire.

Gerhard Richter, Abstract Painting (780-1) (« Peinture abstraite (N°780-1) »),
1992, huile sur toile, 260 x 200 cm, National Gallery of Art, Washington D.C. © Gerhard Richter. Photo : Cliff, CC BY 2.0
Gerhard Richter, Abstract Painting (635) (« Peinture abstraite (N°635) »),
1987, huile sur toile, Musée Berardo, Belém © Gerhard Richter. Photo : Pedro Ribeiro Simões, CC BY 2.0
Gerhard Richter, A B, St Bridget,
1988, huile sur toile, 200 x 260 cm, La Caixa Foundation, Barcelone © Gerhard Richter. Photo : Jorge Franganillo, CC BY 2.0
Pour résumer

Gerhard Richter s’intéresse à l’importance du geste lors de la création d’une œuvre mais ne se rattache pas à un seul mouvement.

5
Pierre Soulages

En France, Pierre Soulages (1919-2022) est souvent rapproché des artistes de l’action painting. Dans ses tableaux abstraits, le geste est en effet très important.

 

Au fil de sa carrière, Soulages abandonne les couleurs pour ne garder que le noir. En posant sa peinture avec une brosse pour obtenir des stries, ou avec une lame pour un effet lisse, il crée des surfaces qui piègent la lumière comme le ferait une sculpture.

 

Les tableaux de Soulages ont beau être entièrement noirs, ils sont lumineux. Soulages les appelle d’ailleurs ses outrenoirs : des œuvres au-delà du noir.

Pierre Soulages, Peinture 181 x 244 cm, 25 février 2009,
2009, acrylique sur toile en tryptique, 181 x 244 cm, Musée des Beaux-Arts, Lyon © ADAGP, Paris 2021. Photo : Pierre, CC BY-NC-SA 2.0
Pour résumer

Les outrenoirs de Pierre Soulages sont des tableaux entièrement noirs qui jouent avec l’épaisseur de la peinture et la lumière.

5
Louise Bourgeois

18 peintres signent la lettre des « irascibles » au Metropolitan Museum pour défendre la peinture moderne, mais 10 signatures supplémentaires de sculpteurs partageant le même point de vue les accompagnent.

 

Parmi ces noms, le plus célèbre est celui de Louise Bourgeois. Cette artiste d’origine française est proche quelques temps des expressionnistes abstraits ou des surréalistes, mais son art est en réalité inclassable.

 

Pour créer ses sculptures, elle puise notamment dans sa propre histoire. Son père dominateur et humiliant apparaît souvent sous forme de sexes masculins, et sa mère, figure bénéfique, sous forme d’araignées géantes.

Louise Bourgeois, Maman,
1999, bronze, exemplaire du Musée Guggenheim, Bilbao © ADAGP, Paris 2021. Photo : Fernando Pascullo, CC BY 3.0
« Ma meilleure amie était ma mère […] elle était aussi intelligente, patiente, propre et utile, raisonnable, indispensable qu’une araignée. »
Louise Bourgeois
Pour résumer

La sculptrice Louise Bourgeois réalise des œuvres inspirées notamment par son histoire personnelle, à l’image de ses araignées qui représentent sa mère.

4
Le dripping

Jackson Pollock est célèbre pour sa technique très particulière.

 

Il aurait eu l’idée de peindre ainsi en voyant des Amérindiens du peuple navajo créer des œuvres en sable, sur le sol. Car c’est là l’une des grandes inventions de Pollock : au lieu de mettre sa toile devant lui, sur un chevalet, il la pose au sol.

 

Ensuite, avec un pinceau, le manche d’un pinceau ou même un bâton, il projette des gouttes et des trainées de peinture sur la toile. Cette technique est appelée dripping (ce qui signifie « qui goutte »). Et comme pour rappeler ses sources d’inspiration, ses déplacements rappellent les danses des chamanes amérindiens.

Jackson Pollock peignant « Blue poles », 1952, réalisé par Alison Chernick © ADAGP, Paris 2021

« Quand je suis dans mon tableau, je ne suis pas conscient de ce que je fais. »
Jackson Pollock
Pour résumer

La technique du dripping de Pollock, qui repose sur des projections de peinture, s’inspire de pratiques amérindiennes.

3
Jackson Pollock
Jackson Pollock en 1955.
Photo : © Bridgeman Images

Jackson Pollock, Number One (Lavender Mist) (« Numéro 1 (Brume de lavande) »), 1950, huile, émail et aluminium sur toile, 221 x 299,7 cm, National Gallery of Art, Washington D.C. © ADAGP, Paris 2021. Photo : Cliff, CC BY 2.0

Jackson Pollock, Autumn Rythm (Number 30) (« Rythme d’automne (Numéro 30) »), 1950, émail sur toile, 266,7 x 525,8 cm, Metropolitan Museum of Art, New York © ADAGP, Paris 2021. Photo : Thomas Hawk, CC BY-NC 2.0

Jackson Pollock, The Moon-Woman (« La femme-lune »),
1942, huile sur toile, 175,2 x 109,3 cm, Musée Solomon R. Guggenheim, New York © The Pollock-Krasner Foundation / ADAGP, Paris 2021
Pour résumer

Pollock, l’un des pionniers de l’expressionnisme abstrait, est connu pour sa manière de peindre et sa technique du all over.

2
Mark Rothko

Lorsque Rothko crée ses œuvres, il souhaite offrir une expérience au spectateur. Un sacré programme qui ne fonctionne que si le visiteur est consentant.

 

Avec ce tableau de 1956, l’un de ses plus célèbres, le spectateur doit accepter de plonger dans la peinture et ses grandes zones de couleurs aux contours flous pour vraiment ressentir ce que Rothko souhaitait transmettre. Car c’est pour cela que ce courant artistique porte le nom d’expressionnisme abstrait : il exprime, à travers l’art abstrait, une émotion.

Mark Rothko, Orange and Yellow (« Orange et jaune »),
1956, huile sur toile, 231,14 x 180,34 cm, Galerie d’art Albright-Knox, New York © ADAGP, Paris 2021
Pour résumer

À travers sa peinture et ses zones de couleurs abstraites, Rothko cherche à transmettre des émotions.

1
L’expressionnisme abstrait
Mais alors, qui sont-ils, ces « irascibles » ?

Ce sont des peintres abstraits (leurs tableaux ne représentent pas la réalité observable) à l’origine du premier courant artistique 100% américain.

 

Le mouvement auquel ils appartiennent est appelé « expressionnisme abstrait ». Il se décompose en fait en deux branches :

 

Comparer
Jackson Pollock, One: Number 31 (« Un : numéro 31 »), 1950, huile et émail sur toile, 269,5 x 530,8 cm, Museum of Modern Art, New York © ADAGP, Paris 2021

Ici c’est de l’action painting

Mark Rothko, Untitled (« Sans titre »), 1952, huile sur toile, 261,6 x 158,7 cm, Collection privée © ADAGP, Paris 2021. Photo : Gandalf’s Gallery, CC BY-NC-SA 2.0

Ici c’est du colorfield

Pour résumer

L’expressionnisme abstrait, divisé entre action painting et colorfield painting, est un courant artistique né aux États-Unis.

7
Les principaux artistes du rococo

Ils sont nombreux, les artistes du rococo à s’être illustrés en ce début du 18e siècle. Découvrez le nom de certains d’entre eux :

 

 

Après 1760, le monde s’apprête à changer de nouveau. L’Angleterre gagne en importance, alors que se produisent de véritables révolutions artistiques et politiques. Mais cela, c’est une autre histoire !

José Benito de Churriguera, Le Retable,
1692, Couvent de San Esteban, Salamanque. Photo : José Luis Filpo Cabana, CC BY 4.0
Egid Quirin Asam, L’Assomption,
entre 1722 et 1723, église de l’abbaye de Rohr. Photo : Piflaser, CC BY-SA 3.0
Étienne Maurice Falconet et Marie-Anne Collot, La Statue équestre de Pierre Ier,
1768, bronze, 1040 cm (hauteur), Saint-Pétersbourg. Photo : Alex Florstein Fedorov, CC BY-SA 4.0
Jean-Honoré Fragonard, Les Heureux hasards de l’Escarpolette,
entre 1767 et 1768, huile sur toile, 81 x 64 cm, Wallace Collection, Londres
Canaletto, La Place Saint-Marc,
vers 1730, huile sur toile, 76 x 118,8 cm, Fogg Art Museum, Cambridge
William Hogarth, The Graham Children,
1742, huile sur toile, 160.5 x 181 cm, National Gallery, Londres
Pour résumer

Les artistes du rococo rencontrent un grand succès dans toute l’Europe jusque dans les années 1760.

6
La naissance du musée

Le 18e siècle, c’est aussi le moment où apparaît une institution vouée à un grand succès : le musée.

 

Certes, de riches collectionneurs qui rassemblent des œuvres chez eux, ça ne date pas d’hier. Mais désormais, certains d’entre eux décident d’ouvrir ces cabinets au public. Même les rois s’y mettent !

 

Le but ?

 

1685 : Ashmolean Museum, Londres
Photo : Lewis Clarke / Oxford : Ashmolean Museum, CC BY-SA 2.0
1759 : British Museum, Londres
Photo : Ham, CC BY-SA 3.0
1830 : Gemäldegalerie Alte Meister, Dresde
Photo : TMbux, CC BY-SA 3.0
1793 : Musée du Louvre, Paris
Photo : Jean-Pierre Dalbéra, CC BY 2.0
1765 : Galleria degli Uffizi, Florence
Photo : Michelle Maria, CC BY 3.0
1770 : Musée Pio-Clementino, Rome
Photo : Jean-Pol GRANDMONT, CC BY-SA 3.0
Pour résumer

Apparus au 18e siècle, les musées permettent d’inspirer les artistes et d’éduquer l’œil du public.