Peindre, d’accord, mais comment ? Si les impressionnistes sont rentrés dans l’histoire de l’art, c’est beaucoup grâce à leur « touche ». Concrètement, il s’agit de la manière de poser la peinture sur la toile.
Contrairement aux toiles académiques de leur temps, très lisses, les impressionnistes laissent visibles leurs coups de pinceaux… d’où cette impression d’inachevé pour les critiques.
Mais quand on regarde dans le détail, on se rend compte que chaque artiste a son propre style.
La touche des impressionnistes est plus libre et variée que celle des peintres académiques.
Enfin, il est temps de passer à la peinture ! Pour la fabriquer, on mélange des pigments avec un liant (en général de l’huile). Et côté couleurs, les impressionnistes ont le choix : les progrès de la science du 19e siècle ont permis d’en mettre au point de nouvelles, comme le blanc de zinc, le bleu de Prusse ou encore le vert de chrome.
Ces couleurs, les impressionnistes les utilisent pures. Et contrairement à une idée reçue, ils ne rejettent pas totalement le noir !
Parmi tous ces artistes, certains aiment sortir des sentiers battus ! C’est le cas d’Edgar Degas qui invente et explore des techniques étonnantes, en mélangeant différents types de peinture et de pastel. De quoi réaliser des œuvres vraiment uniques…
Peignant avec des couleurs pures, les impressionnistes n’hésitent pas à expérimenter, à l’image de Degas.
Une fois la toile préparée, il est rare que les artistes se lancent directement ! Malgré l’apparente spontanéité de leur peinture, ils réalisent souvent des dessins préparatoires.
L’objectif ? Étudier des motifs ou la composition de la scène à venir.
Les peintres peuvent ensuite utiliser du fusain pour placer leur scène sur leur toile. Ce dessin sous-jacent servira de ligne directrice pour la peinture. Chez les impressionnistes, toutefois, il n’est pas systématique.
Pour étudier et placer leur composition, les impressionnistes réalisent souvent des dessins préparatoires et sous-jacents.
Avant de peindre, il faut préparer sa toile. En y appliquant un enduit, on protège le support et on favorise l’adhésion de la peinture.
À chaque artiste de choisir sa couleur de préparation. Cette sous-couche influence subtilement les teintes finales, en agissant comme une base qui transparaît à travers les couches de peinture. Elle apporte aussi une certaine luminosité à l’œuvre terminée.
Dans le cas des impressionnistes, cette préparation joue un rôle encore plus crucial… En effet, ils laissent souvent des zones de cette sous-couche visible, une technique connue sous le nom de « réserve ». Cette méthode, consistant à ne pas recouvrir entièrement la toile de peinture, a choqué les critiques de l’époque. Les tableaux leur semblaient inachevés !
La préparation colorée du tableau est souvent laissée en réserve par les impressionnistes.
Commençons par le support. Les impressionnistes utilisent du carton ou encore du papier, mais ils préfèrent largement peindre sur des toiles (pièces de tissu) tendues sur un châssis de bois.
Ces châssis sont de plusieurs types : les simples sont fixes ; ceux à clés, en revanche, sont équipés de cales en bois (les clés) pour ajuster la tension de la toile. Ces derniers sont plus coûteux, mais ils maintiennent la toile bien tendue, ce qui est essentiel pour éviter les déformations avec le temps.
Les impressionnistes préfèrent payer leurs matériaux plus chers pour qu’ils soient de qualité : c’est une façon de montrer leur sérieux aux futurs acheteurs.
Et en ce qui concerne la taille des toiles, les impressionnistes sont connus pour leurs petits formats, plus faciles à transporter pour peindre en plein air. Mais ils imaginent aussi des grands formats en atelier, en combinant plusieurs petites toiles ou en commandant des supports sur mesure aux marchands.
Les impressionnistes peignent sur des supports de taille variable – mais de qualité, même si ceux-ci coûtent plus cher.
Après avoir étudié les sujets impressionnistes, il est temps de plonger au cœur des tableaux ! Grâce aux avancées scientifiques, nous pouvons aujourd’hui analyser les matériaux utilisés par les artistes impressionnistes et, ce faisant, mieux comprendre leur processus de création.
À l’époque des impressionnistes, ces différents matériaux (support, peinture…) peuvent être achetés chez des marchands de couleurs ou préparés par les artistes eux-mêmes !
Un tableau est constitué de différents matériaux (toile, châssis, peinture…) qui peuvent aujourd’hui être étudiés grâce aux avancées scientifiques.
En parallèle, les impressionnistes n’ont pas renoncé aux modèles professionnels ! Mais ceux-ci ne sont pas transformés en figures idéalisées, figées dans des poses statiques, comme chez les peintres académiques. À travers leurs modèles, les modernes cherchent surtout à étudier la lumière et le mouvement.
En témoignent ces deux tableaux qui représentent Ellen Andrée, une comédienne et modèle professionnelle qui a souvent posé pour Renoir, Manet, Degas et d’autres artistes de l’époque.
Quels que soient leurs sujets, les artistes comme Degas et Renoir cherchent avant tout à étudier le mouvement et la lumière.
Un épisode rédigé sous la direction scientifique de Cyrille Sciama et adapté de sa conférence « L’aventure impressionniste · Les modèles ».
Parmi ces enfants, l’une va consacrer sa vie à l’impressionnisme : c’est Julie Manet, la fille de Berthe Morisot.
Il faut dire que la petite baigne dans un univers consacré à l’art : sa mère, son oncle Manet et Auguste Renoir la peignent plus de 70 fois ! Elle-même apprend à manier les pinceaux dès son plus jeune âge grâce à leurs leçons.
Une fois adulte, Julie Manet collectionne les œuvres de ces artistes modernes. Et surtout, elle se bat pour les faire reconnaitre et les faire entrer dans les musées ! Elle veille ainsi à ce que sa mère et ses amis ne soient jamais oubliés…
Julie Manet, modèle favori de plusieurs peintres, a consacré sa vie à transmettre la mémoire impressionniste.
Les peintres impressionnistes s’intéressent également à l’adolescence, un âge délicat marqué par une transition émotionnelle entre l’enfance et l’âge adulte. Et les moments captés oscillent à nouveau entre joie et mélancolie.
Berthe Morisot propose deux visions de cette période :
Chez Gustave Caillebotte, l’enfance s’éloigne déjà : avec sa main sur la hanche, le garçon représenté a une attitude d’adulte !
Dans les œuvres impressionnistes, le monde de l’adolescence est dépeint tour à tour de manière joyeuse ou mélancolique.
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