7
Alexandre le Grand

La période hellénistique a une date de début très précise : 323 avant notre ère. Cela correspond à la mort d’Alexandre le Grand, un des plus célèbres souverains de l’Antiquité.

 

Lysippe, Portrait d’Alexandre le Grand,
marbre, copie romaine d’après un original grec, 68 cm (hauteur), Musée du Louvre, Paris. Photo : OliBac, CC BY 2.0
Pour résumer

La période hellénistique débute à la mort du grand souverain Alexandre le Grand, qui a étendu son empire par de nombreuses conquêtes.

6
L’art hellénistique

Tout a une fin. La période classique s’achève en 323 avant notre ère et laisse sa place à la période hellénistique. Et ça change des choses en art !

 

Voici les principales caractéristiques en sculpture :
 

Groupe du Laocoon,
entre le 2e et le 1er siècles avant notre ère, marbre, 242 x 160 cm, Musée Pio-Clementino, Vatican
Victoire de Samothrace,
entre 200 et 190 avant notre ère, marbre, 245 cm (hauteur), Musée du Louvre, Paris
Apoxyomène du Vatican,
320 avant notre ère, marbre, copie romaine d’après un original grec de Lysippe, Musée Pio-Clementino, Rome. Photo : Jean-Pol GRANDMONT, CC BY-SA 3.0
Grand autel de Pergame,
entre 197 et 159 avant notre ère, marbre, Musée de Pergame, Berlin. Photo : Lestat, CC BY-SA 3.0

Attention, l’art hellénistique dépasse largement la sculpture : il ne faut pas oublier les arts précieux, la mosaïque, la peinture, l’architecture… C’est un art global.

Mosaïque représentant un chien assis,
2e siècle avant notre ère, 325 x 325 cm, Musée des Antiquités, Bibliothèque d’Alexandrie. Photo : © Musée des antiquités de la BA / M. Nafea
Larnax de Philippe II de Macédoine,
4e siècle avant notre ère, Musée de Vergina, Grèce. Photo : Sarah Murray, CC BY-SA 2.0
Pour résumer

L’art hellénistique, qui concerne tous les types d’arts, s’intéresse particulièrement au corps en mouvement.

5
La sculpture en bronze

Jusque-là, nous n’avons vu que des exemples de sculptures en marbre. Mais dès l’époque classique, le matériau de prédilection, c’est plutôt le bronze ! Alors pourquoi en a-t-on retrouvé si peu d’exemples ?

 

Parce que contrairement au marbre, le bronze est un matériau qui peut facilement se fondre et être réutilisé autrement. Au fil des siècles, les œuvres antiques ont donc été fondues et ont disparu à tout jamais.

 

Heureusement, ces originaux disparus ont parfois été copiés en pierre et sont donc arrivés jusqu’à nous.

Aurige de Delphes,
entre 478 et 474 avant notre ère, bronze, 182 cm (hauteur), Musée archéologique de Delphes. Photo : David Monniaux, CC BY-SA 1.0
Dieu du cap Artémision,
vers 460 avant notre ère, bronze, 209 cm (hauteur), Musée national d’archéologie d’Athènes. Photo : Marsyas, CC BY-SA 3.0
L’éphèbe de Marathon,
entre 330 et 325 avant notre ère, bronze, 130 cm (hauteur), Musée national archéologique d’Athènes. Photo : Jebulon, CC0 1.0
Pour résumer

L’art grec comportait beaucoup de sculptures de bronze, qui ont été fondues mais dont il reste parfois des copies en pierre.

4
La céramique
S’ils s’intensifient, les échanges avec la Chine ne sont pas nouveaux.

Dès le 9e siècle, les potiers islamiques se donnent pour mission d’imiter les céramiques blanches importées d’Extrême-Orient qu’ils apprécient beaucoup. Avec une petite touche personnelle : ils y rajoutent un décor bleu.

 

Puis, à l’époque mongole, ces pièces parviennent en Chine… Cette fois, ce sont les Chinois qui décident d’imiter leurs collègues iraniens : la boucle est bouclée !

Comparer
Plat tripode à grenade, fin du 8e, début du 9e siècle, céramique argileuse peinte sur glaçure, Iran, Musée du Louvre, Paris. Photo : © Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Etienne Revault

Art islamique

Paire de vases, 1351, dynastie Yuan, porcelaine, 19,60 x 63,80 cm, British Museum, Londres. Photo : © The Trustees of the British Museum

Art chinois

Pour résumer

La céramique blanche à décor bleu est le fruit d’échanges entre l’art chinois et l’art islamique.

3
Phidias et le Parthénon
Lawrence Alma-Tadema, Phidias montrant la frise du Parthénon à ses amis,
1868, huile sur toile, 72 x 110 cm, Birmingham Museums Trust

Revenons au Parthénon : s’il y a bien un nom qui lui est associé, c’est celui de Phidias. Ce dernier est l’un des plus fameux sculpteurs du 5e siècle avant notre ère, et c’est probablement lui qui a orchestré la décoration du Parthénon.

 

On lui attribue notamment une gigantesque sculpture de la déesse Athéna, entièrement recouverte d’or et d’ivoire ! Elle devait orner l’intérieur du Parthénon, mais a depuis disparu.

Proposition de reconstitution du Fronton Ouest
Musée de l’Acropole d’Athènes. Photo : Tilemahos Efthimiadis, CC BY-SA 2.0

Ce qu’il reste, en revanche, ce sont les frises et le fronton sculptés : ils représentent des mythes et une longue procession de personnages qui rendent hommage à Athéna.

Reconstitution de l’intérieur du Parthénon,
gravure, vers 1880. Photo : © MEPL / Bridgeman Images
Athéna de Varvakeion,
3e siècle de notre ère, marbre, copie de la statue chryséléphantine d’Athéna Parthenos, Musée archéologique d’Athènes. Photo : Marsyas, CC BY-SA 3.0
Peter Connolly, Frise Nord du Parthénon,
aquarelle. Photo : akg-images / Peter Connolly
Pour résumer

Phidias, fameux sculpteur du 5e siècle avant notre ère, a probablement conçu la décoration du Parthénon.

2
Un art sans couleurs ?

L’architecture grecque, ce serait donc des temples à colonnes d’une blancheur immaculée ? Faux ! Voici un extrait du jeu vidéo Assassin’s Creed qui ne doit pas être loin de la vérité.

Restitution du décor polychrome d’un archer troyen du fronton ouest du Temple d’Aphaïa, Égine,
entre la fin du 6e siècle et le début du 5e siècle avant notre ère, exposition Bunte Götter, Glyptothek, Munich. Photo : Marsyas, CC BY-SA 2.5

Eh oui, tout était recouvert de peintures aux couleurs très vives. Avec le temps, ces dernières se sont estompées. On a donc longtemps cru que l’art grec était blanc comme le marbre, modèle que les architectes et sculpteurs occidentaux ont suivi pendant des siècles.

 

Quel choc, bien des siècles plus tard, quand on découvre de petits restes de peintures !

Pour résumer

Au 19e siècle, on découvre que l’art grec n’était pas blanc, mais vivement coloré.

1
Les ordres grecs

Ce qui fait la signature du Parthénon ? Ses colonnes ! Un élément que l’on retrouve dans beaucoup de monuments de la Grèce antique. Mais attention, toutes les colonnes ne se ressemblent pas. Elles correspondent à des « ordres », des règles que les architectes grecs instaurent pour uniformiser les proportions des bâtiments, mais aussi leurs décors.

En Grèce, il y a trois ordres :
 

Parthénon, Athènes

Vous avez bien tout suivi ? Alors, quel est l’ordre des colonnes du Parthénon…?

 

L’ordre dorique, bien sûr !
 

Pour résumer

Les colonnes des bâtiments grecs suivent trois ordres : dorique, ionique et corinthien.

6
Les dieux grecs

Comment s’y retrouver dans les dieux et déesses sculptés par tous ces artistes ? Les Grecs anciens sont en effet polythéistes, cela signifie qu’ils honorent plusieurs dieux. Il y en a douze principaux, chacun avec des missions bien précises. En voici quelques-uns.

Zeus, Amphore à col à figures rouges,
vers 480 et 470 avant notre ère, céramique, 31 cm (hauteur), Musée du Louvre, Paris. Photo : © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Stéphane Maréchalle

Zeus

 
Signe distinctif : Jamais sans son aigle ni son foudre, un éclair qu’il tient à la main
Profession : Dieu des dieux et père des êtres humains
Fait marquant : Il se métamorphose sans cesse pour déjouer la surveillance de son épouse Héra lorsqu’il va s’unir à d’autres femmes, et a de nombreux enfants hors mariage.

Athéna tenant une chouette, Plat,
6e siècle avant notre ère, céramique, 2,6 x 2,3 cm, Antikensammlung, Berlin. Photo : © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Johannes Laurentius

Athéna

 
Signe distinctif : Elle porte un casque, une lance, et est souvent accompagnée d’une chouette
Profession : Déesse de la sagesse et de la stratégie guerrière, protectrice de la cité d’Athènes
Fait marquant : Sa naissance est tout sauf banale : sa mère est avalée par son père Zeus. Victime d’un terrible mal de tête, Zeus appelle à la rescousse le dieu forgeron, qui lui fend le crâne : Athéna en sort, déjà vêtue de son armure !

Poséidon, Péliké à figures rouges,
5e siècle avant notre ère, céramique, 35 cm (hauteur), Musée du Louvre, Paris. Photo : © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

Poséidon

 
Signe distinctif : Tient un trident et est souvent accompagné de chevaux ou de poissons
Profession : Dieu de la mer, de la navigation et des chevaux
Fait marquant : C’est un dieu très puissant et querelleur, très craint des Grecs qui vivent dans un archipel de centaines d’îles.

Pour résumer

Les Grecs, polythéistes, honorent douze dieux principaux dont font partie Zeus, Poséidon et Athéna.

5
Praxitèle

L’autre grand nom à connaître, c’est Praxitèle. Il reprend toutes les caractéristiques classiques en ajoutant sa touche : les corps qu’il sculpte ont des postures de plus en plus naturelles et sinueuses

 

Il a aussi sculpté plusieurs nus féminins qui marqueront les générations suivantes.

 

Malheureusement, on ne conserve aucune œuvre originale qui puisse lui être attribuée avec certitude : tout ce que nous connaissons de son art l’est grâce à des copies et des réinterprétations de ces originaux disparus.

Aphrodite de Cnide,
1er siècle, copie romaine en marbre d’après l’original grec par Praxitèle du 4e siècle, éléments restaurés : tête, bras, jambes et support (manteau et hydrie), Musée national romain, Palais Altemps, Rome
Apollon sauroctone,
1er siècle, 149 cm (hauteur), copie romaine en marbre d’après l’original grec par Praxitèle, Musée du Louvre, Paris. Photo : Own work, CC BY 2.5
Hermès portant Dionysos enfant,
330 avant notre ère, marbre, 212 cm (hauteur), Musée d’Olympie, Athènes. Photo : Roccuz CC BY-SA 2.5 it
Pour résumer

Les sculptures de Praxitèle reprennent les codes classiques, mais dans des postures plus naturelles.

4
Le canon grec

Si les sculptures classiques semblent si proches d’un véritable corps humain, c’est parce qu’elles respectent un certain « canon ». Qu’est-ce que c’est ?

 

Le canon désigne un idéal de beauté qui change selon les époques : le corps humain « parfait » est défini par un système de proportions.

 

Par exemple, pour les sculpteurs classiques, la tête doit être comprise sept ou huit fois dans la hauteur du corps, ce qui est proche de la réalité anatomique.

 

Ce canon, qu’on retrouve dans tout l’art classique, s’appelle aussi « Canon polyclétéen », du nom du sculpteur Polyclète. 

 

On verra plus tard que ces proportions idéales évoluent au fil du temps.

Polyclète, Doryphore
entre le 1er siècle avant notre ère et le 1er siècle, 200 cm (hauteur), copie en marbre d’après l’original grec, Musée archéologique de Naples. Photo : Own work, CC BY 2.5
Pour résumer

L’idéal de beauté grec, le « canon », correspond à un corps obéissant à certaines proportions.