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Art contemporain
Olowe d’Ise, Trône du Chef
20e siècle, culture Yoruba, bois et pigment, 143 x 58,9 x 50 cm, Institute of Art, Detroit. Photo : Bridgeman Images

Aujourd’hui, qui sont les artistes africains ?

Il y a ceux qui restent dans la lignée de l’art traditionnel. L’exemple le plus connu est celui d’Olowe d’Ise (décédé en 1938), l’un des plus célèbres artistes africains.

 

Il y a ceux qui sont au contraire en totale rupture !

 

Ces artistes contemporains jouent avec ces codes traditionnels pour mieux les détourner. Aujourd’hui, la scène artistique africaine est incroyablement dynamique et variée.

 

Voici quelques exemples.

Malick Sidibé, Sans titre (Groupe)

vers 1960, tirage unique d’époque, 8,7 x 5,7 cm, Galerie Magnin-A © Estate of Malick Sidibé

Mary Sibande, I’m a Lady,

2009, photographie, 90 x 60 cm. Photo : DR

El Anatsui, XiXe,

2015, Domaine de Chaumont-sur-Loire. Photo : Éric Sander, DR

Pour résumer

Les artistes africains contemporains, qu’ils soient en rupture ou non avec la tradition, forment une scène artistique dynamique.

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Les tissus wax

Dans les rues des grandes métropoles, impossible de rater ce tissu coloré. C’est ce qu’on appelle en Afrique de l’Ouest des « wax », le mot anglais pour « cire », car la technique d’impression utilise cette matière.

 

Mais est-ce vraiment un tissu africain ? En réalité, la technique vient des tissus indonésiens que les Hollandais reproduisent dans leurs usines au 19e siècle. Face à l’engouement des Africains, les Européens écoulent des kilomètres de cette toile industrielle sur les marchés du continent… En revanche, les motifs sont souvent des créations africaines, avec des significations très codifiées !

 

Aujourd’hui, les wax font toujours fureur en Afrique, mais aussi en Europe !

Étalages de tissus wax en Afrique de l’Ouest, 2009
Photo : Alexander Sarlay, CC BY-SA 3.0
Femmes portant des habits faits à partir de tissus wax au Mali
2009. Photo : Alexander Sarlay, CC BY-SA 3.0
Quelles sont les étapes de fabrication du tissu wax ?

On délimite les motifs grâce à de la cire

On fait une première impression monochrome (une seule couleur) : la teinture ne pénètre pas dans le tissu là où il y avait de la cire

Si le tissu doit avoir plusieurs couleurs, on effectue autant d’impressions qu’il y a de couleurs

Il ne reste plus qu’à coudre le tissu !

Pour résumer

Les tissus wax, associés à l’Afrique, viennent de Hollande et ont été vendus sur le marché africain par les Européens au 19e siècle.

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Aimé Césaire
Aimé Césaire, 1982.
Photo : © Sophie Bassouls / Bridgeman Images
« Je suis de la race de ceux qu’on opprime. »
Aimé Césaire
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Le Martiniquais Aimé Césaire, homme politique et écrivain engagé, revendique le concept de « négritude ».

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Les restitutions

Si une partie des objets africains ont été acquis légalement par les Européens, d’autres sont donc arrivés dans des circonstances bien plus obscures. Depuis quelques années, des Africains s’organisent pour réclamer la restitution de certaines pièces.

 

En 2016, le Bénin demande la restitution des trésors du roi Béhanzin, conservés au musée du quai Branly – Jacques Chirac. Et pour cause : ils ont été pillés par les troupes coloniales françaises en 1892 lors du sac d’Abomey.

 

En 2020, l’Assemblée nationale française a voté une loi prévoyant la restitution d’une vingtaine de biens au Bénin et au Sénégal. Les œuvres ont donc été restituées au Bénin en novembre 2021.

3 des 26 œuvres restituées à la République du Bénin par la France en 2021
De gauche à droite : Statue royale mi-homme mi-lion du roi Glèlè,
Statue royale mi-homme mi-oiseau du roi Ghézo,
Statue royale mi-homme mi-requin du roi Béhanzin,
Musée du quai Branly – Jacques Chirac. Photo : Jean-Pierre Dalbéra, CC BY 2.0
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Des pays africains réclament aujourd’hui la restitution d’objets pillés ou saisis illégalement par les Européens.

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Le vol du boli

Il ne s’agit pas seulement de s’approprier les ressources naturelles et humaines mais également des objets culturels.

 

En 1931, la « mission Dakar-Djibouti », une expédition scientifique française, traverse le continent africain. Le but ? Collecter des objets et de la documentation sur les populations rencontrées.

 

Alors qu’ils font halte dans un village du Mali, les explorateurs français découvrent un boli. Cet objet de culte est ce que l’on appelle un fétiche. Il est extrêmement sacré pour les populations bamana qui s’en servent pour capturer et contrôler une énergie vitale.

 

Ils cherchent alors à l’acquérir mais les villageois s’y opposent fermement. Griaule et Leiris décident alors de voler ce boli qui est aujourd’hui encore conservé dans un musée français.

Boli
19e siècle, population Bamana, bois, cire, matière sacrificielle, sang, terre, 44 x 59 x 24 cm, musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Gries
« Nous partons en hâte, au milieu de l’ébahissement général et parés d’une auréole de démons ou de salauds particulièrement puissants et osés. »
Michel Leiris
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En 1931, deux membres d’une expédition scientifique volent un boli sacré dans un village du Mali.

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La colonisation et l’esclavage

L’esclavage a laissé une trace indélébile dans l’histoire africaine. Entre le 6e et le 20e siècle, on estime que 25 millions d’Africains ont été traités comme de la marchandise.

 

Les Portugais sont les premiers Européens à envoyer des esclaves aux Amériques. Mais ce sont les Anglais et les Français qui font de l’esclavage une machine terriblement bien huilée : le « commerce triangulaire ».

Les Européens ne se contentent pas du trafic d’esclaves : ils explorent le continent africain à la recherche de matières premières comme le caoutchouc, et conquièrent ces territoires au nom de leurs empires coloniaux.

Le continent africain au début du 20e siècle
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Les Européens conquièrent et exploitent le continent africain, tout en envoyant de nombreux Africains comme esclaves en Amérique.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • Les Portugais en Afrique
  • Les ivoires afro-portugais
  • La reine Iyoba Idia
  • Les crucifix kongo
  • La colonisation du Royaume du Dahomey
  • Le roi Béhanzin
Pour s’entraîner

Les premiers Européens partis explorer le continent africain sont…

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Quel roi du Dahomey résiste farouchement aux colonisateurs européens ?

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Au 16e siècle, son titre de « Iyoba » signifie qu’Idia est la…

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Le roi Béhanzin

Le roi Béhanzin n’est pas commode : il se fait représenter sous la forme d’un homme à tête de requin. Gare à quiconque menace son État !

Juste avant l’arrivée des Français dans la capitale, il met le feu à ses palais. Mais devant la supériorité militaire française, il décide finalement de se rendre en 1894. De peur qu’il ne se rebelle à nouveau, les Français l’exilent en Martinique où il finira ses jours…

Attribuée à Sossa Dede, Statue royale mi-homme mi-requin du roi Béhanzin
entre 1890 et 1892, bois, pigments, métal, 168 x 102 x 92 cm, Musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : Myrabella, CC BY-SA 3.0
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Le roi Béhanzin, représenté dans l’art avec une tête de requin, doit se rendre aux Français en 1894.

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La colonisation du Royaume du Dahomey
Attribuée à Sossa Dede, Statue du roi Glélé, roi du Dahomey
19e siècle, bois, pigments, cuir, 179 x 77 x 110 cm, musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : Ji-Elle CC BY-SA 4.0

Vous vous souvenez des « Amazones » du roi du Dahomey ? Ce dernier, Béhanzin, oppose une farouche résistance aux colonisateurs européens.

Pour le régime colonial français, le Dahomey est un « verrou » à faire sauter pour atteindre l’intérieur de l’Afrique. 

En 1892,
 un désaccord diplomatique est le prétexte tout trouvé pour marcher sur le royaume… Malgré le courage des « Amazones », le Dahomey ne fait pas le poids face à l’artillerie française.

Pour résumer

Le royaume du Dahomey est conquis par la France après 1892, malgré le combat livré par les Amazones.

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Les crucifix kongo

Les ivoires afro-portugais ne sont pas les seuls objets mi-européens mi-africains. Direction le royaume du Kongo…

Ce royaume est l’un des tous premiers d’Afrique à avoir été christianisé, dès la fin du 15e siècle. De cette influence chrétienne naissent les « crucifix kongo » : on reconnaît bien Jésus sur sa croix, comme dans l’art européen. Mais le matériau (du laiton) est local, ainsi que certains ajouts…

Ici, comme pour les terrifiants Minkisi bardés de clous, on a ajouté au crucifix une charge magique… Une manière de mieux s’inscrire dans les traditions du royaume et de renforcer leur efficacité.

Crucifix avec charge magique
20e siècle, royaume du Kongo, bois, matière sacrificielle, 0,53 x 18 x 13 cm, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Gries
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Dans le royaume du Kongo christianisé, on adapte les crucifix aux traditions locales, notamment en leur ajoutant une charge magique.