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La reine Iyoba Idia

Voilà un autre exemple d’œuvre en ivoire : les célèbres masques.

La Reine Mère Iyoba Idia est une souveraine très importante au royaume du Bénin au 16e siècle. Meneuse de guerre, elle se bat pour son fils et pour protéger son royaume.

Pour la remercier, il lui donne le titre de « Iyoba » (Reine mère) et fait sculpter en son honneur des œuvres précieuses !

Masque pendentif représentant la Reine Mère Iyoba Idia
16e siècle, culture Edo, Bénin, ivoire, 24 x 12,7 x 8,3 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Photo : CC0 1.0
Masque pendentif
16e siècle, culture Edo, Bénin, ivoire, 19,5 cm (hauteur), Linden Museum, Stuttgart. Photo : Linden-Museum, CC BY-SA 3.0
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« Iyoba » Idia, reine du royaume du Bénin au 16e siècle, est représentée dans des masques-pendentifs, en souvenir de ses exploits guerriers.

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Les ivoires afro-portugais

L’arrivée des Portugais a une conséquence inattendue : la naissance de curieux objets mi-européens, mi-africains…

 

 

On résume : la forme et le sujet sont portugais, alors que la technique et le style viennent d’Afrique. C’est pourquoi, logiquement, on parle d’ivoire afro-portugais… Et aujourd’hui, leur rareté rend ces objets encore plus exceptionnels !

Salière sapi-portugaise
16e siècle, royaume du Bénin, ivoire d’éléphant, 26 x 0,8 x 0,8 cm, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Michel Urtado / Thierry Ollivier
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Les Portugais commandent des œuvres en ivoire aux artistes du Bénin pour orner leurs tables.

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Les Portugais en Afrique

Les Portugais sont les premiers européens partis explorer le continent africain.

Au début du 15e siècle, sous l’impulsion du prince Henri le Navigateur, les premiers bateaux quittent le pays et mettent le cap vers l’Afrique. Et ils avancent vite, très vite !

1450 : les Portugais arrivent au Sénégal
Puis vient le tour du Ghana, du Bénin, du Nigeria…
Dès 1487, ils ont atteint le Cap de Bonne-Espérance !
Statuette représentant un Portugais
entre le 16e et le 19e siècle, culture Edo, Nigéria, alliage cuivreux, 43 x 20 cm, British Museum, Londres. Photo : © The Trustees of the British Museum

Mais pourquoi donc ce soudain besoin d’explorer l’Afrique ?

Deux ambitions animent Henri le Navigateur :

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Les Portugais sont les premiers Européens à explorer l’Afrique, dans le but de ramener des épices, de l’ivoire et de l’or.

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Des artistes anonymes ?

Quand le visiteur découvre un objet africain dans un musée, il lui manque bien souvent une précieuse indication : le nom de l’artiste. Cet « oubli » a ancré l’idée que l’artiste africain était anonyme.

 

Ce silence est souvent dû à l’indélicatesse des collecteurs qui, bien souvent, ne prenaient pas la peine de relever le nom du créateur.

 
Or dans certaines régions, les artistes jouissent d’un grand prestige ! Au Nigeria par exemple, chez les Yoruba, on a même composé des chants en l’honneur du sculpteur Olowe d’Ise…

Olowe d’Ise, Poteau figuratif
 20e siècle, bois gravé, pigment, 152 x 31 cm, The Art Institute of Chicago. Photo : © Art Institute of Chicago, Dist. RMN-Grand Palais / image The Art Institute of Chicago
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Contrairement aux idées reçues, les artistes africains étaient reconnus mais leurs noms n’ont souvent pas été relevés par les collecteurs occidentaux.

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Les gardiens de reliquaire

Parmi les divinités secondaires, on trouve aussi les ancêtres. Lorsque des personnages importants meurent, ils peuvent continuer à influer sur la vie de leurs descendants.

 

Au Gabon, jusqu’au 20e siècle, les populations Fang et Kota mettaient leurs morts importants dans des petites boîtes. Les ossements étaient placés dans des reliquaires, des paniers surmontés d’une figure gardienne, et conservés dans la maison du chef ou sur la place du village.

 
Le rôle de ces figures ? Symboliser la présence de l’ancêtre et veiller jalousement sur ses ossements.

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Statue de gardien reliquaire « Kota », 19e siècle, population Kota, alliage cuivreux et bois, 60 x 44 cm, Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Claude Germain

Chez les Kota, la figure gardienne est en métal brillant, avec des formes très géométriques.

Figure masculine gardienne de reliquaire, 19e siècle, population Fang, bois, 51 x 15 x 12 cm, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie. Photo : © The Philadelphia Museum of Art, Dist. RMN-Grand Palais / image Philadelphia Museum of Art

Chez les Fang, elle est en bois sombre et les formes sont plus naturalistes.

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Les corps des ancêtres étaient précieusement conservés par certaines populations du Gabon, et surveillés par des figures gardiennes.

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L’animisme
Mais de quels esprits parle-t-on ?

Historiquement, dans la plupart des religions africaines, il y a un Dieu suprême à l’origine de la création du monde. Mais il s’est détaché de l’humanité au point de devenir complètement inaccessible !

 

Pour résoudre leurs tracas, les humains doivent recourir à des intermédiaires, des divinités secondaires : les esprits. C’est ce qu’on appelle l’animisme (en latin, « esprit » se dit anima).

 
Attention, ces divinités secondaires sont loin d’être de charmantes créatures. Il faut les honorer régulièrement pour éviter qu’elles ne causent de graves troubles !

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Historiquement, la plupart des sociétés africaines sont animistes : elles honorent des divinités secondaires, les esprits.

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Les masques africains

Voici un cliché tenace dès que l’on parle de culture africaine : les masques. Attention, ils ne se limitent pas aux simples morceaux de bois accrochés aux murs des musées !

Au contraire, en Afrique, un masque est un « tout » : il y a certes la partie en bois, mais aussi le costume qui cache le corps du porteur, les accessoires, la danse… Le masque devient alors un support au travers duquel les esprits se matérialisent au sein de la communauté.

Salle d’exposition de masques africains au Seattle Art Museum, aux États-Unis
Photo : Wonderlane, CC BY 2.0
Extrait de Sortie de Masques au Pays Dogon,
2014, Mali

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Les masques africains, composés de costumes, d’accessoires ou encore de danse, permettent la manifestation des esprits.

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Un art rituel

Les œuvres que l’on va découvrir dans cet épisode ont un point commun : elles n’ont pas juste été créées pour « faire joli ».

Que ce soient des masques ou des statuettes, elles ont une fonction rituelle bien précise, souvent liée au monde du sacré.

Masque zoomorphe « ejumba »
19e siècle, culture Diola, Sénégal, vannerie, 123 x 30 x 24 cm, musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Gries
Masque anthropomorphe
20e siècle, culture Yoruba, Afrique de l’Ouest, bois, 24 x 30 x 20 cm, musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Sandrine Expilly
Chaise de chef
19e siècle, culture Tshokwé, bois dur patiné, cuir, clous de laiton, 68 cm de hauteur, Musée de Brooklyn, New York. Photo : Brooklyn Museum CC BY 3.0
Sceptre de chef « kibango »
19e siècle, culture Luba, bois, 131 x 125 x 125, musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Patrick Gries
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Certaines œuvres africaines ont une fonction bien précise et servent lors de rites religieux.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • Une longue histoire
  • Les terres cuites Nok
  • Les têtes d’Ife
  • Les grands royaumes médiévaux
  • L’empire du Mali
  • Les terres cuites de Djenné
Pour s’entraîner

Traditionnellement, dans la plupart des sociétés africaines, la mémoire du passé…

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Les têtes d’Ife sont particulièrement remarquables pour…

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Sur quelle distance s’étend l’empire du Mali au 14e siècle ?

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Les terres cuites de Djenné

Aujourd’hui, quelles traces reste-t-il de cet empire du Mali ? Malheureusement, bien peu de choses !

 

Si ce n’est de magnifiques statuettes en terre cuite représentant des animaux ou des êtres humains. Toutes ont été retrouvées près de la ville de Djenné, au Mali.

 
Quant à leur signification, elle reste bien énigmatique : certaines figures pourraient représenter des personnages possédés par un esprit et capables de voir dans le monde invisible.

Statuette féminine
entre le 13e et 15e siècle, région de Djenné, Mali, terre cuite à engobe ocre rouge, 37,5 x 31 x 24 cm, musée du Quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : Ji-Elle, CC BY-SA 3.0
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Les terres cuites de Djenné, dernières traces de l’empire du Mali, représentent peut-être des personnes possédées par les esprits.