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L’empire du Mali

D’autres grands royaumes voient le jour en Afrique de l’Ouest. Au milieu du 13e siècle naît par exemple le puissant empire du Mali. À son apogée, il contrôle un vaste territoire qui s’étend du Sénégal jusqu’au Niger, sur plus de 2 000 kilomètres !

Les marchands de cet empire vont collecter de l’or dans toute l’Afrique de l’Ouest. Cet or très pur est ensuite acheminé jusqu’au Maghreb, où il sert à produire de grandes quantités de pièces de monnaie.

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À partir du 13e siècle, le puissant empire du Mali collecte et fournit beaucoup d’or au Maghreb.

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Les grands royaumes médiévaux
Rhinocéros de Mapungubwe
vers 1220-1290, bois et feuille d’or, 15 cm (longueur), Mapungubwe Museum, Pretoria, Afrique du Sud. Photo : Sian Tiley-Nel, CC BY-SA 4.0

Entre le 12e et le 15e siècle, ce qui correspond à peu près à la fin du Moyen Âge en Europe, plusieurs grands royaumes se succèdent.

 

Par exemple en Afrique du Sud, le royaume du Mapungubwe a révélé d’incroyables trésors…

 
Ce petit rhinocéros, entièrement composé de feuilles d’or, est devenu un inestimable trésor national pour l’Afrique du Sud actuelle !

Ce grand royaume médiéval, très puissant, a ensuite laissé sa place à un autre au Zimbabwe.

 
On y a découvert une citadelle en pierre, avec des murs de 7 mètres de haut !

Vue aérienne de la citadelle Le Grand Zimbabwe
entre le 11e et le 15e siècle, Masvingo. Photo : Janice Bell, CC BY-SA 4.0
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De grands royaumes médiévaux ont laissé des trésors ou des vestiges impressionnants, comme ceux du Mapungubwe et du Zimbabwe.

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Les têtes d’Ife

Si les terres cuites Nok sont devenues des incontournables du patrimoine africain, les têtes d’Ife sont plus célèbres encore. La finesse de leurs détails est absolument exceptionnelle. Comment sont-elles fabriquées ?

 

Grâce à la technique de la fonte à la cire perdue !

 

Tête d’Ife
14e-15e siècles, site d’Ife, actuel Nigéria, alliage de cuivre, 35,5 x 12,5 x 15 cm, British Museum, Londres. Photo : © The Trustees of the British Museum
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La technique de la fonte à la cire perdue a permis de réaliser les exceptionnelles têtes d’Ife.

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Les terres cuites Nok

Commençons par le Nigeria, à l’ouest de l’Afrique. C’est le pays dont l’histoire ancienne est la mieux connue des Occidentaux.

Sculpture masculine assise, culture Nok
entre 500 avant notre ère et 500 après notre ère, terre cuite, 38 x 13 x 19 cm, Musée du quai Branly – Jacques Chirac, Paris. Photo : © musée du quai Branly – Jacques Chirac, Dist. RMN-Grand Palais / Hughes Dubois

Dans les années 1920, l’administrateur anglais Bernard Fagg découvre une petite tête en terre cuite dans le champ d’un agriculteur qui s’en sert comme… épouvantail ! Plusieurs autres vestiges de ce type ont été trouvés dans les mines d’étain : Fagg se met à les collecter.

Ces personnages et animaux sont tous exceptionnels par leur ancienneté : Fagg les rattache à la civilisation Nok, qui remonterait au premier millénaire avant notre ère !

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L’ancienne civilisation Nok a laissé des œuvres en terre cuite dans l’actuel Nigeria.

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Une longue histoire
En bleu : l’Afrique subsaharienne

Direction l’Afrique subsaharienne ! C’est ainsi que l’on nomme toute la partie du continent située sous le désert du Sahara.

 

Sauf rares exceptions, les sociétés africaines n’ont pas laissé de documents écrits témoignant de leur riche passé

 
Au lieu d’écrire, on chantait ou récitait des épopées. C’est le métier des griots, des « professionnels du passé » !

L’Afrique a en effet une histoire complexe et très ancienne. La preuve avec ces peintures préhistoriques vieilles de plusieurs millénaires !

Peinture rupestre du massif du Brandberg, Namibie
vers 2000 avant notre ère, dessin gravé sur pierre. Photo : Ji-Elle, CC BY-SA 4.0
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Contrairement aux préjugés occidentaux, les sociétés africaines ont une histoire riche qui a longtemps été transmise oralement.

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Le premier musée d’art moderne
Vue de l’exposition de la Collection d’Art Moderne dans l’ancien bâtiment du musée à Plac Wolności, Łódz
1931. Photo : © Muzeum Sztuki, Łódź

En 1929, un couple d’artiste russes (Katarzyna Kobro et Wladyslaw Strzeminski) décide d’ouvrir un musée consacré à l’art de leur époque.

 

Ils envoient une lettre aux vingt plus grands artistes pour leur demander d’envoyer l’une de leurs œuvres. Et ça marche ! Les artistes répondent, et la collection grossit vite. Leur musée, intégralement consacré à l’avant-garde du 20e siècle ouvre à Lodz (Pologne), en 1931.

L’art moderne est sur la bonne voie pour une reconnaissance internationale ? Oui, mais au même moment, le nazisme monte en Allemagne

Et les nazis n’aiment pas du tout l’art moderne ! Peu avant la Seconde Guerre mondiale, ils organisent même une exposition sur l’avant-garde pour la présenter comme un art dégénéré.

Le dirigeant nazi Joseph Goebbels visitant l’exposition d’art dégénéré
1938, Munich. Photo : Archives Fédérales Allemandes, CC BY-SA 3.0
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Dans les années 1920, l’art moderne fait son entrée dans les musées, mais il est diffamé et menacé dès les années 1930 en Allemagne nazie.

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La photographie surréaliste

Poésie, cinéma, sculpture, objets… Pour explorer l’inconscient, les surréalistes utilisent toutes les techniques possibles, sans oublier bien sûr la photographie !

 
Car elle permet toutes les fantaisies. En manipulant les tirages, grâce à des surimpressions, des collages et des recadrages, les surréalistes inventent des images étranges et oniriques.

Man Ray, Le Violon d’Ingres
1924, photographie, 31 x 24,7 cm. Photo : © MAN RAY TRUST / ADAGP, Paris 2021
Man Ray, La Prière
1930, photographie argentique sur gélatine, 24 x 18 cm, The J. Paul Getty Museum, Los Angeles. Photo : © MAN RAY TRUST / ADAGP, Paris 2021
Man Ray, Les Larmes
1930-1932, photographie argentique sur gélatine, 22 x 29 cm, The J. Paul Getty Museum, Los Angeles. Photo : © MAN RAY TRUST / ADAGP, Paris 2021
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Les surréalistes aiment remanier les photographies pour en faire des œuvres étonnantes.

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Kurt Schwitters

Un artiste inclassable, contemporain des surréalistes, détourne lui aussi les objets en art. Son nom ? Kurt Schwitters.

 

Cet Allemand récupère des objets bons pour la poubelle et les colle sur les murs et plafonds de sa maison. Peu à peu, la maison envahie devient elle-même œuvre d’art.

 

Laisser l’art déborder partout, c’est le grand programme de Schwitters. Il veut arriver à un « art total » à la croisée de l’architecture, la poésie, la peinture, le théâtre ou encore la musique.

 

L’une de ses œuvres les plus emblématiques est d’ailleurs une composition musicale la « Ur Sonate » ou sonate primitive. Un poème musical phonétique quelque peu… déroutant !

Le Merzbau à Hanovre : entrée avec escalier
1933, Sprengel Museum, Hanovre. Photo : © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Wilhelm Redemann
Le Merzbau à Hanovre : fenêtre bleue (Blaues Fenster)
1933, Sprengel Museum, Hanovre. Photo : © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Wilhelm Redemann
Le Merzbau à Hanovre
1933, Sprengel Museum, Hanovre. Photo : © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Wilhelm Redemann

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L’objet surréaliste

En 1931, Alberto Giacometti présente une sculpture appelée La Boule suspendue. Les surréalistes sont fascinés. Surtout que l’artiste explique qu’il s’agit d’une œuvre sortie tout droit de son inconscient.

Alberto Giacometti, La Boule suspendue
1930-1931, plâtre et métal, 60,6 x 35,6 x 36,1 cm, Fondation Alberto et Annette Giacometti, Paris © Fondation Alberto et Annette Giacometti © ADAGP, Paris 2021. Photo : © Bridgeman Images

« Depuis des années, je n’ai réalisé que des sculptures qui se sont offertes tout achevées à mon esprit ; je me suis borné à les reproduire dans l’espace sans y rien changer, sans me demander ce qu’elles pouvaient signifier. »
 
Alberto Giacometti

Dalí est le plus intéressé par cette nouvelle piste ouverte par Giacometti.

 
Il se lance alors dans la création de toutes sortes « d’objets à fonctionnement symbolique ».

Salvador Dalí, Objet surréaliste à fonctionnement symbolique
1974, assemblage, 47,5 x 28 x 10 cm, Théâtre-musée Dalí, Figueres. Photo : © Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, ADAGP, 2021
Salvador Dalí, Le Téléphone-homard
1936, plastique et métal, 20,96 × 31,12 × 16,5 cm, Minneapolis Institute of Art. Photo : © Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí, ADAGP, 2021. Photo : Nasch92 CC BY 4.0
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Inspiré par Giacometti, Dalí, dicté par son inconscient, crée des « objets à fonctionnement symbolique ».

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Le cinéma expérimental

Amis pendant leurs études à Madrid, Salvador Dalí et Luis Buñuel se retrouvent à Paris fin 1928. L’un est alors peintre, l’autre travaille dans le cinéma, et tous deux veulent réaliser un film expérimental dont l’idée leur est venue en se racontant leurs rêves.

 

Dans celui de Buñuel, un nuage effilé coupe la lune et une lame de rasoir fend un œil. Dalí, quant à lui, rapporte avoir rêvé d’une main pleine de fourmis.

 

En quinze jours, ils tournent ainsi Un chien andalou, premier film surréaliste qui adapte le principe de l’écriture automatique au cinéma.

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Buñuel et Dalí réalisent le premier film surréaliste en 1928, à partir de leurs rêves : Un chien andalou.