Les peintres impressionnistes captent aussi les moments heureux de l’enfance ! Si ces sujets charmants plaisent à leurs clients, c’est qu’ils sont fugaces et symbolisent donc la brièveté de l’existence : à l’époque, la mortalité infantile est encore forte.
Chez Monet, le jardin est parfois dépeint comme un espace de liberté où l’enfant s’amuse et développe son imaginaire, tandis que parfois, il symbolise le monde des adultes, trop grand pour eux.
Dans ce tableau de Pissarro, la petite fille est solitaire, surveillée de près par une adulte.
Et s’il est difficile de faire poser un enfant turbulent, Renoir a la solution ! Il peut compter sur Gabrielle, la nounou de ses enfants, pour occuper Jean avec des jouets pendant qu’il les peint.
Les jeux d’enfants sont des moments fugaces captés par les impressionnistes.
Dans toutes les familles, la naissance d’un enfant chamboule le quotidien… Chez les parents artistes, cela se reflète donc aussi dans leur art !
Les peintres impressionnistes, comme Auguste Renoir, Claude Monet et Berthe Morisot, ont régulièrement représenté leurs bébés dans leurs œuvres, reflétant à la fois les joies et les défis de la parentalité.
D’un côté, Renoir s’inspire d’un sujet religieux, les Vierges à l’enfant, pour peindre son épouse Aline en train d’allaiter le petit Pierre.
De l’autre, Monet met à distance son fils Jean. Né dans un moment de grandes difficultés financières, le bébé est veillé par une nourrice payée par un généreux mécène de l’artiste.
Quant à Berthe Morisot, elle dépeint sa sœur en train de veiller sa fille avec tendresse et un brin de mélancolie. Elle a conservé ce tableau cher à son cœur toute sa vie !
Les enfants d’artistes deviennent des modèles pour leurs parents dès le berceau.
En plus de peindre leurs enfants, plusieurs peintres impressionnistes les forment à devenir des artistes.
Alors, qui sont celles et ceux qui font les modèles préférés des impressionnistes ? Il peut s’agir d’une belle-sœur elle-même artiste, d’enfants qui s’amusent, de femmes aux ombrelles…
Comme on l’a déjà vu, ces artistes modernes s’opposent à la peinture académique : il n’est plus question de représenter des héros historiques ou des dieux antiques ! Au contraire, les œuvres impressionnistes mettent en scène des sujets quotidiens, familiers et réalistes.
Et comme il est plus facile (et moins cher) de faire poser sa propre famille que d’engager des modèles professionnels, c’est l’entourage des peintres (et surtout leurs enfants) qui est mis à contribution. Rentrons dans leur intimité…
Les impressionnistes prennent souvent pour modèle des membres de leur famille.
Côté Berthe Morisot, ce n’est pas la même histoire ! En tant que femme issue de la bourgeoisie, elle n’est pas censée travailler. À l’époque, certains la considèrent parfois comme une peintre amateure.
Mais l’artiste ne se laisse pas abattre ! Au contraire, elle cherche à exposer et à vendre pour être prise au sérieux, comme ses collègues masculins. Dans les années 1870, ses œuvres sont achetées au même prix que les autres impressionnistes. C’est par la suite que sa cote décline…
Victime du sexisme de son temps, ayant peu vendu, Morisot tient aujourd’hui sa revanche. Sur le marché actuel, certaines de ses œuvres atteignent facilement plusieurs millions d’euros !
Berthe Morisot, qui subit le sexisme de son temps, ne connaît pas la même carrière que ses collègues masculins.
Un épisode rédigé sous la direction scientifique de Sylvie Patry et adapté de sa conférence « L’aventure impressionniste · Le marché de l’art ».
Ce n’est pas tout : grâce à Durand-Ruel, Monet et ses collègues élargissent leur clientèle… en partant à la conquête de l’Amérique ! En effet, les nouvelles fortunes nées de l’industrie sont friandes d’art français, permettant de faire de bonnes affaires, à l’image de la collectionneuse Louisine Elder Havemeyer.
Deux femmes jouent aussi un rôle clé dans cette ouverture :
Mission réussie : en 1895, ce sont déjà 300 toiles de Monet qui ont traversé l’Atlantique !
Les impressionnistes bénéficient de l’ouverture du marché américain grâce à Durand-Ruel et sont défendus auprès de collectionneurs par Sarah Tyson Hallowell et Mary Cassatt.
Monet bénéficie de la stratégie de Durand-Ruel… mais il est aussi particulièrement malin !
À partir des années 1890, il s’enrichit notamment en :
Monet profite du système du marché de l’art pour faire monter ses prix et vendre davantage.
Celui qui profite beaucoup des efforts de Durand-Ruel, c’est Claude Monet. La preuve :
Dans les années 1870, Monet vend des toiles pour quelques centaines de francs. S’il a quitté la misère de ses débuts, sa situation reste précaire.
Sur l’année 1912, ses tableaux lui permettent de toucher 369 000 francs soit… 12 millions de dollars actuels!
Mais tous les impressionnistes n’ont pas le même destin. Si leur carrière met du temps à décoller, Renoir et Degas finissent par atteindre les mêmes sommes. En revanche, Cézanne vend très peu de tableaux. Quant à Sisley, il meurt en 1899 dans un dénuement total.
Si Monet touche des sommes très importantes pour ses tableaux, d’autres peintres comme Cézanne et Sisley ont du mal à vivre de leur art.
Eh oui, les impressionnistes ont une chance : ils peuvent compter sur le soutien inconditionnel d’un marchand d’art, Paul Durand-Ruel ! Celui-ci met au point une stratégie redoutable pour épauler et faire connaître ses artistes :
Et ça marche ! Au début du 20e siècle, les œuvres impressionnistes partent pour des sommes folles ! Quant à Durand-Ruel, il est devenu le modèle du marchand d’art moderne.
Durand-Ruel transforme le marché de l’art en élaborant des stratégies nouvelles pour soutenir les artistes impressionnistes.
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