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Les traces laissées par les expositions universelles

La première Exposition universelle parisienne s’ouvre en 1855. Et il faut croire que la capitale française y prend goût, car elle organise par la suite celles de 1867, 1878, 1889, 1900 et 1937 !

Paris garde de nombreux monuments de ces manifestations. Petit récap’ en image de ce qu’on peut y admirer aujourd’hui encore :

Le Palais de l’Industrie, Domaine de Saint-Cloud, derniers vestiges conservés de l’exposition de 1855.
La Villa Beauséjour à Paris provient du Pavillon Russe de l’Exposition de 1867.
Photo : VVVCFFrance, CC BY-SA 4.0
Le pavillon des Indes et le pavillon de la Suède et de la Norvège de l’exposition de 1878 au parc Bécon de Courbevoie.
Photo : Moonik, CC BY-SA 3.0
La Tour Eiffel pour l’Exposition de 1889.
Le Grand Palais et le Petit Palais pour l’Exposition universelle de 1900.
Photo : Gérard Ducher, CC BY-SA 2.5
La ligne Porte de Vincennes – Porte Maillot, première ligne du métro, pour l’Exposition universelle de 1900.
Paris. Photo : Moonik, CC BY-SA 3.0
Le Musée d’Orsay pour l’Exposition universelle de 1900.
Photo : Daniel Vorndran / DXR, CC BY-SA 3.0
La statue de la Liberté du Pont de Grenelle pour l’Exposition universelle de 1900.
Photo : Thesupermat, CC BY-SA 3.0
La Passerelle Debilly pour l’Exposition universelle de 1900.
Photo : Mario Sánchez Prada, CC BY-SA 2.0
Le Pont Alexandre III à l’ Exposition universelle de 1900.
Le Palais de Chaillot à l’Exposition universelle de 1937
Photo : Théâtre National de Chaillot, CC BY-SA 3.0
Le Palais de Tokyo à l’Exposition universelle de 1937.
Photo : Fred Romero, CC BY 2.0
Pour résumer

Pas moins de six expositions universelles prennent place à Paris, où l’on peut encore voir des monuments construits pour ces occasions.

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Les expositions universelles

La tour Eiffel était donc prévue pour l’Exposition universelle de 1889. De quoi s’agit-il ?

 

La première de ces expositions se tient à Londres en 1851. L’idée derrière cet événement, c’est de placer le commerce et l’industrie au cœur des échanges entre les pays, pour favoriser la paix. Le recul nous montre que ça n’a pas du tout marché !

 

Pour l’occasion, on construit le Crystal palace, immense édifice de verre et de métal (aujourd’hui disparu).Ce chef d’œuvre de l’architecture montre la puissance de l’empire britannique et de son industrie. Petite pointe de jalousie côté français : il leur faut maintenant « leur » exposition.

Philip Henry Delamotte, Le Crystal Palace
1854
Pour résumer

Les expositions universelles sont de véritables vitrines où chaque pays met en avant sa puissance.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • La photographie
  • La lithographie et la gravure
  • Le réalisme
  • Edouard Manet
  • L’Opéra Garnier
  • Le Paris d’Haussmann
  • L’impressionnisme
Pour s’entraîner

Tous ces procédés permettent de reproduire des images en grande quantité, sauf…

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Les artistes qui peignent sans idéaliser ce qu’ils voient appartiennent au courant du…

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Quelle difficulté rencontrent les impressionnistes à leurs débuts ?

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L’impressionnisme
Claude Monet
Photo : CC0
Il est temps de parler de Monet avec un O.

Ce peintre travaille avec une bande d’amis dont font partie Auguste Renoir et Berthe Morisot. Ils veulent faire bouger l’art de leur époque, mais les expositions officielles refusent d’accrocher leurs tableaux. Alors ni une, ni deux, ils ouvrent leur propre exposition en 1874.

 

Il y en aura ainsi 8 jusqu’en 1886. Ce sont les « expositions impressionnistes ».

 
Mais quelles sont les caractéristiques de ce nouveau mouvement ?

Les artistes se passionnent pour les effets de la lumière.

Ils peignent en partie en extérieur, grâce à l’invention des tubes de couleurs.

Ils représentent la vie moderne.

Ils abordent des sujets peu traités avant eux, ici la prostitution.

Ils peignent les plaisirs simples de la vie.

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Le Paris d’Haussmann
Démolition de la Rue de la Paix pour l’ouverture de la Rue Réaumur
1866, gravure, Le Monde illustré, Collection privée. Photo : Stefano Bianchetti / Bridgeman Images

La construction de l’Opéra s’intègre dans un grand projet de modernisation urbaine décidé par l’Empereur pour sa capitale.

 

À l’époque, on pense que les rues étroites de Paris favorisent les maladies… La solution est radicale : on rase et reconstruit des quartiers entiers ! C’est le préfet de l’époque, le baron Haussmann, qui prend en main ce grand nettoyage.

 
C’est pour cela que l’on parle du Paris haussmannien.

En quoi consistent ces travaux ?

 

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L’Opéra Garnier

En 1860 l’empereur Napoléon III décide qu’un nouvel opéra sera construit à Paris.

 

C’est un jeune architecte de 35 ans, Charles Garnier, qui remporte le concours. Son projet promet un lieu luxueux, idéal pour les grandes fêtes de l’époque.

 

Garnier mélange les différents styles de l’architecture du passé. On appelle cela l’éclectisme.

Façade sud de l’Opéra Garnier à Paris
Charles Garnier, construit entre 1861 et 1875. Photo : Peter Rivera, CC BY 2.0
Le Grand Escalier
Charles Garnier, construit entre 1861 et 1875. Photo : isogood, CC BY-SA 4.0
Le grand foyer
Charles Garnier, construit entre 1861 et 1875. Photo : Eric Pouhier, CC BY-SA 4.0
La salle de spectacle
Charles Garnier, construit entre 1861 et 1875. Photo : Chris Chabot, CC BY-NC 2.0
Maquette de la coupe longitudinale du Palais Garnier, d’après le dessin de Charles Garnier pour son ouvrage « Le Nouvel Opéra de Paris », 1880
1985, atelier romain Gianese sous la direction de Richard Peduzzi, bois, plâtre, plastique, aquarelle, Musée d’Orsay, Paris. Photo : Jean-Pierre Dalbéra, CC BY 2.0

Mais derrière cette explosion décorative de formes et de couleurs, il n’oublie pas l’essentiel : cette salle doit recevoir des spectacles. Il faut donc une partie consacrée aux artistes et à la technique, et une autre adaptée à la réception et l’installation du public.

 

Ça, c’est ce qu’on appelle le rationalisme.

Pour résumer

L’opéra Garnier est à la fois éclectique, par son mélange de différents styles, et rationaliste, parce que chaque espace est pensé pour une fonction précise.

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Edouard Manet
Édouard Manet, Le Déjeuner sur l’herbe
1863, huile sur toile, 208 x 264 cm, Musée d’Orsay, Paris

À la suite de Courbet, un autre artiste veut peindre sans idéaliser ce qu’il voit. Il s’appelle Manet, avec un A… Monet avec un O, on en parle après.

 

Ce tableau, il l’expose en 1863, et le public est choqué. On trouve cette peinture laide et on vient la voir pour en rire.

 
Il faut dire qu’elle est très éloignée du goût de l’époque. 

La même année, par exemple, Alexandre Cabanel expose cette Vénus qui est applaudie et aussitôt achetée par l’empereur Napoléon III.

 
Mais Manet se fiche de la mythologie. Lui est un témoin de la vie moderne.

Alexandre Cabanel, La naissance de la Vénus
1863, huile sur toile, 130 x 225 cm, Musée d’Orsay, Paris

Édouard Manet, Olympia
1863, huile sur toile, 130 x 190 cm, Musée d’Orsay, Paris

Édouard Manet, Un Bar aux Folies-Bergère
1881-1882, huile sur toile, 96 x 130 cm, Institut Courtauld, Londres

Édouard Manet, La Musique aux Tuileries
1862, huile sur toile, 76,2 x 118,1 cm, National Gallery, Londres

Pour résumer

À la suite de Courbet, Manet peint des sujets modernes sans les idéaliser, à contre-courant du goût de son époque.

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Le réalisme

Au milieu du 19e siècle, le peintre Courbet grogne. L’art de son époque est pour les bourgeois : de belles images bien lisses. Il va révolutionner tout ça avec son nouveau courant : le réalisme.

 

Au programme, montrer la réalité sans maquillage. Et cela commence par les personnages : pas question d’essayer de les rendre plus beaux qu’ils ne le sont !

Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans
1849-1850, huile sur toile, 315,45 x 668 cm, Musée d’Orsay, Paris

C’est ambitieux. Mais comme Le Gray combinant deux négatifs, Courbet réinvente un enterrement en faisant poser chaque personnage dans son atelier. On est loin de l’image exacte de la réalité !

 

Au même moment, d’autres artistes cherchent dans la même direction. Rosa Bonheur, par exemple, avec ses vues du travail des champs.

Rosa Bonheur, Labourage nivernais : le sombrage
1849, huile sur toile, 133 x 260 cm, Musée d’Orsay, Paris. Photo : Thesupermat, CC BY-SA 4.0
Pour résumer

Le peintre Courbet, en peignant des personnages sans les idéaliser, initie le courant du réalisme.

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La lithographie et la gravure

Mais la photo n’est pas le seul procédé de reproduction d’image mis au point à l’époque, loin de là ! Les artistes cherchent dans toutes les directions des solutions pour imprimer leurs œuvres en plusieurs exemplaires…

La lithographie est inventée à la toute fin du 18e siècle. Elle autorise un grand nombre de reproduction d’un même dessin réalisé sur une pierre.

Une autre exemple de litographie, par Honoré Daumier.

La gravure sur bois de bout permet de réaliser des dessins d’une grande finesse et d’en tirer une quantité énorme d’exemplaires.

Pour résumer

Des procédés comme la lithographie ou la gravure sur bois de bout permettent de reproduire des œuvres d’art en de très nombreux exemplaires.

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La photographie
Nicéphore Niépce, Point de vue du Gras
1827, photographie, 16,2 x 20,2 cm, Harry Ransom Center, Austin

Lorsque Le Gray photographie sa Grande Vague, cela fait déjà 30 ans que la première photo a été prise par Nicéphore Niépce. Il s’agissait d’une vue du paysage visible de sa fenêtre.

 
Niépce a laissé son appareil photo sur un pied sans le bouger pendant plus d’un jour pour obtenir cette photo. Heureusement, la technique a vite progressé, ce qui a permis de réduire les temps de pose nécessaires pour faire une photo !

Pour résumer

C’est Nicéphore Niépce qui prend la toute première photographie en 1827.