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Représenter l’Histoire en train de s’écrire

Quand David peint le Serment du Jeu de Paume, il sent que cette Révolution n’est pas un petit événement de rien du tout : l’Histoire de l’humanité prend un tournant.

 

De nombreux artistes le comprennent. Ils se mettent alors à représenter cette Histoire en train de s’écrire sous leurs yeux.

 

Peu à peu, le peuple – monsieur et madame toutlemonde ! – devient le héros de ces œuvres qui racontent l’histoire. Et cela se voit aussi en littérature.

 
Des romans comme Les Misérables, de Victor Hugo, prennent pour personnages principaux des « petites gens ».

Antoine-Jean Gros, Le Général Bonaparte au pont d’Arcole, 17 novembre 1796
1796, huile sur toile, 130 x 94 cm, Musée national du château de Versailles
Anne-Louis Girodet, La Révolte du Caire, le 21 octobre 1798
1810, huile sur toile, 365 x 500 cm, Musée national du Château de Versailles
Antoine-Jean Gros, Bonaparte visitant les pestiférés de Jaffa
1804, huile sur toile, 715 x 523 cm, Musée du Louvre, Paris
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A partir de la Révolution, les artistes représentent des événements d’actualité et s’intéressent aux « petites gens » du peuple.

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Le néoclassicisme en Europe
Élisabeth Louise Vigée-Lebrun, Marie-Annuciade-Caroline Bonaparte, reine de Naples, avec sa fille Laetitia-Joséphine Murat
1807, huile sur toile, 217 x 143 cm, Musée national du château de Versailles. Photo : © RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP
Antonio Canova, Napoléon en Mars désarmé et pacificateur
1806, marbre, 340 cm de haut, Maison Apsley, Londres. Photo : Jörg Bittner Unna, CC BY-SA 3.0

La passion pour l’Antiquité donne naissance à un mouvement artistique : le néoclassicisme. 

 

Cela veut dire « nouveau classicisme », car on pense alors que l’art classique, le plus parfait, c’est celui de l’Antiquité.

 

C’est pour cela que les peintres aiment tant placer des colonnes antiques dans leur tableaux, comme le fait ici Élisabeth Vigée Le Brun…

 
…et que le sculpteur italien Canova réalise des statues qui semblent venues tout droit de l’Antiquité.

Et cela se voit aussi en architecture : les bâtiments construits à cette époque ont souvent l’air de temples grecs !

Louis-Pierre Baltard, Palais de justice « 24 colonnes », Lyon
construit entre 1835 et 1847. Photo : Benoît Prieur, CC-BY-SA 4.0
Jacques-Germain Soufflot et Jean-Baptiste Rondelet, Panthéon, Paris
construit entre 1757 et 1790. Photo : Camille Gévaudan, 3.0
William Thorntone, Capitole, Wahington
construit entre 1793 et 1812. Photo : Wally Gobetz, CC BY-NC-ND 2.0
Karl Friedrich Schinkel, Altes Museum, Berlin
construit entre 1823 et 1828
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Le néoclassicisme, né au 18e siècle, s’inspire fortement de l’art grec classique, considéré comme parfait.

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L’égyptomanie dans les arts

En 1765, la découverte à Pompéi d’un temple pour la déesse égyptienne Isis relance l’intérêt pour l’Égypte antique. Un phénomène qui va devenir, au cours des ans, une véritable folie : l’égyptomanie !

 

Mais c’est surtout avec la campagne militaire en Égypte du général Bonaparte, futur empereur Napoléon qui a emmené sur place des savants et des artistes, que cette vague envahit la France. Et aujourd’hui encore, Paris en garde des traces un peu partout !

On retrouve aussi l’influence de l’Égypte antique dans les décors et meubles créés à l’époque. On appelle ça le style « retour d’Égypte », tout simplement.

Pierre-Nicolas Beauvalet, Fontaine du Fellah
1806, Paris. Photo : Siren-Com, CC BY-SA 3.0
Emmanuel Crétet, Fontaine du Palmier
1808, Paris. Photo : Guilhem Vellut, CC BY 2.0
Eugène Atget, Passage du Caire et café, place du Caire
1903, photographie
Charles Percier, Médailler en forme de pylône égyptien,
entre 1809 et 1819, acajou et marqueterie en argent, Metropolitan Museum of Art, New York
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La mode pour les motifs décoratifs égyptiens, ou égyptomanie, est encore visible dans le Paris d’aujourd’hui.

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La Révolution et l’Empire
En 1789, en France, c’est la Révolution.

Marre de laisser tout le pouvoir au roi, marre de l’injustice, de payer trop d’impôts au profit de quelques privilégiés. Désormais, le peuple français veut avoir son mot à dire sur son avenir !

 

Cette Révolution française est l’occasion pour quelques personnes de sortir du lot. C’est le cas d’un militaire : Napoléon Bonaparte. Héros des guerres révolutionnaires, il prend le pouvoir en France et finit Empereur, en 1804 !

Jacques-Louis David, Sacre de l’empereur Napoléon Ier et couronnement de l’impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804
1805-1807, huile sur toile, 621 x 979 cm, Musée du Louvre, Paris. Photo : © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
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La Révolution de 1789 signe la fin de la royauté et permet l’émergence de figures historiques comme Napoléon.

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La redécouverte de Pompéi

Représenter des personnages nus, cela se faisait aussi beaucoup pendant l’Antiquité. Et justement, une quarantaine d’années avant le Serment du Jeu de paume, une fabuleuse découverte archéologique relance l’intérêt pour l’art antique.

 

À quelques kilomètres de Naples, en Italie, on découvre Pompéi et Herculanum, deux cités recouvertes par la lave et les cendres du Vésuve en 79 avant J.-C.

Vue de l’ancienne ville de Pompéi sur fond du volcan Le Vésuve
Fresque La Vénus au coquillage, provenant de la Maison de la Venus au coquillage à Pompéi
entre 62 et 79, Musée archéologique national de Naples. Photo : © Bridgeman Images
Fresque du thermopolium de Lucius Vetutius Placidus, à Pompéi
entre 62 et 79, Musée archéologique national de Naples. Photo : Daniele Florio, CC BY 2.0
Gustave Boulanger, Répétition du « Joueur de flûte » et de « La Femme de Diomède » chez le prince Napoléon dans l’atrium de sa maison pompéienne
1861, huile sur toile, 83 x 130 cm, Musée d’Orsay, Paris
Intérieur d’une maison néo-pompéienne, Robert Adam, Syon House
1777, Londres. Photo : Rictor Norton, David Allen, CC BY 2.0

Très vite, Pompéi devient à la mode. Les artistes s’inspirent des peintures et sculptures retrouvées sur place, et les gens font décorer leurs maisons dans le style pompéien.

Pour résumer

La découverte des villes antiques de Pompéi et Herculanum, au milieu du 18e siècle, lance la mode du style pompéien.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • Le duc de Berry
  • La cour de Bourgogne
  • Jan Van Eyck et l’ars nova
  • De grandes innovations
  • Le développement du portrait
  • La tapisserie
  • La fin du Moyen-Âge
Pour s’entraîner

Que sont les Très Riches Heures du duc de Berry ?

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À la fin du Moyen Âge, lesquels de ces seigneurs sont parmi les plus puissants d’Europe ?

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Le gothique…

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La fin du Moyen-Âge

À la fin du 15e siècle, le Moyen Âge s’achève. Mais quand et comment passe-t-on à la Renaissance ?

 

Difficile de répondre… Eh oui, la transition se fait en douceur, sur plusieurs décennies. Pendant longtemps, l’art gothique et les nouveautés de la Renaissance cohabitent.

 
Mais les penseurs finiront par rejeter le Moyen Âge et son art. Le début d’un long discrédit qui ne s’achèvera qu’au 19e siècle. Pourtant, cette période a été particulièrement créative… et inspire encore aujourd’hui !

En haut : Game of Thrones, entre 2011 et 2019, produit par Mark Huffam et Frank Doelger (capture d’écran) / En bas : Olifant sculpté avec un décor portant sur le thème de l’Ascension, 11e siècle, défense d’éléphant sculptée, Musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge, Paris. Photo : Charlyne, CC BY 2.0
En haut : Le Seigneur des anneaux : Le Retour du roi, 2003, réalisé par Peter Jackson (capture d’écran) / En bas : Abbaye du Mont-Saint-Michel, 709, Normandie, France
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Petit à petit, à la fin du 15e siècle, le Moyen Âge (qui sera ensuite discrédité) laisse place à la Renaissance.

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La tapisserie

On ne décore pas seulement son intérieur avec des portraits. L’aristocratie de la fin du Moyen Âge adore aussi les tapisseries. Tendues sur les murs, elles protègent des courants d’airs. C’est pratique en plus d’être joli !

 

Fabriquées en Flandres, elles représentent des scènes galantes. Des dames se font courtiser, le tout entouré de « mille-fleurs ».

 
La Dame à la licorne est plus mystérieuse. Si cinq tapisseries du cycle représentent les cinq sens, que montre la sixième pièce ? L’élan du cœur ?

Le toucher : une des six scènes composant l’ensemble de tapisseries de La Dame à la licorne
Le goût : une des six scènes composant l’ensemble de tapisseries de La Dame à la licorne
L’odorat : une des six scènes composant l’ensemble de tapisseries de La Dame à la licorne
L’ouïe : une des six scènes composant l’ensemble de tapisseries de La Dame à la licorne
La vue : une des six scènes composant l’ensemble de tapisseries de La Dame à la licorne
À Mon seul désir : une des six scènes composant l’ensemble de tapisseries de La Dame à la licorne
vers 1500, Musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge, Paris. Photo : Thesupermat, CC BY-SA 4.0
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Les tapisseries, utiles mais aussi esthétiques, représentent souvent des scènes galantes.

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Le développement du portrait

En plus des nouvelles techniques, la peinture s’intéresse aussi à de nouveaux sujets. Le portrait, abandonné à la fin de l’Antiquité, fait son retour en grâce !

Consultez chaque œuvre pour découvrir les caractéristiques du portrait au 15e siècle.

Les traits ne sont plus idéalisés. Bonjour les doubles mentons et les nez crochus !

Les hommes font la même taille que les saints… La grandeur d’un personnage n’indique plus son importance.

Le portrait n’est pas réservé aux rois, même les bourgeois y ont droit.

Les artistes réalisent même des autoportraits.

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Le portrait réaliste (des nobles, des bourgeois et des artistes eux-mêmes) revient à la mode au 15e siècle.

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De grandes innovations
Rogier van der Weyden, Saint Luc dessinant la Vierge
vers 1435, huile et tempera sur bois, 138 x 111 cm, Musée des Beaux-Arts de Boston. Photo : Web Gallery of Art

« L’ars nova » est une révolution au 15e siècle. Mais la peinture connaît encore d’autres bouleversements.

Aux Pays-Bas, avec Van Eyck et Van der Weyden, on commence à utiliser la peinture à l’huile. Elle sèche lentement, ce qui autorise les retouches.

Giotto di Bondone, Saint François d’Assise recevant les stigmates
entre 1297 et 1299, peinture à la tempera et à l’or sur bois, 313 x 163 cm, Musée du Louvre, Paris

En Italie, avec Giotto, on humanise les personnages et on recherche à représenter la profondeur

Jan van der Straet, L’invention de l’impression
gravure, Musée Plantin-Moretus, Anvers. Photo : CC0 1.0

En Allemagne, Gutenberg met au point la technique de l’imprimerie vers 1450. C’est la fin programmée des enluminures dans les manuscrits…

Pour résumer

Peinture à l’huile, perspective et imprimerie font partie des grandes innovations de la fin du Moyen Âge.