Si l’exposition et la vente aux enchères n’ont pas été rentables, plusieurs tableaux impressionnistes (essentiellement des paysages) trouvent preneurs en 1874 à des prix plutôt corrects.
Dans l’exposition, trois des quatre peintures de paysage ont été achetées pour 1 000 francs chacune. Quelques collectionneurs audacieux ont sorti le porte-monnaie, comme l’homme d’affaire Ernest Hoschedé qui acquiert le bientôt célèbre Impression, soleil levant de Monet.
À la vente aux enchères de 1875, les toiles partent pour une centaine de francs seulement. C’est Berthe Morisot qui tire son épingle du jeu avec son œuvre Intérieur, vendue 480 francs !
À titre de comparaison :
Plusieurs tableaux impressionnistes, surtout de paysages, trouvent preneurs en 1874 pour des sommes plutôt correctes.
Pour commencer, retour en 1874 avec la première exposition impressionniste. On l’a dit, les artistes cherchent à s’émanciper du Salon officiel parisien, qui a parfois refusé, de manière arbitraire, de présenter leurs œuvres.
Mais cette année est aussi marquée par une crise économique : de nombreux collectionneurs freinent leurs achats. Voilà ce qui encourage les futurs impressionnistes à se lancer : ils espèrent vendre leurs œuvres sans l’intermédiaire d’un marchand ou du Salon.
Hélas, cette opération commerciale est un échec. Les clients ne se bousculent pas et le bilan financier est catastrophique. Cette œuvre de Berthe Morisot est l’une des rares vendues en 1874 !
L’année suivante, plusieurs artistes décident donc d’organiser une vente aux enchères, espérant dégager un peu d’argent. Mais leurs affaires ne s’arrangent pas : les toiles partent à petit prix…
L’exposition de 1874 comme la vente de 1875 sont des opérations commerciales ratées.
En 2019, cette toile de Monet fait la une des journaux : elle a été vendue pour 110 millions de dollars. C’est un record pour une toile impressionniste ! Mais les relations entre impressionnisme et marché de l’art ne sont pas si récentes.
Pour comprendre, revenons un peu en arrière. Les œuvres peuvent être vendues par des marchands d’art et lors de ventes aux enchères. C’est ce qu’on appelle le marché de l’art. Il se développe au 16e siècle, en parallèle des commandes passées par des particuliers riches et puissants et les institutions religieuses.
Au 19e siècle, au moment où la peinture moderne émerge, le marché de l’art est à son apogée ! Et comme nous allons le voir, leurs évolutions sont très liées.
Alors, combien coûtait un tableau impressionniste à l’époque ? Quels ont été les soutiens et marchands d’art de ces artistes souvent en avance sur leur temps ? Comment Monet est-il devenu riche ? On décortique tout ça dans cet épisode !
Le marché de l’art s’est particulièrement développé à la fin du 19e siècle, alors que naissent les mouvements modernes comme l’impressionnisme.
Avec le réchauffement climatique, les œuvres de cette époque offrent un aperçu précieux des paysages d’autrefois et des conditions climatiques qui évoluent. On peut en effet étudier le décalage entre le paysage représenté sur ces toiles, l’actuel et… celui à venir. En voici deux exemples.
Les tableaux impressionnistes risquent de devenir des témoins de paysages disparus en raison du réchauffement climatique.
Un épisode rédigé sous la direction scientifique d’Alexis Metzger et adapté de sa conférence « L’aventure impressionniste · Les saisons ».
Quittons le froid pour partir dans le sud de la France ! À la fin du 19e siècle, le nom « Côte d’Azur » apparaît pour désigner cette région, qui connaît un essor de popularité. Avant cette période, le climat provençal est jugé trop chaud, désagréable, voire mauvais pour la digestion !
Mais les choses changent à la fin du siècle : cette région (comme les rives de l’Italie) devient un lieu de vacances pour les plus riches.
Les impressionnistes vont également s’y rendre et jouer un rôle clé dans cette transformation. En peignant la beauté des paysages et du ciel bleu de la Méditerranée, ils participent à rendre ce climat plus séduisant.
C’est d’ailleurs en 1929 que les scientifiques vont officiellement définir ce qu’est le « climat méditerranéen », reflétant l’intérêt croissant pour cette région !
Les artistes impressionnistes participent à la montée en popularité de la Côte d’Azur et à la perception positive de son « climat méditerranéen ».
C’est avec un œil réaliste que les impressionnistes peignent l’hiver… au point qu’on a pu se servir de leurs toiles comme archives de la météo passée.
Regardez ce tableau de Guillaumin réalisé durant l’hiver glacial de 1879-1880. Les journaux de l’époque évoquent la Seine prise par les glaces et la neige qui recouvre les quais. Autant d’éléments que l’on retrouve en peinture !
Mais attention, ces œuvres reflètent aussi la sensibilité des artistes. Elles n’incluent pas toujours tous les aspects de l’hiver, tels que la pluie, le brouillard froid, ou les conséquences dramatiques comme la souffrance des plus démunis. En effet, l’hiver impressionniste peut parfois sembler idéalisé, omettant les réalités les plus dures de la saison.
Si les impressionnistes décrivent avec précision le paysage hivernal, ils en écartent certains aspects, notamment les plus dramatiques.
Parmi les saisons chères aux impressionnistes, une se détache du lot : c’est l’hiver ! Il faut dire qu’elle lance de nombreux défis aux artistes… Comment représenter la lumière sur la neige blanche ? Ou faire ressentir le froid à travers une toile ?
C’est surtout Claude Monet qui s’est acharné à représenter l’hiver, au point de peindre dehors dans la neige, emmitouflé dans trois manteaux et équipé d’une chaufferette !
Les impressionnistes, comme Monet, sont particulièrement attachés à la représentation de l’hiver.
Au 19e siècle, la peinture de paysage connaît de grandes révolutions ! Auparavant, elle était considérée comme un genre mineur avec des mises en scène idéalisées. Désormais, elle est devenue un terrain de jeu pour les peintres modernes.
Et les impressionnistes ne dérogent pas à la règle ! En peignant en extérieur, ils cherchent à capter les variations fugaces de lumière… Autant dire qu’ils observent avec attention la nature et le passage des saisons. La preuve en images ?
Dans cet épisode, on part justement enquêter sur les saisons et les paysages impressionnistes. C’est parti !
Les impressionnistes ont renouvelé la peinture du paysage en accordant une grande place au passage des saisons.
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