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Comment expliquer cette fin ?

L’exposition de 1886 frappe par la variété des artistes et des styles qui la composent. La présence de Seurat et Signac, nouvelles recrues, ne fait pas l’unanimité, car leur peinture annonce de nouvelles directions. Ces jeunes recrues, conviées par Pissarro, préfèrent utiliser des touches de couleurs pures, en se fondant sur des principes scientifiques – en contraste avec l’approche plus libre et spontanée de leurs prédécesseurs, les impressionnistes : il s’agit du divisionnisme.

 

Six années ont passé depuis l’édition précédente en 1882 ; le monde de l’art évolue rapidement. Une clientèle se développe pour la peinture impressionniste, ainsi que de nouveaux modes d’exposition, souvent individuelles, connaissant un succès croissant. Les protagonistes se dispersent et s’établissent pour beaucoup loin de Paris… L’exposition de 1886 sera la dernière.

 

Cette histoire riche et mouvementée des expositions impressionnistes nous montre qu’un même idéal a réuni, momentanément, ces artistes très différents : un grand élan d’indépendance et de liberté !

Georges Seurat, Un dimanche après-midi à l’Île de la Grande Jatte, 1884-1886, présenté lors de la 8e exposition impressionniste,
huile sur toile, 207 x 307 cm, Art Institute of Chicago
Pour résumer

Dernière de ces huit manifestations collectives, l’exposition impressionniste de 1886 marque la fin d’une époque durant laquelle ces artistes ont partagé un idéal commun d’indépendance et de liberté artistique.

Un épisode rédigé sous la direction scientifique d’Anne Robbins et adapté de sa conférence « L’aventure impressionniste · Les expositions ».

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Vers la fin des expositions impressionnistes
Camille Cabaillot-Lassalle, Le Salon de 1874, 1874,
huile sur toile, 100 × 81,5 cm. © Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Sophie Crépy

Mais déjà des tensions apparaissent parmi les exposants. Deux questions divisent le groupe :

 

 

Dans ce climat de désaccords, dès 1882 certains critiques s’interrogent : est-ce déjà la fin de l’impressionnisme ?

« (Les impressionnistes) reviennent aujourd’hui à la charge mais hélas ! Leurs rangs sont bien clairsemés. »
Un critique lors de la septième exposition, 1882
Pour résumer

Des désaccords sur le sujet épineux de la participation au Salon, et du profil de nouveaux exposants créent des tensions.

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Focus sur l’exposition de 1877

Parmi ces huit expositions, la troisième édition tenue en 1877 se distingue par sa très grande unité.

 

Les œuvres réunies cette fois dans un appartement loué rue Le Peletier, sont remarquablement homogènes. Elles affirment haut et fort les principes de la « nouvelle peinture » ! D’ailleurs, c’est aussi à cette occasion que les artistes du groupe adoptent eux-mêmes, pour la première fois, le terme « impressionnistes » sur l’enseigne de leur exposition, et en guise de titre d’une revue artistique qu’ils fondent cette année-là.

 

Autre grande première : l’exposition, bien reçue, génère des bénéfices. Parmi les acheteurs, on compte le peintre Caillebotte en personne. Il utilise sa fortune pour soutenir ses amis !

Auguste Renoir, La Balançoire, 1876,
huile sur toile, 92 × 73 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Sylvie Chan-Liat
Claude Monet, Les Dindons, 1877,
huile sur toile, 174 × 172 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Edgar Degas, Les Choristes, 1877,
pastel sur papier, 27 × 32 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Pour résumer

La troisième exposition de 1877 fait réellement émerger l’impressionnisme, qui apparaît comme une nouvelle peinture, cohérente et unifiée, puisant ses sujets dans la nature, le plein air et le monde moderne.

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Huit expositions de 1874 à 1886
Auguste Renoir, Étude. Torse, effet de soleil, 1875-1876,
huile sur toile, 81 × 65 cm, Musée d’Orsay, Paris. © Musée d’Orsay, Dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt

Deuxième exposition (1876)

 

Le nombre d’œuvres exposées augmente. Mais celles-ci font toujours l’objet de nombreuses critiques, visant notamment la technique employée par les artistes, leurs couleurs et leur traitement de la lumière.

 

Cette toile de Renoir fait scandale en raison des taches de couleurs qui parsèment le buste de la femme : un des critiques y voit même un « corps en putréfaction » !

Auguste Renoir, Bal du Moulin de la Galette, 1876,
huile toile, 131 × 176 cm, Musée d’Orsay, Paris. © Musée d’Orsay, Dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt

Troisième exposition (1877)

 

Cette exposition est considérée comme l’une des plus importantes de ces huit manifestations. Plusieurs œuvres qui deviendront emblématiques du mouvement y sont exposées. On en reparle tout de suite !

 

Avec cette vue d’un bal populaire au cœur de Montmartre, Renoir nous fait une démonstration magistrale de sa maîtrise des effets de lumière sur une foule joyeuse.

Gustave Caillebotte, Le Nageur, 1877,
pastel, 69 × 88 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Abdou Diouri

Quatrième exposition (1879)

 

Des tensions apparaissent au sein du groupe. Les expositions impressionnistes n’ayant pas le succès escompté, dès 1878 certains peintres comme Renoir retournent vers le Salon pour y bâtir leur carrière. Degas essaie d’y imposer un principe qui lui tient à cœur : selon lui, les artistes du groupe impressionnistes doivent choisir où exposer ; s’ils optent pour le Salon, ceci exclut qu’ils puissent présenter également leurs œuvres dans les expositions impressionnistes.

 

Depuis 1876, Caillebotte participe activement aux expositions impressionnistes ; grâce à sa fortune personnelle, il leur apporte également un soutien financier essentiel. Ce nageur en maillot rayé est saisi à l’instant où, tête baissée, il s’apprête à plonger dans la rivière Yerres. Lui-même sportif accompli, Caillebotte se concentre autant sur la musculature du jeune homme que sur les reflets lumineux irisant la surface de l’eau.

Marie Bracquemond, La dame en blanc, vers 1880,
huile sur toile, 180 × 105 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Cinquième exposition (1880)

 

De plus en plus d’artistes, comme Renoir et Monet, préfèrent exposer au Salon officiel plutôt qu’avec les impressionnistes. Dès l’année précédente de nouvelles recrues sont toutefois venues grossir les rangs du camp « indépendant », comme Marie Bracquemond et Mary Cassatt. Mais une fois de plus l’exposition s’attire de sévère critiques.

 

Ce portrait exécuté par Marie Bracquemond témoigne de sa maîtrise des effets lumineux, et de la subtilité de sa palette.

Edgar Degas, Petite danseuse de quatorze ans,
original vers 1881, bronze édité en 1932, bronze, satin, tulle, 98 × 35 × 24 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / René-Gabriel Ojeda

Sixième exposition (1881)

 

Des huit expositions impressionnistes, celle-ci est la plus restreinte ; un nombre croissant de membres fondateurs du groupe manquent à l’appel.

 

Cette sculpture de Degas crée le scandale : avec son extraordinaire réalisme – elle incorpore du tissu et de vrais cheveux – elle provoque de violentes réactions de la part de critiques indignés.

Camille Pissarro, La Bergère, 1881,
huile sur toile, 81 × 64 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

Septième exposition (1882)

 

Caillebotte en est un des principaux organisateurs, avec Paul Durand-Ruel, qui n’est pas un artiste : c’est un marchand d’art, proche des impressionnistes qu’il soutient depuis plus de dix ans. Durand-Ruel envoie à l’exposition des œuvres provenant de son stock.

 

La Bergère de Pissarro en fait partie. Cette jeune fille pensive, au repos sur un talus, baignée de lumière tamisée, confirme l’intérêt constant du peintre pour le monde rural et celles et ceux qui y travaillent.

Mary Cassatt, Jeune fille au jardin, 1880-1882,
huile sur toile, 92,5 × 65,0 cm. © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Martine Beck-Coppola

Huitième exposition (1886)

 

La dernière exposition impressionniste marque le terme de cette aventure étendue sur douze ans, tout en signalant de nouvelles directions ; de plus jeunes artistes y participent également, adoptant de nouvelles tendances – en plus du noyau de peintres fidèles aux principes de l’impressionnisme.

Pour résumer

Huit expositions impressionnistes, de différentes ampleurs, sont organisées entre 1874 et 1886.

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Qui expose ?

Malgré l’échec financier de la première exposition, les impressionnistes persistent ! Entre 1874 et 1886, ils vont organiser huit expositions, rassemblant au total 58 artistes différents.

 

Ainsi, le groupe des exposants évolue sans cesse, entre désistements et nouveaux recrutements. Si les profils de ces artistes restent divers, certains s’imposent et deviennent des figures majeures du mouvement :

Claude Monet, Impression, soleil levant, 1873, huile sur toile, 48 × 63 cm, Musée Marmottan Monet, Paris. © GrandPalaisRmn
Photo: Studio Schaarwachter, Portrait de Claude Monet, vers 1880

Claude Monet (1840-1926)

 

Claude Monet est souvent considéré comme le chef de file du mouvement : c’est son tableau Impression, soleil levant, paysage industriel, audacieux à la fois par son motif et sa facture, qui a donné lieu au terme « impressionniste », au départ injurieux. Toute sa vie il s’emploie à saisir sur ses toiles les effets de la lumière et de l’atmosphère sur ses motifs, observés en plein air.

Auguste Renoir, Bal du Moulin de la Galette, 1876, huile sur toile, 131 × 176 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt
Photo : Anonyme, Portrait d’Auguste Renoir, vers 1875

Auguste Renoir (1841-1919)

 

Ami de jeunesse de Monet, Renoir travaille parfois à ses côtés, sur le motif. Brillant observateur de la vie moderne, il en capture l’effervescence ; il excelle dans la peinture de ses contemporains.

Edgar Degas, La classe de danse, 1873-1876, huile sur toile, 85 × 75 cm, Musée d’Orsay, Paris.© RMN-Grand Palais, Hervé Lewandowski
Photo : Anonyme, Portrait d’Edgar Degas, vers 1870, Musée Gustave Moreau, Paris., © GrandPalaisRmn / René-Gabriel Ojeda

Edgar Degas (1834-1917)

 

Contrairement à plusieurs de ses confrères, au début de sa carrière Degas ne connaît pas de difficultés financières. Il se spécialise dans les scènes de la vie urbaine et du monde du spectacle. Il se concentre particulièrement sur le ballet, et les lieux de divertissement populaires comme les cafés et les salles de spectacles.

Berthe Morisot, L’hortensia, 1894, huile sur toile, 73 × 60 cm, Musée d’Orsay, Paris. © Dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt
Photo : Anonyme, Portrait de Berthe Morisot, vers 1880

Berthe Morisot (1841-1895)

 

Ne pouvant pas, en tant que femme, accéder à l’école des Beaux-Arts, Berthe Morisot se forme avec des professeurs particuliers. Elle peint ses proches, observés dans leur environnement quotidien, et découvre la peinture en plein air. Ses œuvres se distinguent par leur touche vive et nerveuse. Elle devient dès 1874 une des membres du groupe impressionniste, au sein duquel elle joue un rôle actif.

Camille Pissarro, Gelée blanche, 1873, huile sur toile, 65 × 93 cm, Musée d’Orsay, Paris.© GrandPalaisRmn / Franck Raux
Photo : Anonyme, Portrait de Camille Pissarro, vers 1900

Camille Pissarro (1830-1903)

 

Pissarro est le doyen du groupe impressionniste. Ce père de famille nombreuse, anarchiste convaincu, tient le rôle de mentor pour ses jeunes confrères. Travaillant en plein air, il se consacre à la peinture de paysages ruraux mais aussi urbains, tout en s’intéressant également aux figures.

Paul Cézanne, de son côté, quitte le groupe dès 1877 pour poursuivre sa propre trajectoire artistique. À l’inverse, d’autres artistes rejoignent l’aventure en cours de route comme Gustave Caillebotte et l’Américaine Mary Cassatt.

Paul Cézanne, Une Moderne Olympia, 1873-1874,
huile sur toile, 46 × 55 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Gustave Caillebotte, Raboteurs de parquet, 1875,
huile sur toile, 102 × 147 cm, musée d’Orsay, Paris. © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Franck Raux
Mary Cassatt, Jeune fille au jardin, 1880-1882,
huile sur toile, 92,5 × 65,0 cm. © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Martine Beck-Coppola
Pour résumer

Au fil des huit expositions impressionnistes, le groupe d’artistes participant à ces manifestations ne cesse d’évoluer.

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La première exposition de 1874
Claude Monet, Coquelicots, 1873,
huile sur toile, 50 × 65 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Edgar Degas, Répétition d’un ballet sur la scène, 1874,
huile sur toile, 65 × 81 cm, Musée d’Orsay, Paris. © Musée d’Orsay, Dist. GrandPalaisRmn / Patrice Schmidt
Berthe Morisot, Le berceau, 1872,
huile sur toile, 56 × 46 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Michel Urtado
Paul Cézanne, Une Moderne Olympia, 1873-1874,
huile sur toile, 46 × 55 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Camille Pissarro, Gelée blanche, 1873,
huile sur toile, 65 × 93 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Franck Raux

En 1874, c’est une grande première : fatigués de voir leurs œuvres si souvent rejetées par le Salon, ces artistes montent eux-mêmes leur exposition indépendante. Enfin il leur revient à eux seuls de décider quelles œuvres présenter et comment ! Ce qui prime, c’est la solidarité : une commission est prélevée sur les ventes de tableaux et celle-ci doit être équitablement partagée entre les participants.

 

Le 15 avril, l’exposition ouvre donc ses portes au 35, boulevard des Capucines à Paris, dans les anciens ateliers du photographe Félix Nadar. Curieux de savoir ce qu’on peut y découvrir ? En avant pour une visite privée !

 

On y retrouve notre petit groupe d’artistes « indépendants ». De nombreux critiques s’étouffent devant ces « barbouilleurs » qui présentent une peinture de « l’impression » que le public juge bâclée, non finie.

Par ailleurs, ils ne sont pas seuls à tenter l’aventure !

 

Certains artistes académiques, habitués du Salon, participent aussi, tentés par l’idée d’une exposition indépendante. C’est le cas par exemple d’Auguste Ottin ou Alfred Meyer.

 

Le bilan ? Si c’est une catastrophe financière – seuls quatre tableaux seront vendus –, l’exposition est vue par de nombreux amateurs et critiques, et frappe les esprits ; c’est un coup d’éclat !

 

Par la suite, elle sera reconnue comme marquant le début « officiel » de l’impressionnisme.

Alfred Meyer, Diane, 1865,
émail peint, 67,5 × 44,2 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Stéphane Maréchalle
Pour résumer

L’exposition de 1874 réunit des artistes de différents horizons, liés par une volonté commune : exposer ensemble, indépendamment du Salon. Elle constitue l’un des événements fondateurs de l’impressionnisme.

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Qu’est-ce qu’une exposition impressionniste ?

Commençons par le début.

Dès les années 1860, une petite bande d’artistes, composée de Monet et Renoir, entre autres, se rassemble à Paris autour d’idées communes. Leur but ? Proposer une alternative à l’art officiel, « académique », soumis à des règles précises et figées.

 

Ce type d’art enseigné dans les écoles de Beaux-Arts s’appuie en effet sur des principes rigides et des thèmes bien établis : sujets historiques, mythologiques ou religieux pour la plupart.

 

À la place, ce groupe d’artistes qu’on n’appelle pas encore « impressionnistes » considère que la peinture devrait être un moyen de saisir l’instant, que ce soit un ciel changeant, ou encore le monde qui les entoure, alors en pleine évolution. Pour cela, ces artistes développent une toute autre méthode, et une nouvelle approche :

 

Alexandre Cabanel, Naissance de Vénus, 1863,
huile sur toile, 130 × 225 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Claude Monet, Femmes au jardin, œuvre refusée au salon, 1867,
huile sur toile, 255 × 205 cm, Musée d’Orsay, Paris. © GrandPalaisRmn (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Catalogue de la première exposition impressionniste,
Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs, graveurs, 1874

Hélas, leurs œuvres sont souvent refusées par le jury du Salon, la principale exposition officielle d’art en France, organisée par l’Académie des Beaux-Arts. Ils ont alors cette idée : pourquoi ne pas organiser leurs propres expositions pour montrer leurs œuvres, et trouver des acheteurs, sans avoir à dépendre du Salon ?

 

En 1874, c’est chose faite : cette date marque le coup d’envoi d’une série d’expositions que l’on qualifiera d’impressionnistes.

Pour résumer

À partir des années 1860, des peintres opposés à l’art académique envisagent d’organiser leurs propres expositions.

Pour résumer, vous avez découvert :

  • Les objets font les 400 coups
  • Installation
  • Photographie et vidéo
  • Projets collaboratifs 
  • Christo et Jeanne-Claude
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Christo et Jeanne-Claude
Christo (Christo Javacheff), Boîtes emballées. partie de l’inventaire,
1959-60. Métal, toile et ficelle, chaque boîte mesure 12 x 10,5 cm (diamètre), Tate. Achat en 1981. © Christo Photo : Tate

Avant que le rideau ne tombe (pardon pour ce jeu de mots), intéressons-nous à l’œuvre de Christo, qui avait l’habitude d’emballer les objets. Et il ne s’agissait pas uniquement des petites choses comme ces boîtes de conserve ; il emballait aussi des voitures, des monuments et même des ponts !

 

Au cours de sa carrière, Christo, accompagné de sa collaboratrice (et épouse) Jeanne-Claude, ont emballé le palais du Reichstag à Berlin, empaqueté le Pont-Neuf à Paris et déployé 200 000 m² de toile de nylon blanche dans le désert californien.

 

Ces projets monumentaux modifient la façon dont nous percevons les villes et les paysages, en donnant un aspect totalement nouveau à ce qui nous est familier. La dernière création de ce duo artistique s’est tenue à Paris récemment. Depuis des années, Christo et Jeanne-Claude voulaient emballer l’Arc de Triomphe ! Malgré le soutien de plusieurs élus de la ville, ce projet n’a vu le jour qu’en 2021, après le décès des deux artistes.

 

En employant des matériaux qui bougent avec le vent et qui réfléchissent la lumière, Christo et Jeanne-Claude voulaient créer un « objet vivant » que les « gens auraient envie de toucher ».

Christo and Jeanne-Claude, L’Arc de Triomphe, empaqueté, 2021.
© 1961 – 2021 Fondation Christo et Jeanne-Claude. Photo: Wolfgang Volz
Christo (Christo Javacheff) et Jeanne-Claude Denat de Guillebon, Time-lapse de l’installation de tissu devant les murs extérieurs de l’Arc de Triomphe, Paris, 12 septembre 2021, © 1961 – 2021 Fondation Christo et Jeanne-Claude., Centre des monuments nationaux / Perle Productions
Pour résumer

Aujourd’hui, les natures mortes sont toujours bien vivantes ! Les artistes continuent de réinventer et de métamorphoser les objets du quotidien pour donner à l’ordinaire, un parfum d’extraordinaire.

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Projets collaboratifs
Mark Dion, Tate Thames Dig (« Fouilles de la Tamise par la Tate »),
1999. Cabinet en bois, porcelaine, terre cuite, métal, os d’animaux, verre et 2 cartes, 226 x 370 x 126 cm, Tate. © Mark Dion Photo : Tate

Il n’est pas rare qu’un artiste collabore avec d’autres personnes. Au Moyen-Âge et à la Renaissance, les artistes avaient des ateliers qui fourmillaient d’apprentis, et même Andy Warhol s’appuyait sur ses assistants pour réaliser ses œuvres. Comme on l’a souvent évoqué ici, la plupart des mouvements artistiques sont nés grâce à des groupes d’artistes amis (ou d’ennemis) qui, ensemble, explorent des idées novatrices et repoussent les limites.

 

De nos jours, il est courant que les artistes créent des œuvres avec l’aide du public. Dans certains cas, cette collaboration est même indispensable à la création de l’œuvre et lui donne un aspect unique et spécial.

 

Par exemple, l’artiste américain Mark Dion a demandé à un groupe de bénévoles londoniens de l’aider à ratisser les rives de la Tamise afin de voir ce l’on y trouve. Ensemble, ils ont ramassé des centaines d’objets (des pipes en terre cuite, des jouets en plastique, des ossements d’animaux…), qui ont été disposés dans une vitrine qui rappelle les cabinets de curiosité. Ces élément portant simples et sans valeur apparente constituent une collection mystérieuse d’objets témoins de notre époque.

 

Un bel exemple d’œuvre réalisée à partir d’objets trouvés !

L’artiste autrichien Erwin Wurm a trouvé, lui aussi, une façon originale d’impliquer le public dans son travail. Il invite des spectateurs à suivre des consignes précises qui leur demandent d’interagir avec des objets du quotidien (des stylos, des vêtements, des ballons…) disposés dans l’espace d’exposition. Ils vont alors devoir se glisser dans un une robe, se tenir en équilibre sur un seau ou serrer une pastèque dans leurs bras.

Petite précision : ils ont une minute top chrono pour s’exécuter donc pas le temps de réfléchir !

Ewin Wurm, Sculptures en une minute,
Photographie, tirage C-print sur papier, 45 x 30 cm, Tate. Acquis auprès de l’artiste avec des fonds fournis par Hyundai Card 2017. © Erwin Wurm Photo : Tate
« Mes One-Minute Sculptures traitent essentiellement du ridicule, de l’embarras, parfois de la sexualité, et des aspects psychologiques… »
Ewin Wurm
Pour résumer

Les artistes travaillent souvent en collaboration avec d’autres personnes pour réaliser leurs œuvres, notamment lorsqu’il faut réunir des objets disparates afin de créer une sorte de collection.