Saviez-vous que pendant des siècles les artistes ne représentaient pas l’hiver ? Il faut attendre la fin du 16e siècle pour que les premiers flocons commencent à tomber sur les toiles et que celles-ci se parent d’un blanc manteau. Le peintre flamand Pieter Brueghel l'Ancien est en effet l’un des premiers à représenter l’hiver et la neige. Ses œuvres comme L'Adoration des mages dans un paysage d'hiver (1563) et Chasseurs dans la neige (1565) marquent un tournant dans l'histoire de l'art. Comment expliquer cet intérêt soudain pour une saison auparavant délaissée ? Cette émergence des paysages hivernaux n'est pas le fruit du hasard. Elle coïncide avec le « Petit Âge Glaciaire », une période où l'Europe connaît un refroidissement climatique marqué et des hivers particulièrement rigoureux. Les artistes, témoins de leur temps, transcrivent sur leurs toiles cette réalité climatique qui transforme leur environnement quotidien. Quand la climatologie éclaire l’histoire de l’art… Mais l’hiver a aussi une portée symbolique forte comme métaphore du temps qui passe. Au 19e siècle, les impressionnistes s'emparent à leur tour du thème hivernal. Leur fascination pour la lumière et les paysages trouve dans la neige un terrain d'exploration idéal : les blancs deviennent une palette infinie de nuances. Loin de se limiter à l’Europe, cet attrait pour l'hiver traverse les cultures. À l'autre bout du monde, les artistes japonais, Hokusai en tête, font des neiges éternelles du mont Fuji un motif récurrent de leur art, preuve que la poésie hivernale transcende les frontières. Alors, pour accompagner vos longues soirées d'hiver, nous vous proposons un voyage à travers les plus beaux paysages enneigés de l'histoire de l'art.