On ne fait pas ce qu’on veut avec l’art religieux au 17e siècle ! D’autant que l’Église sort tout juste d’une énorme crise.
En effet, au cours du siècle précédent, l’Europe s’est partagée en deux : entre catholiques qui respectent l’autorité du pape et protestants qui la remettent en cause. Ils sont désormais irréconciliables.
L’art religieux fait justement partie des points de désaccord :
L’opposition religieuse entre catholiques et protestants se retrouve aussi dans le domaine de l’art.
Cela tombe bien, l’art baroque du 17e siècle correspond parfaitement aux idées catholiques.
Au diable la raison de la Renaissance, le baroque parle aux sentiments. Pour émouvoir, les artistes mêlent différents arts, favorisent les scènes dramatiques et les effets de trompe-l’œil. Leurs œuvres exubérantes en mettent plein la vue.
Toutefois, le baroque n’est pas seul. En effet, dans certains pays d’Europe, on continue aussi à apprécier les œuvres équilibrées et apaisées, plus « classiques ».
Ces deux courants du 17e siècle doivent donc cohabiter, parfois au sein d’un même édifice !
Au 17e siècle en Europe, l’art baroque exubérant cohabite avec un style plus classique et apaisé.
L’art ne sert pas uniquement l’Église. Il est aussi utilisé par de nombreux souverains pour se glorifier.
Voici trois artistes qui ont travaillé pour eux.
Les souverains font appel à des artistes comme Rubens, Velázquez et Le Bernin pour réaliser des œuvres à leur gloire.
Années 1660. Le Bernin quitte exceptionnellement Rome, direction Paris. En effet, le roi de France voudrait reconstruire une façade de son palais du Louvre. Au passage, il pense en profiter pour aménager les alentours, en bon urbaniste qu’il est.
Le projet de l’architecte Le Bernin pour la façade du Louvre ne plaît pas au roi, qui lui préfère une colonnade plus classique.
En France, justement, naissent de nouvelles institutions au 17e siècle. Ce sont les académies, protégées par le roi en personne. Comme leurs cousines italiennes, elles ont pour but de former les jeunes artistes. Cours de sciences, de littérature, formation pratique… Ils ont vraiment toutes les clés en main pour réussir.
Les académies françaises forment les jeunes artistes et définissent une hiérarchie entre les genres de peinture.
Le roi Louis XIV ne se contente pas de veiller sur les académies. Il veut aussi un château à sa gloire : ce sera le célèbre Versailles.
Ses concepteurs lorgnent du côté du « classique » avec leurs colonnades et leurs décors mythologiques. Même si la surcharge de peintures et de sculptures à l’intérieur fait plutôt penser au baroque. Après tout, pourquoi choisir ?
Dans ce petit univers, tout tourne autour du roi. Sa grande Galerie des Glaces célèbre sa puissance militaire et son goût artistique.
Le château de Versailles, construit sous Louis XIV, mêle le baroque à l’intérieur et un style plus classique à l’extérieur.
C’est un vent de liberté qui souffle dans les pays du Nord de l’Europe. Pas de hiérarchie des genres de peinture ni de souverain pour accaparer les artistes.
Mais pour vivre, il faut tout de même vendre ses œuvres… Les peintres doivent répondre aux commandes de clients bourgeois, souvent des marchands. Et ils n’aiment pas beaucoup les grandes toiles historiques. Ils préfèrent les sujets joyeux et charmants, à mettre sur les murs de leurs maisons.
Résultat, on croule sous les portraits, paysages et autres scènes du quotidien.
Dans les pays du Nord, les peintres réalisent des portraits, des paysages et des scènes de genre pour leurs clients bourgeois.
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